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rie de la ville et où s'élèvent des constructions de toutes sortes, elle sauvegardât la santé des futurs habitants de ces immeubles. M. Peyron, dans le nouveau cahier des charges qu'il vient de faire adopter, a tenu compte, et on ne saurait trop l'en féliciter, des desiderata exprimés.

Il est dit, en effet, à l'article 14 de ce cahier des charges : L'adjudicataire devra se conformer à toutes les prescriptions de la commission des logements insalubres relatives à la propreté et à la salubrité des lieux loués.

Il sera tenu, par suite, à la première réquisition, d'exécuter à ses frais tous travaux quelconques prescrits par ladite commission, en ce qui concerne les constructions, réparations, mode de location et transformation des fosses et cabinets d'aisance, l'entretien, le curage, la réparation et le comblement des puits et puisards, le pavage des voies, l'écoulement des eaux vannes et pluviales, l'établissement et la suppression des fosses à fumier et à purin, l'enlèvement des détritus, ordures et objets de toute sorte.

Quant aux locaux à usage d'habitation, jugés insalubres par leur exiguité, leur humidité, l'insuffisance de la hauteur des plafonds ou toute autre cause, le locataire sera tenu, sur les injonctions de la commission, d'en interdire l'habitation de jour et de nuit, sans qu'il puisse réclamer une diminution de loyer ou une indemnité.

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Art. 15. · L'adjudicataire devrà se conformer aux arrétés du préfet de la Seine et du préfet de police relativement aux voies privées (nivellement, pavage du sol, nettoyage, éclairage, fermeture, etc.), aux écuries, vacheries, porcheries, poulaillers, pigeonniers; au nettoyage des façades, à l'écoulement des eaux, à l'établissement et à l'entretien des trottoirs, chasse-roues, passages pavés, branchement d'égouts, puits, fosses, cabinets d'aisances; il fera aussi exécuter à ses frais le curage et la vidange; il établira toutes clôtures nécessaires et les rendra, en fin de jouissance, à l'administraiion, en bon état et sans indemnité; enfin l'Assistance publique sera exempte de toute charge de responsabilité au sujet de l'immeuble dont il s'agit et devra en recevoir le loyer net de tous frais et de déductions généralement quelconques.

En 1882, un ingénieur, en chef de la ville de Paris disait, en parlant de ces terrains mis en location par l'Assistance publique : << Cette administration se borne à les louer, le plus souvent sans bail sérieux, et à vil prix. Les locataires les sous-louent euxmêmes à de pauvres gens qui élèvent sur ces terrains des constructions sordides, lesquelles sont des fabriques de fièvre typhoïde. C'est un malheur pour une rue que le voisinage de l'Assistance publique dans ces conditions. >>

Si les clauses du nouveau cahier des charges sont régulière

ment remplies, si surtout le service d'architecture de l'Assistance publique y veut bien tenir la main, M. Peyron aura réalisé une amélioration sérieuse dans la salubrité des quartiers excentriques de Paris.

O. DU M.

Transport des malades dans les hôpitaux. (1er juin 1889).

Avis

La Préfecture de police met gratuitement à la disposition du public des voitures pour le transport, dans les hôpitaux, des malades atteints d'affections contagieuses ou épidémiques variole, scarlatine, diphtérie, etc.

Le transport peut se faire à toute heure de jour et de nuit.

Il suffit de remettre à un Poste de police un certificat médical constatant la nature de la maladie et d'indiquer le nom et la demeure du malade.

Après chaque transport, la voiture est désinfectée avec le plus grand soin.

Nombre des malades atteints d'affections contagieuses et transportés dans les hôpitaux au moyen des voitures spéciales mises par la Préfecture de police à la disposition du public pendant l'année 1888.

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D'HYGIÈNE PUBLIQUE

ET

DE MÉDECINE LÉGALE

MÉMOIRES ORIGINAUX

CONGRES INTERNATIONAL D'HYGIÈNE

ET DE DÉMOGRAPHIE

Discours de M. le professeur Brouardel, Doyen de la Faculté de médecine de Paris, président du Congrès.

Prononcé à la séance générale d'ouverture le 4 août 1889.

Cinq fois, depuis treize ans, les hygiénistes français ont reçu à l'étranger, à Bruxelles, à Turin, à Genève, à la Haye et à Vienne, le plus gracieux accueil. Tous nous avons gardé de notre séjour dans ces villes un impérissable souvenir; nous espérons que notre nouvelle rencontre sur le terrain pacifique de l'hygiène resserrera davantage encore les liens d'amitié qui nous unissent à nos collègues, venus de si loin pour nous apporter les résultats de leurs recherches.

Nous vous souhaitons la plus cordiale bienvenue au nom des membres français du congrès et, permettez-moi d'ajouter, au nom de cette antique Faculté où nous siégeons aujourd'hui.

Messieurs, en élevant la voix dans cette enceinte, il me semble que j'entends frémir d'indignation les mânes de nos vénérables ancêtres, professeurs en cette Faculté. Si les échos de cette séance arrivent jusqu'à eux, que penseront14 1889, No 3.

3e SÉRIE.

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TOME XXII.

ils de leurs fils! Eux, si jaloux de leurs privilèges et prérogatives! Eux qui, pendant des siècles, ont épuisé leurs forces dans une lutte stérile contre l'intrusion de leurs confrères ennemis, les barbiers et les chirurgiens! Présents à cette séance, ils verraient assis, à côté de ceux qui seuls avaient le droit de porter le bonnet doctoral, des ingénieurs, des chimistes, des architectes, des administrateurs! Ils entendraient les docteurs demander, des conseils à ces laïques, et, chose plus horrible encore, ils constateraient que ces conseils sont suivis avec déférence, que même ils sont sollicités ! Nous serions obligés de confesser que cette pénétration par les éléments étrangers constitue notre force véritable, que nous ne concevons pas la réalisation de nos futures réformes sanitaires sans leurs concours et sans leurs avis.

Nos ancêtres apprendraient enfin que la plus formidable des révolutions qui, depuis trente siècles, ait secoué jusque dans ses fondements la science médicale, est l'œuvre d'un homme étranger à la corporation, et leurs fils ne lui crient pas anathème; ils l'admirent, ils subissent ses lois, ils revendiquent comme un honneur d'être les élèves de celui que notre regretté collègue Bouley appelait « le maître », tous nous nous proclamons les disciples de Pasteur.

Messieurs, l'hygiène n'est plus un champ livré aux recherches d'une petite confrérie. Elle a détruit ses vieux remparts. Elle a appelé à son aide tous les citoyens de bonne volonté, quelle que soit leur profession, quelle que soit leur nationalité. Elle a compris que son rôle ne se limitait pas à des conseils individuels; que les découvertes de ses maîtres lui imposaient de nouveaux devoirs, elle les a acceptés. Elle a proclamé la solidarité des habitants, les uns vis-à-vis des autres, de toutes les agglomérations humaines entre elles. Elle a reconnu que les frontières géographiques n'arrêtaient ni les épidémies, ni les produits falsifiés. La réunion des conférences internationales, celle des congrès est la démonstration éclatante de cette vérité. Vous n'êtes venus de tous les pays que parce que vous considérez vos

intérêts sanitaires comme communs, les questions hygié niques comme identiques dans toutes les contrées. C'est pour cela que nous sommes réunis.

C'est peut-être aussi parce que nous avons tenu à unir toutes les bonnes volontés, même extra-médicales, que nous avons conquis l'opinion publique. Aujourd'hui, il n'est plus personne qui ne rende hommage à l'hygiène, hommage trop souvent platonique, je le sais. Mais si le mot du moraliste est vrai, si l'hypocrisie n'est qu'un hommage rendu à la vertu, n'est-ce pas déjà quelque chose que d'avoir obtenu pour l'idole un respect réel ou apparent?

Des projets de loi sur l'organisation des différents services de l'hygiène, sur la prophylaxie des épidémies, sur les falsifications des denrées alimentaires, sont à l'ordre du jour des parlements de tous les pays. Les discussions réservées jusqu'à ce jour aux académies de médecine et aux sociétés savantes ont fait invasion dans les chambres légisatives. En France, au moment où il a pris possession du pouvoir, M. le Président de la République, justement pénétré des intérêts de la démocratie, dont il est le représentant le plus élevé et le plus respecté, a inscrit la réforme des services de l'hygiène au nombre de celles qui devaient être tout d'abord l'objet des préoccupations des législateurs. Messieurs et chers collègues, sommes-nous donc près du port? Devons-nous rendre grâces aux dieux et déclarer notre tâche terminée? Hélas! non. Chacun, dans la société, a conscience que nous sommes mieux armés pour la défense de la vie et de la santé de nos concitoyens; on attend avec espoir, on nous reproche même nos lenteurs. Mais chaque fois que nous voulons présenter dans le monde le nouveau Messie, il s'élève un concert de cris de douleurs.

C'est que nous nous heurtons à un obstacle terrible. La solution d'une question d'hygiène publique, qu'il s'agisse de l'assainissement des ports, des villes, des campagnes, de la poursuite des falsifications, nécessite une dépense ou compromet des intérêts.

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