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l'auteur de l'avoir eu; pour guérir les plaies sociales, il faut les mettre à nu.

Dr R.

In causa di parricido, voto medico-legale, del dott. G. ZuNO, Milano, 1888.

In causa di furto imputato ad un mentecatto, perizia freniatricolegale, di G. ZINO, Napoli, 1888.

In causa di aborto e morte in seguito a percosse, consulto medicolegale, del prof. G. ZINO, Napoli, Milano, 1888.

Les rapports médico-légaux du professeur G. Ziino sont toujours écrits avec une lumineuse clarté. Jamais il ne procède par déductions hasardées. C'est après une étude approfondie, un examen impartial et répété du criminel et du crime qu'il formule son avis. Il a conscience de la haute mission qui incombe au médecin légiste, et elle ne périclite pas entre ses mains. Ces réflexions nous sont inspirées par la lecture des trois rapports que nous avons sous les yeux.

Dans une affaire de parricide, M. Ziino conclut à la responsabilité partielle de l'assassin; dans une affaire de vol imputé à un fou, il conclut à l'irresponsabilité absolue de l'accusé; enfin, dans la troisième affaire, relative à un avortement suivi de mort, à la suite d'un coup, il démontre que la mort est due à une pleurésie purulente, indépendante de l'avortement, qui n'a pu avoir sur elle aucune influence, et que cette pleurésie n'est pas le résultat d'un traumatisme, comme l'avait cru le médecin expert.

Toutes ces conclusions, je le répète, sont strictement déduites de l'examen de la cause et du sujet, et la manière dont elles sont présentées double leur intérêt. Dr R.

Le captivé au point de vue médico-légal, par le Dr PH. TissiÉ, Bordeaux, imp. Nouvelle, 1888. - Les captivés sont des malades qui accomplissent des actes pathologiques sous l'influence d'un désir impérieux et conscient qui s'impose à leur volonté et les maîtrise ; ce désir peut être provoqué par la suggestion; mais la suggestion peut s'établir indirectement quand une idée émise devant le malade, dans la conversation, à l'état de veille, se reproduit également pendant le sommeil et prend alors une intensité telle qu'elle envahit, domine et captive sa pensée, si bien qu'au réveil sa puissance est si grande que l'acte correspondant à cette idée est accompli inconsciemment, fatalement, le sujet agissant dans un rêve actif.

Chez le malade dont M. Tissié raconte l'histoire, cette idée est celle d'un voyage à faire, d'un pays à visiter. Quand la captivation

est à son summum, le sujet part; il n'y a pas de suggestion brutale imposée dans un état hypnotique provoqué, mais bien le choix d'une idée par le sujet lui-même à l'état de veille, idée devenant tout à coup suggestive presque toujours à la suite d'un rêve et forçant le captivé à agir.

Albert, le malade de M. Tissié, part un beau matin : il fait jusqu'à 70 kilomètres, à pied, par jour; c'est ainsi que dans une de ses fugues il parcourt en trois ou quatre jours la distance de Bordeaux à Verdun; il a été en Allemagne, en Belgique, en Autriche, etc.; il a une mémoire étonnante et fidèle jusqu'à la minutie. Soldat, il a déserté deux fois; malgré ses fugues antérieures, le conseil de guerre de Lille le condamne à trois ans de travaux publics; il est gracié au bout de dix-huit mois et revient à Bordeaux; il va se marier, les bans sont publiés, quand un beau jour il se réveille à Verdun, en prison, d'où on l'envoie à l'hôpital; il revient à Bordeaux, entre à l'hôpital, en repart, se réveille à Pau, et revient enfin échouer de nouveau à l'hôpital de Bordeaux.

Le Dr Tissié a étudié avec grand soin ce captivé. Albert est un onanique; sous l'influence de la suggestion il ne s'est livré que rarement à son vice et en même temps ses désirs de voyage sont devenus de moins en moins violents; il rêve encore qu'il a voyagé, mais il ne veut plus s'en aller.

M. Tissié saisit l'occasion qui se présente à lui pour plaider l'irresponsabilité, devant la justice, de malades pareils. Ce ne sont pas des prisons qu'il leur faut, mais des asiles. En tout cas, l'étude des questions médico-légales s'impose de plus en plus; l'auteur constate que l'hypnotisme, mieux étudié de jour en jour, devient une science devant laquelle la vieille psychologie classique s'efface peu à peu pour faire place à la psychologie expérimentale. Il ne peut croire que la justice restera seule indifférente dans la tourmente actuelle des esprits. Dr R.

London water supply, by the late colonel sir Francis BOLDON, C. E. new edition, entirely revised and elarged, by Philip A. Scratchley, M. A. (London, William Clowes and sons, 1888). En rééditant et en augmentant considérablement l'ouvrage de feu le colonel Boldon, M. Scratchley pense faire œuvre utile et nécessaire en effet, le livre que nous avons sous les yeux n'est pas seulement l'exposé complet du système d'approvisionnement d'eau de la métropole anglaise, mais il contient encore des renseignements précieux et dignes d'être médités par les corps municipaux, les bureaux d'hygiène et les compagnies chargées d'amener l'eau potable dans une ville quelconque.

Dans une première partie, l'auteur, après avoir rapidement exposé, d'une façon générale, comment doit se faire l'approvisionnement et la filtration de l'eau potable d'une ville, explique comment cet approvisionnement se fait à Londres. Huit Compagnies sont chargées de fournir la ville d'eau potable; chacune a son territoire et ses conduites séparés; chacune est libre d'exiger des contribuables les redevances qui lui sont dues, comme elle l'entend. L'eau est tirée de la Tamise et de la Lee, de sources situées dans les vallées de ces rivières, y compris les Chadwell-Springs, et de 25 puits forés dans la craie, dont 15 sont au nord et 10 au sud de la ville. Les six Compagnies qui prennent de l'eau dans la Tamise peuvent fournir 130,000,000 de gallons d'eau dans les vingt-quatre heures.

Le Metropolis water act 1871, stipule la nomination d'un vérificateur des eaux : c'est une garantie pour la consommation; le vérificateur, qui doit être compétent et impartial, est chargé d'examiner de temps en temps l'eau fournie par les diverses Compagnies et de s'assurer si cette eau est bien filtrée avant d'être lancée dans les conduites des distributions; il est aussi tenu d'inspecter ces réservoirs et ces filtres, et de fournir à l'administration des rapports détaillés.

La moyenne de l'eau fournie par les diverses Compagnies dans la première moitié de 1888, a été de 154,025,254 gallons par jour, dont 76,331,090 provenaient de la Tamise, 58,492,974 de la Lee; 19,200,057 des sources et des puits, et 1,134 des étangs de Highgate et de Hampstead. Cette dernière eau ne sert pas aux usages domestiques. Le nombre des maisons auxquelles l'eau est distribuée étant de 734,406, ehacune recevait donc en moyenne 210 gallons par jour.

La deuxième partie est consacrée à la description des usines et des machines destinées à amener l'eau à Londres. La première installation fut faite en 1582, sous les arches de Londonbridge; elle subsista jusqu'en 1822. L'auteur a joint à l'étude qu'il fait des appareils des huit Compagnies concessionnaires, le plan détaillé des quartiers de Londres qu'elles desservent, avec leur canalisation, leurs réservoirs et leurs appareils de filtration.

Enfin, dans la dernière partie, M. Scratchley a réuni toutes les lois, tous les décrets et tous les arrêtés émanant du gouvernement, de l'autorité métropolitaine ou des municipalités des villes du Royaume-Uni relatives au régime des eaux potables. Cette nomenclature est fort intéressante, elle montre la sollicitude minutieuse que l'on a, en Angleterre, pour les questions d'hygiène et pour celle des eaux en particulier. Le Waterworks clauses act de 1847,

le Metropolis water act de 1852, celui de 1871 et le Public health (water) act de 1873 sont des modèles sous ce rapport; l'hygiène d'une grande ville comme Paris ne pourrait qu'y gagner, si les pouvoirs publics se décidaient à intervenir de la même façon effective dans une question aussi vitale. Dr R.

Considérations générales sur l'organisation des hôpitaux et de l'hôpital-baraque de Saint-Pétersbourg, par le Dr Jean Loris-Mélikoff, Paris, Ollier-Henry, 1888. Heureux les peuples qui n'ont pas de passé scientifique ! Ils n'ont pas à lutter contre la tradition, contre la routine; ils n'ont pas à détruire des résultats matériels acquis et des préjugés enracinés. Les Russes sont dans ce cas : ils profitent de tous les progrès que la science accomplit, et ils les utilisent bien mieux que les peuples occidentaux; ils ont un pouvoir d'assimilation extraordinaire et ils appliquent chez eux une foule de réformes qui demandent, chez d'autres nations, un temps infini.

A Saint-Pétersbourg, l'administration de l'assistance publique n'existe pas les hôpitaux sont presque tous les propriétés de Sociétés philanthropiques privées; ceux que subventionne la capitale, sont dirigés par une commission du conseil municipal dont la plupart des membres sont des médecins. Les 13 hôpitaux dépendant du conseil municipal contiennent 4,500 lits; l'hôpital de la Princesse-Marie en compte 590; c'est le plus grand des hôpitaux privés; la ville dépense annuellement 6 millions de francs pour les hôpitaux.

Chaque hôpital a un médecin en chef, chargé à la fois de la surveillance administrative et de la surveillance médicale; il est à la fois le directeur et le chef de tous les services; l'hôpital est divisé en deux parties, médicale et chirurgicale, ayant chacune un médecin en chef, secondé par des médecins adjoints et des internes médecins (assistent).

A chaque salle sont attachés un feltscher, qui tient le milieu entre un officier de santé et un infirmier et qui sort d'une école spéciale, une sœur et un infirmier payés. Le feltscher prend les températures et fait les pansements.

L'entrée de l'hôpital est interdite aux personnes qui n'en font pas partie, même aux étudiants; ceux-ci n'ont qu'un hôpital où l'on fait des cours et des conférences cliniques.

Les malades atteints d'affections contagieuses sont isolés dans tous les hôpitaux. Les consultations se font en dehors des hôpitaux: elles se donnent chaque jour dans des espèces d'hôpitaux appelés ambulatoria; les malades, examinés par les médecins, reçoivent

des médicaments gratuits. Ces ambulatória, nombreux à Saint-Pétersbourg, n'ont qu'un très petit nombre de lits pour les cas urgents. L'auteur décrit ensuite l'hôpital-baraque Alexandre, construit à l'extrémité sud-est de la ville, où il y a peu d'habitations. Cet hôpital est construit en bois; chaque baraque contient 14 lits; elle est ouverte aux deux extrémités et percée de fenêtres de chaque côté; ces baraques sont chauffées et bien ventilées, et l'air froid du dehors empêche la chaleur d'y être trop grande. Chaque salle a 18 mètres de long sur 8 de large; la baraque est lavée périodiquement par un jet de pompe avec une solution de sublimé et d'acide phénique. Cet hôpital-baraque est consacré aux maladies contagieuses. On y observe les règles d'une hygiène absolue, et les excellents résultats obtenus sont une preuve nouvelle de l'efficacité de ce système d'hospitalisation.

A la fin de la thèse du Dr Melikoff se trouvent des tableaux statistiques, dont l'un surtout, comparant la mortalité dans les hôpitaux de Paris et dans ceux de Saint-Pétersbourg, est intéressant. Pendant la période de 1882-1887, la mortalité par fièvre typhoïde, fièvre intermittente, diphtérie, rougole, érysipèle, entérite, etc., a été un peu plus considérable dans les hôpitaux de Paris par contre la scarlatine, la variole, la bronchite chronique ont été plus meurtrières à Saint-Pétersbourg. L'infection purulente n'a fait dans nos hôpitaux que 52,9 victimes sur 100: dans ceux de Saint-Pétersbourg elle en a fait 100 p. 100.

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Etude historique en droit romain et en droit français sur la protection de l'enfance et la condition des enfants trouvés, abandonnés et indigents, par JOSEPH DUBOIS, avocat à la Cour d'appel. Typ. F. Didot, Mesnil (Eure), 1888. « Une des caractéristiques de notre époque, dit M. Joseph Dubois dans l'introduction de son livre, est assurément le mouvement général qui s'est produit en faveur de l'enfance. L'enfance nous paraît d'autant plus intéressante qu'elle est la pépinière de l'avenir et qu'après les tristesses du passé et les désillusions du présent, nous avons besoin de croire à l'avenir et de le préparer meilleur. »

On a beaucoup fait, en effet, pour la protection des enfants, depuis cinquante ans, et on s'efforce tous les jours d'augmenter les garanties de leur bien-être matériel et moral. Il est certainement attachant de suivre M. Dubois dans l'étude très sérieuse, touchant par instants à la haute philosophie, qu'il a faite de la condition des enfants abandonnés dans le monde antique et dans le monde moderne, et de rechercher avec lui comment l'idée de la protection de l'enfance, assez obscure à l'origine des sociétés anciennes, 1889, No 6.

3e SÉRIE.

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TOME XXII.

36

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