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Explication de l'Apocalypse, par M. l'abbé D'ETÉMARE. Paris, Ernest Thorin. Gr. in-18 de 518 pages. - Prix: 4 fr.

Sans parler des saints Pères et des grands commentateurs de l'Écriture, qui tous se sont occupés plus ou moins de l'Apocalypse, plusieurs Explications particulières de ce livre mystérieux ont été publiées, depuis Bossuet, La Chetardie, François de Bovet, jusqu'à nos jours. Parmi les études spéciales sur ce livre qui ont paru en ces dernières années, il faut mentionner celle de M. l'abbé d'Etémare. Dès ses premières pages, l'auteur expose ce qu'il appelle le plan de l'Apocalypse. Selon lui, ce livre peut se diviser en trois parties distinctes: la première serait comprise dans le chapitre premier et formerait comme la Préface du livre; la deuxième commencerait au second chapitre, irait jusqu'au quatrième et renfermerait les Instructions morales; la troisième occuperait tout le reste de cette Révélation divine et présenterait surtout les Prophéties.

L'auteur reprend ensuite chacune de ses parties et les étudie dans leur ensemble. Il fait voir les idées principales qui ressortent de la préface; il montre que les instructions morales qui suivent cette préface exposent l'état général de l'Église lorsque S.Jean écrivait;et il offre enfin le sommaire, le plan abrégé des prophéties de l'Apocalypse, lesquelles, dit-il, commencent au chapitre quatrième et sont liées entre elles de la manière la plus étroite..

Après ces préliminaires, que nous serions tenté de trouver plus clairs ou du moins plus concluants que le corps de l'ouvrage lui-même, M. l'abbé d'Etémare suit chacun des chapitres de l'Apocalypse et les commente verset par verset; de sorte que son œuvre est plutôt analytique que synthétique, ce qui fait qu'on en saisit moins l'ensemble que dans l'étude préliminaire. Ses explications partielles, en y regardant de près, se relient néanmoins aisément. On y trouve souvent des vues ingénieuses et profondes, des rapprochements heureux avec d'autres passages de l'Écriture, des aspirations élevées et toujours une grande piété unie à un sentiment catholique parfait.

Nous ne pensons pas qu'on puisse reprocher à l'auteur aucune tendance vers le millénarisme de quelque nuance qu'il soit. Il nous semble avoir très-bien compris que les prophéties de l'Apocalypse, comme le déclarent plusieurs commentateurs autorisés, concernent les faits de FÉVRIER 1868.

Compl. Rets

7-14-37 33235

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE UNIVERSELLE

POLYBIBLION

THÉOLOGIE ET JURISPRUDENCE

Explication de l'Apocalypse, par M. l'abbé D'ETEMARE. Paris, Ernest Thorin. Gr. in-18 de 518 pages. Prix : 4 fr.

Sans parler des saints Pères et des grands commentateurs de l'Écriture, qui tous se sont occupés plus ou moins de l'Apocalypse, plusieurs Explications particulières de ce livre mystérieux ont été publiées, depuis Bossuet, La Chetardie, François de Bovet, jusqu'à nos jours. Parmi les études spéciales sur ce livre qui ont paru en ces dernières années, il faut mentionner celle de M. l'abbé d'Etémare. Dès ses premières pages, l'auteur expose ce qu'il appelle le plan de l'Apocalypse. Selon lui, ce livre peut se diviser en trois parties distinctes: la première serait comprise dans le chapitre premier et formerait comme la Préface du livre; la deuxième commencerait au second chapitre, irait jusqu'au quatrième et renfermerait les Instructions morales ; la troisième occuperait tout le reste de cette Révélation divine et présenterait surtout les Prophéties.

L'auteur reprend ensuite chacune de ses parties et les étudie dans leur ensemble. Il fait voir les idées principales qui ressortent de la préface; il montre que les instructions morales qui suivent cette préface exposent l'état général de l'Église lorsque S.Jean écrivait;et il offre enfin le sommaire, le plan abrégé des prophéties de l'Apocalypse, lesquelles, dit-il, commencent au chapitre quatrième et sont liées entre elles de la manière la plus étroite..

Après ces préliminaires, que nous serions tenté de trouver plus clairs ou du moins plus concluants que le corps de l'ouvrage lui-même, M. l'abbé d'Etémare suit chacun des chapitres de l'Apocalypse et les commente verset par verset; de sorte que son œuvre est plutôt analytique que synthétique, ce qui fait qu'on en saisit moins l'ensemble que dans l'étude préliminaire. Ses explications partielles, en y regardant de près, se relient néanmoins aisément. On y trouve souvent des vues ingénieuses et profondes, des rapprochements heureux avec d'autres passages de l'Écriture, des aspirations élevées et toujours une grande piété unie à un sentiment catholique parfait.

Nous ne pensons pas qu'on puisse reprocher à l'auteur aucune tendance vers le millénarisme de quelque nuance qu'il soit. Il nous semble avoir très-bien compris que les prophéties de l'Apocalypse, comme le déclarent plusieurs commentateurs autorisés, concernent les faits de FÉVRIER 1868.

l'histoire de l'Église se déroulant à travers les âges jusqu'à la consommation des siècles. Et si M. l'abbé d'Etémare admet queJésus-Christ ait triomphé ici-bas pendant mille ans avec ses saints, ce qu'indique l'Apocalypse (chap. xx) et ce que semblent justifier les faits de l'histoire de l'Église aux meilleurs jours de l'époque du Moyen Age, il n'en est pas moins vrai qu'il ne croit pas, comme les millénaires, à la réalisation du règne de Dieu avant le second Avénement.

Ce n'est qu'après cet Avénement glorieux que M. l'abbé d'Etémare l'attend, et nous n'en voulons pour preuve que la courte citation suivante, la seule que nous puissions faire de son livre : « Après ces mille ans, dit-il (les mille ans dont il est parlé au chap. xx de l'Apocalypse), le dragon est déchaîné de nouveau ; il recommence à séduire et à persécuter. Gog et Magog viennent attaquer le camp des saints; cette attaque est la dernière de toutes. Le souverain Juge paraît, son tribunal est dressé, les hommes ressuscitent et comparaissent devant lui; le jugement se prononce, et leur sort est fixé. La nouvelle Jérusalem. descend du ciel. La description qui en est faite occupe les deux derniers chapitres et termine la prophétie. « Telle est, ce nous semble, toute la donnée de l'étude de M. d'Etémare dans cette mesure nous ne voyons rien qui contredise l'opinion des théologiens et des commentateurs les plus autorisés. L. F. GUERIN.

:

Le Règne temporel de Jésus-Christ, étude sur le millénarisme par le R. P. L. LESCŒUR, de l'Oratoire. Paris, Douniol, 1868. In-8° de vii-367 Prix: 5 fr.

p.

Quelle est la nature de ce mystérieux royaume de Dieu annoncé au monde aussitôt la naissance de l'enfant de Bethléem ? Quel cas faut-il faire des interprétations de cette royauté du Christ présentées en termes si contradictoires à diverses époques? Enfin quel est le sens véritable de ces paroles par lesquelles le Messie proclamait lui-même devant la Synagogue sa royauté: « Vous l'avez dit, je suis roi; mais mon royaume n'est pas de ce monde?» Nulle question n'est plus intéressante et aussi plus importante par ses conséquences dans la science religieuse, dans l'histoire du monde, et aussi dans la pratique des faits. L'école critique quise dit indépendante avait jugé bon de l'envelopper de ses nuages et de la dénaturer par ses sophismes. A en croire M. Renan, Jésus, pour rendre plus accessible à l'humanité régénérée sa morale trop austère, eut l'idée de l'appuyer sur la croyance d'un royaume temporel auquel il devait présider en personne et dont la réalisation devait avoir lieu dans un avenir rapproché de son premier avénement; et, interprétant à sa manière cette croyance à un règne temporel du Christ qui a signalé les débuts de la nouvelle religion, et qui, sous le nom de millénarisme, a traversé les siècles, M. Renan affirme que le Messie a été millénaire.

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