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PRONONCÉ A L'OCCASION DE LA DISTRIBUTION DES PRIX AUX ÉLÈVES DE L'ASSOCIATION POLYTECHNIQUE AU CIRQUE D'hiver,

le 24 juin 1883,

par M. F. BUISSON, inspecteur général, directeur de l'enseignement primaire au Ministère de l'Instruction publique, délégué du ministre (1).

MESDAMES, MESSIEURS,

Le conseil de l'Association polytechnique a pris cette année, à l'occasion de la distribution des prix, une décision sans précédent. Le président naturel de cette fête a toujours été, de par votre courtoisie, le ministre de l'instruction publique, et quand ce ministre est M. Jules Ferry, il y avait deux raisons pour qu'il fût votre président, parce qu'il est ministre d'abord, et parce qu'il est votre ami. (Applaudissements.)

Vous tous qui l'avez entendu dans une des précédentes solennités de votre association, vous n'avez pas besoin qu'on vous

(1) Nous offrons dans ce numéro à nos lecteurs trois discours prononcés, à quelques semaines de distance, dans des circonstances analogues, - distribution de prix aux élèves d'une association libre pour l'enseignement des adultes, par les représentants du ministère de l instruction publique et des beaux-arts. Le discours de M. Buisson a été recueilli par la sténographie à l'intention de la Revue. L'allocution de M. le sous-secrétaire d'État (V. page 19) est reproduite d'après le texte publié par le Journal officiel. La conférence de M. Bréal (V. page 24), faite au commencement du mois dernier, a été résumée alors par la presse; mais nous devons à l'obligeance de l'auteur de pouvoir en donner aujourd'hui le texte complet.

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La Rédaction.

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dise que s'il n'est pas ici, ce n'est pas sa faute, c'est que, chargé en ce moment du fardeau d'un double ministère, et de la présidence du conseil, il n'a pas pu s'accorder à lui-même les heures qu'il lui eût été si doux de passer une fois de plus dans cette sympathique assemblée des volontaires de l'étude et des volontaires du professorat. (Applaudissements.)

Mais, enfin, puisqu'il fallait renoncer de part et d'autre et à cet honneur et à ce plaisir, votre bureau n'avait, pour remplacer dignement le président qui vous manque, qu'à parcourir la liste des fondateurs et des patrons de l'Association elle-même; il y aurait trouvé sans peine plus d'un personnage éminent dont la présidence eût fait honneur à l'Association et honneur à cette assemblée. Votre Comité n'a pas jugé bon d'en user ainsi. Par une étrange innovation, il a imaginé d'aller chercher, dans les bureaux de la rue de Grenelle, un simple chef de service, celui auquel est dévolu le plus humble des services de l'instruction publique, l'enseignement primaire, et c'est à celui-là qu'il a fait cet excès d'honneur de l'appeler à la place où je suis. (Applaudissements.)

Il y a là, messieurs, une nouveauté, une hardiesse, vous ne le verrez que trop, mais il y a aussi, permettez-moi de le dire, un bien heureux symptôme. D'abord c'est bon signe de voir aujourd'hui en si bonne harmonie et si complètement d'accord l'une avec l'autre ces deux forces, que d'habitude on considérait comme étrangères et presque opposées, l'association libre, c'est-à-dire la force vive et alerte, initiatrice et novatrice, indépendante par excellence, et puis l'administration, cette lourde machine aux mouvements lents, aux rouages compliqués.

Et d'un autre côté n'est-ce pas aussi un bon signe que cette association essentiellement parisienne ait voulu, en un jour de fête comme celui-ci, s'oublier pour ainsi dire elle-même, et qu'elle ait songé à consacrer une partie de cette solennité à qui, messieurs? aux instituteurs primaires. Et non pas seulement à ces instituteurs de Paris, qu'elle connaît, qui ont été ses collaborateurs de tout temps, mais aux instituteurs de toute la France.

Leur donner ce témoignage public d'intérêt, appeler de propos délibéré à la présidence de cette fête le représentant des instituteurs, c'était une pensée, permettez-moi de le dire, d'une

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