Présentations d'ouvrages manuscrits et imprimés MM. Amédée Latour, Gubler, Larrey, Barth.

Observations à l'occasion du procès-verbal : MM. Gubler, Devergie, Vulpian. - Lectures: M. Félix Voisin, De l'identité de quelques-unes des causes du suicide, du crime et des maladies mentales. - Présentation d'un malade: M. Demarquay.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Correspondance officielle.

M. le ministre des affaires étrangères transmet à l'Académie une lettre du consul général de France à New-York annonçant l'envoi d'une caisse contenant 20 livres de bois et d'écorce de condurango, dont MM. Bliss, Keene et Cie désirent faire présent à l'Académie de médecine, afin que les propriétés médicinales de ce végétal puissent être expérimentées pour le traitement des affections cancéreuses. (Commission des remèdes secrets et nouveaux.)

M. le ministre de l'agriculture et du commerce transmet à l'Académie :

I. Les tableaux des vaccinations pratiquées pendant l'année 1871 dans les départements du Tarn-et-Garonne, du Var, du Morbihan, de l'Allier, ainsi que les extraits des délibérations des conseils d'hygiène publique et de salubrité. (Commission de vaccine.)

II. Un rapport de M. le docteur FOUQUET sur une épidémie de variole qui a régné dans l'arrondissement de Vannes. (Commission des épidémies.)

2e SÉRIE. T. I. No 14.

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III. Les tableaux des vaccinations pratiquées pendant l'année 1871 dans le département de Vaucluse; le recueil des actes administratifs relatifs au service de la vaccine; les rapports de MM. les médecins vaccinateurs cantonaux ; un extrait d'une délibération du conseil d'hygiène publique et de salubrité; les propositions de M. le préfet de Vaucluse en faveur des vaccinateurs les plus méritants. (Commission de vaccine.)

Correspondance manuscrite.

I. M. le docteur AUTELLET adresse à l'Académie une lettre de remerciments pour la médaille d'argent qu'elle a bien voulu lui décerner dans sa séance annuelle.

II. Note de Mos docteur V. BURQ, médecin consultant à Vichy, sur une application nouvelle de la métallothérapie au traitement du diabète.

III. L'Académie reçoit un nouveau mémoire pour le prix d'Ourches. Ce mémoire, sans nom d'auteur, a pour devise:

Les grandes vérités n'ont jamais de saison,
Et la raison humaine en tout temps a raison.

Il sera enregistré sous le n° 83.

Présentation d'appareils.

M. LE SECRÉTAIRE soumet au jugement de l'Académie un propulseur ou chasse-épingle, fabriqué par M. Guéride sur les indications de M. le docteur Cintrat. Cet instrument a pour but de rendre facile l'introduction de tiges de peu de consistance, telles qu'épingles très-minces, dans des tissus très-résistants.

Présentations d'ouvrages manuscrits
et imprimés.

I. M. Amédée LATOUR offre en hommage à l'Académie une monographie de Bagnères-de-Luchon, extraite de la Monographie complète des eaux minérales des Pyrénées, par M. le docteur F. Garrigou, de Tarascon (Ariége).

II. M. GUBLER dépose sur le bureau :

1° Un exemplaire de la Revue scientifique renfermant la leçon d'ouverture de son cours sur les eaux minérales de la France comparées à celles de l'Allemagne.

2o Un Mémoire sur les inflammations spécifiques de la peau consécutives à l'inoculation dans les revaccinations, par M. le docteur Bertholle.

3o Une note manuscrite sur une modification de la pile de Daniel appliquée à l'électrisation médicale, par M. Degreve, médecin à l'hôpital civil et militaire de Tournon.

4° Une Etude de physiologie expérimentale et thérapeutique sur la cique et son alcaloïde, mémoire lu à la Société de thérapeutique, le 18 juin 1869, par MM. Martin Damourette et Pelvet.

III. M. LARREY présente à l'Académie, au nom des auteurs, les ouvrages suivants :

1o Eaux et boues minérales de Barbotan (Gers); la France et l'Allemagne au point de vue des sources minérales, par M. le docteur E. de Larbès.

2o Les conseils de révision et la nouvelle organisation militaire, par M. le docteur Dionis de Carrières (d'Auxerre). 3° Pleurésie et thoracocentèse, étude clinique par M. le docteur Lereboullet.

4° Fistule stercorale après une ponction nécessitée par une pneumatose intestinale, remarques sur la ponction de l'intestin, par M. le docteur Isnard (de Marseille).

5o Des amputations sous-périostées, par M. le docteur F. Poncet.

6° Les questions médico-légales de Paul Zacchias, médecin romain, par M. le docteur Mahier.

IV. M. BARTH offre en hommage à l'Académie une brochure intitulée Siége de Paris (1870-1871); histoire d'une ambulance, par M. le docteur Bertherand, membre correspondant de l'Académie de médecine.

M. LE PRÉSIDENT annonce qu'à quatre heures et demie l'Académie se constituera en comité secret pour entendre la lecture du rapport de la section de pathologie médicale sur les titres des candidats à la place déclarée vacante dans cette section. Il annonce en outre que le conseil se propose de déclarer trois vacances en remplacement de MM. Laugier, Longet et Lecanu, décédés, dans les sections d'anatomie et de physiologie, d'hygiène et de médecine opératoire.

Observations à l'occasion du procès-verbal,

M. GUBLER Messieurs, dans la séance du 7 mai courant, un intéressant rapport de M. Boudet m'a fourni l'occasion d'exprimer mon sentiment sur la prétendue supériorité d'action attribuée à la digitaline cristallisée par la commission du prix Orfila. J'ai dit que le jugement de nos savants commissaires était peut-être un peu hâtif; que les preuves à l'appui ne me paraissaient pas suffisantes, et que, si je mettais le même empressement à conclure, je serais conduit à renverser les termes de la proposition de M. Buignet, adoptée par la commission dont il était l'organe. Mais, vous ai-je dit, une conclusion déduite d'une douzaine d'expériences, même irréprochables, serait prématurée, et je me garderais bien d'affirmer une opinion sans l'avoir soumise préalablement au contrôle d'expérimentations variées sur les animaux et à la sanction définitive de l'observation clinique cent fois. répétée. J'ajoutais que, pour être juste et pour établir rigoureusement la valeur relative des deux variétés du principe

actif de la digitale, il fallait s'imposer cette quadruple condition de ne comparer entre eux que des échantillons de premier choix, de les employer sous la même forme pharmaceutique, de les administrer de la même manière et aux mêmes doses.

Faisant alors l'application de ce précepte aux expériences invoquées par la commission, j'ai dû me demander si l'énorme supériorité qu'aurait manifestée la digitaline cristallisée ne s'expliquerait pas par cette circonstance, qu'on avait opposé au magnifique échantillon de digitaline présenté par M. Nativelle, non pas la digitaline amorphe, soumise par M. Homolle à l'examen de la commission, mais les premiers venus d'entre les granules de digitaline livrés au commerce sous la raison Homolle et Quevenne. En agissant ainsi, on s'était, selon moi, placé sans le vouloir dans des conditions qui rendaient toute comparaison sérieuse impossible, et je pense que là-dessus tous les thérapeutistes seront de mon avis; car personne n'ignore à quel point diffèrent les effets physiologiques d'un même agent, suivant qu'il est introduit en dissolution ou bien emprisonné dans une masse solide et résistante. Dans le premier cas, l'action est certaine, rapide et violente; dans le second, elle est aléatoire, lente à se pro duire et restreinte dans son intensité. La raison en est que la dissolution du granule se fait difficilement, qu'une partie de la substance active a le temps d'être altérée dans les premières voies, qu'en tout cas, grâce à la lenteur de l'absorption et à la possibilité d'une élimination, si non équivalente du moins passablement active, il ne se trouve jamais à un moment donné qu'une petite quantité de la substance médicamenteuse ou toxique en circulation dans le sang. Comme exemple à l'appui de ces considérations je rappelais le fait bien connu de ce tétanique à qui l'on administra sans le moindre succès de hautes doses d'opium et dans l'intestin duquel on put recueillir après la mort la presque totalité des pilules d'extrait thébaïque qui avaient échappé à l'absorption.