L'Académie laisse à chacun de ses membres la responsabilité des doctrines émises ou des faits avancés dans les travaux signés de leurs noms. PRONONCÉE PAR M. F. VERDIER, président de l'Académie de Nimes, à la séance publique du 21 mai 1878. MESDAMES ET MESSIEURS, Après une longue interruption, l'Académie reprend ses usages traditionnels. Ce fut une sombre année que celle où, la dernière fois, nous étions réunis comme aujourd'hui. A quelques jours de la séance publique où nous célébrions ensemble cette fête de la paix, une guerre effroyable s'abattait sur notre malheureuse patrie, et la couvrait de ruines et de deuil. La plaie a vivement saigné, et nos cœurs ne sont pas encore entièrement remis de leur douloureuse émotion. Mais la France est vaillante et forte. Dans une digne et muette résignation, elle travaille, et, comme on l'a dit d'une autre nation, également éprouvée par le malheur, elle se recueille, et prépare l'avenir avec confiance. Et maintenant que, après bien des périls et des difficultés, sous un gouvernement réparateur et libre, la vie purement intellectuelle a recouvré ses droits et tout son essor, sans arrière-pensée, sans les tristes préoccupations qui nous ont si longtemps oppressés, nous revenons aux traditions du passé, et nous inaugurons à nouveau ces solennités, qui sont entre vous et l'Académie comme un trait d'union plus étroite et plus intime. Aussi n'est-ce pas sans une douce satisfaction que |