SÉANCE DU 9 JUILLET 1872.

PRÉSIDENCE DE M. BARTH.

SOMMAIRE. Correspondance officielle.

Correspondance manuscrite: MM. Alliot, Sée, Morin. - Présentation d'ouvrages manuscrits et imprimés MM. Larrey, Alphonse Guérin, Verneuil, Bergeron, Béhier," Poggiale. Discours prononcé sur la tombe de M. Denonvilliers: M. Béhier. Election: M. Tarnier. — Lectures: M. Roucher. Discussion sur la thoracocentèse M. Roger. Présentation d'un malade M. Maurice Reynaud. Ouvrages offerts à l'Académie.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Correspondance officielle.

M. LE SECRÉTAIRE donne lecture d'une lettre par laquelle le directeur de l'Institution des sourds-muels invitait MM. les membres de l'Académie au service annuel célébré en l'honneur du docteur Itard. Il ajoute que trois membres, MM. Guérard, Gaultier de Claubry et Poggiale, ont été chargés de représenter l'Académie à cette cérémonie funèbre qui a eu lieu dimanche dernier à l'Institution des sourds-muets.

M. le ministre de l'intérieur adresse à l'Académie un nouveau rapport et une brochure de M. le docteur CARLOTTI relatifs aux propriétés de l'Eucalyptus globulus. (Commission des remèdes secrets et nouveaux.)

M. le ministre de l'agriculture et du commerce transmet à l'Académie :

I. Un rapport final de M. le docteur BOCAMY sur une épidémie de suette miliaire qui a régné dans la commune de Toulonges (Pyrénées-Orientales) pendant l'année 1871. (Commission des épidémies.)

2e SÉRIE. T. I. No 21.

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II. Un rapport de M. le docteur RICHARD sur une épidémie de variole qui a sévi pendant l'année 1871 dans le canton d'Autrey (Haute-Saône). (Même commission.)

III. Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont régné pendant l'année 1871 dans le département de Tarnet-Garonne. (Même commission.)

IV. Une caisse d'échantillons d'eau minérale provenant d'une source ferrugineuse située à Forges-les-Bains (Seineet-Oise), et pour laquelle le sieur RAYMOND, qui en est le propriétaire, sollicite une autorisation d'exploitation. (Commission des eaux minérales.)

V. La délibération du Conseil municipal de Bagnères qui renouvelle le vœu qu'une récompense honorifique soit accordée à madame TORNÉ, sage-femme, pour les services qu'elle aurait rendus dans la pratique de la vaccine. (Commission de vaccine.)

VI. Le tableau des vaccinations pratiquées pendant l'année 1870 dans le département du Doubs. (Même commission.)

Correspondance manuscrite.

1. M. le docteur ALLIOT adresse à l'Académie un exemplaire de sa Nouvelle doctrine philosophique (2 volumes).

II. M. le docteur SEE (de Strasbourg) remercie l'Académie de la récompense qu'elle a bien voulu lui accorder dans sa séance annuelle.

III. M. MORIN envoie une note relative à la construction d'un nouvel élément voltaïque à sulfate de cuivre éminemment propre aux applications des courants continus à la thérapeutique.

Présentation d'ouvrages manuscrits
et imprimés.

I. M. LARREY dépose sur le bureau, au nom des auteurs : 1° Une brochure de M. le docteur Cauvet sur le tœnia de l'Algérie.

2o Un travail intitulé: L'alcool; son action physiologique, son utilité et ses applications en hygiène et en thérapeutique, par M. le docteur Angel Marvaud, professeur agrégé à l'École militaire du Val-de-Grâce.

3o Une brochure ayant pour titre : 8 ambulance de campagne de la Société de secours aux blessés (août 1870 — février 1871), par M. le docteur Amédée Tardieu.

4° Une note sur un projet de création d'un hôpital sur l'eau, par M. le docteur Félix Rochard.

5o Une Notice bibliographique sur le docteur Auguste Larrey, par M. le docteur Joly.

6° Une lettre de M. Tigri (de Sienne) à M. le docteur Griffini.

7° Deux brochures de M. le docteur Simonin (de Nancy): la première intitulée : Actes de l'Association de prévoyance et de secours mutuels des médecins de la Meurthe; la seconde, Sur les résultats heureux, momentanés, de l'inhalation du chloroforme obtenus chez un malade atteint de la rage.

II. M. Alphonse GUERIN dépose sur le bureau, au nom de M. le docteur Reverdin (de Genève), son ouvrage sur la greffe épidermique. (Renvoyé à la commission du prix Amussat.)

III. M. VERNEUIL offre à l'Académie une brochure intitulée: Contribution à l'étude de la dysmenorrhée membraneuse, par MM. H. Huchard et Labadie-Lagrave, internes des hôpi

taux.

IV. M. Bergeron présente à l'Académie une Etude sur le rôle que jouent les boissons alcooliques dans l'augmentation du nombre des cas de suicide, par M. le docteur Lunier.

V. M. BEHIER offre en hommage à l'Académie, au nom des auteurs:

1° Les Leçons de clinique médicale de M. T. Gallard, médecin des hôpitaux.

2o Deux brochures de M. le docteur Danet: l'une, sur l'emploi de l'alcool dans le traitement des maladies puerpérales, suites de couches et de la résorption purulente; l'autre intitulée : De l'un des rôles de l'alcool en thérapeutique.

VI. M. POGGIALE dépose sur le bureau une Etude sur la matière médicale des Chinois, par M. Léon Soubeyran.

-M. GUÉRARD rend compte en quelques mots de la cérémonie funèbre célébrée tous les ans en l'honneur du docteur Itard, médecin de l'Institut des sourds muets, et à laquelle il assistait avec deux de ses collègues au nom de l'Académie. Il insiste principalement sur le bon effet produit sur les élèves de l'Institution des sourds-muets par cette marque de souvenir que donne tous les ans l'Académie à la mémoire d'un de ses membres les plus distingués.

M. LE PRÉSIDENT a la douleur d'annoncer à l'Académie la mort subite de M. DENONVILLIERS, dont les obsèques ont eu lieu hier, et invite M. Béhier à répéter les paroles d'adieu qu'il a prononcées sur sa tombe au nom de l'Académie.

M. BEHIER: Messieurs, c'est au nom de l'Académie de médecine dont M. Denonvilliers était membre, pour la section d'anatomie pathologique, que je viens dire à notre cher collègue un adieu suprême.

Les pertes que l'Académie éprouve se multiplient et s'acmulent en bien peu de temps, et le deuil qui nous réunit en ce lieu de repos est loin d'être de ceux qui semblent dans l'ordre naturel. M. Denonvilliers n'était pas encore d'un âge très-avancé, et sans qu'il pût raisonnablement prétendre au long espoir et aux vastes pensées,

il n'en était pas encore à devoir absolument les quitter.

Mais, messieurs,

Nos termes sont pareils par leur courte durée.

Qui de nous des clartés de la vɔûte azurée
Doit jouir le dernier? Est-il aucun moment

Qui nous puisse assurer d'un second seulement?

La mort inopinée de M. Denonvilliers, à un tel âge, dans une telle condition, nous est une preuve douloureuse de la sagesse de ces paroles.

Cette mort est une perte pour l'Académie: c'est une perte pour tous, car chacun de nous dans notre Compagnie a tout à la fois son rôle propre et sa valeur relative. Parmi nous, M. Denonvilliers représentait le calme, le goût des rapports agréables, l'aménité des manières. Sa parole était facile, et son exposition, toujours claire et limpide, retraçait la netteté de la pensée dans un esprit bien équilibré et solidement. assis. Son savoir et son talent! l'Académie les a signalés hautement, elle a proclamé leur excellence, quand elle a appelé M. Denonvilliers à l'honneur de la présider, faveur considérable, recherchée de tous, comme une consécration notoire du travail, de l'intelligence et du savoir. Vous vous rappelez, messieurs, la bienveillance et l'autorité avec lesquelles M. Denonvilliers a rempli ces hautes fonctions, et vos souvenirs à ce sujet sont assez présents pour que j'aie rien à y ajouter.

Les qualités que je rappelais tout à l'heure et qui rendaient le commerce avec M. Denonvilliers si agréable, on en retrouvait la trace dans le rôle scientifique qu'il remplissait au milieu de nous. Les idées un peu hardies, à forme un peu nouvelle ou un peu bruyante, le laissaient en froideur et en défiance. Instinctivement il les repoussait tout d'abord; et même parfois il n'a peut-être pas assez reconnu que ces hardiesses et ces vivacités cachent dans certains cas un progrès véritable, ou tout au moins en préparent la

venue.

Il était lent à saluer les nouveautés utiles par défiance des