Page images
PDF
EPUB

Annales de la Société d'hydrologie médicale de Paris; comptes rendus des séances, t. XVII, 3o livraison.

Bulletin de statistique municipale, publié par les ordres de M. Léon Say, préfet de la Seine. Septembre 1871.

Bulletin de la Société protectrice de l'enfance, vol. IV, n. 3. Mars 1872.

SÉANCE DU 12 MARS 1872.

PRÉSIDENCE DE M. BARTH.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Correspondance officielle.

M. le ministre de la guerre adresse à l'Académie, pour sa bibliothèque, le tome XXVII (3o série) du Recueil des mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militaires.

M. le ministre de la marine et des colonies prie l'Académie de vouloir bien adresser du vaccin à son administration pour être transmis à Sainte-Marie de Madagascar.

M. le ministre de l'agriculture et du commerce transmet à l'Académie :

1. Un rapport de M. le docteur PRIVAT, médecin inspecteur des eaux minérales de Lamalou-l'Ancien, sur le service médical de cet établissement pendant l'année 1870. (Commission des eaux minérales.)

II. Les comptes rendus des maladies épidémiques qui ont sévi en 1870 dans les départements du Gard et de la Somme. (Commission des épidémies.)

III. Un travail de M. le docteur REIMBAULT (de SaintEtienne), intitulé: Note sur l'encombrement charbonneux des poumons. (Commissaires: MM. Hérard, Fauvel et Béhier.)

IV. Le tableau des vaccinations pratiquées en 1870 dans le département de la Mayenne. (Commission de vaccine.)

V. La recette et l'échantillon d'un gâteau vermifuge. (Commission des remèdes secrets et nouveaux.)

[blocks in formation]

Le même ministre invite l'Académie à vouloir bien renvoyer à son administration le dossier de M. GILLET-DAMITTE sur l'emploi du Galéga comme plante lactigène.

Correspondauce manuscrite.

I. M. le docteur J. FALRET envoie à l'Académie l'acceptation notariée du legs fait par feu son père à la Compagnie.

II. M. Ch. BAILLET, professeur à l'École d'Alfort, informe l'Académie qu'il se porte candidat à la place déclarée va cante dans la section de médecine vétérinaire. (Renvoi à la section.)

III. M. le docteur GUIBERT (de Saint-Brieuc) demande l'ouverture d'un pli cacheté qu'il a fait déposer au secrétariat de l'Académie dans la séance du 21 juin 1870; M. le Secrétaire brise les cachets séance tenante et donne lecture de la note suivante :

« Saint-Brieuc, 15 juin 1870.

» Monsieur le Président, j'ai l'honneur d'adresser à l'Académie ce pli dans le but d'établir mes titres à la découverte de l'anesthésie sans sommeil avec conservation de l'intelligence, des sens et du mouvement volontaire, obtenue par des doses assez faibles de morphine et de chloroforme, pour que mon procédé puisse être considéré comme étant d'une complète innocuité.

D

» Voici le résumé des trois faits dans lesquels j'ai obtenu ce résultat :

» OBS. I. Accouchement avec anesthésie sons sommeil. Le 7 février 1870, à huit heures et demie du soir, je constate chez Mme X..., ayant eu déjà trois enfants, actuellement enceinte et à terme, un commencement de travail.

» A onze heures et demie les douleurs sont plus vives, et la dilatation égale en dimension à celle d'une pièce de deux francs. J'injecte à l'avant-bras 1 centigramme de chlorhydrate de morphine. Les douleurs continuent sans change

ment appréciable. A onze heures trois quarts, rupture spontanée de la pochie des eaux. A minuit, douleurs plus vives, dilatation grande comme une pièce de cinq franes. Je fais coucher la malade, et au début d'une douleur lui fais respirer largement une petite dose de chloroforme. Aussitôt la douleur s'atténue et disparaît bientôt complétement, mais la malade qui conserve toute sa connaissance m'apprend que la contraction utérine continue mais indolente. Dès qu'elle a cessé, j'enlève la compresse qui n'a été imprégnée de chloroforme qu'une scule fois et attends une deuxième contraction utérine. La malade me rend parfaitement compte de son état et constate qu'elle conserve la libre disposition de ses sens et de ses mouvements. Une seule et faible dose de chlo. roforme suffit pour obtenir l'anesthésie à chaque contraction utérine sans sommeil.

» La dilatation se complète, la rotation de la tête s'effectue, et la malade, sur mon conseil, pousse franchement et vigoureusement pendant les contractions de l'utérus devenues complétement indolentes. Enfin la tête sort sans que la mère pousse ni plainte ni cri, en déterminant seulement une sensation de distension considérable un peu gênante mais nullement douloureuse.

» OBS. II. Accouchement avec anesthésie sans sommeil. - Le 1er juin 1870, j'ai obtenu par le même procédé absolument le même résultat anesthésique, dans un accouchement naturel qui était le deuxième de la mère, avec cette différence que l'injection hypodermique de morphine (1 centigramme a produit un engourdissement passager des douleurs avec somnolence dans leur intervalle. Mais cette somnolence ne s'est point reproduite quand j'ai commencé les inhalations de chloroforme quarante minutes après l'injection. Le chloroforme qui avait été employé dans la première observation pendant cinq quarts d'heure n'a été employé dans celle-ci que pendant un quart d'heure. La mère n'a point, sous l'influence du chloroforme, perdu un seul instant conscience de sa situation. Son intelligence, ses sens, ses mouvements

volontaires n'ont pas éprouvé la plus légère altération. Comme dans le premier cas la mère n'a éprouvé au moment du passage de la tête qu'une distension considérable sans douleur.

x Comme dans la première observation, il n'y a point eu de ces violentes épreintes qui obligent à pousser bon gré mal gré, surtout au moment du passage de la tête. Les efforts ont été toujours complétement volontaires, et la mère ne poussait que parce qu'elle le voulait bien pour hâter sa délivrance. J'étais assisté dans cet accouchement par mademoiselle Vissomer, sage-femme.

» OBS. III. Quatrième attaque de coliques saturnines chez un ouvrier peintre; anesthésie sans sommeil avec intégrité de l'intelligence des sens et du mouvement volontaire. - Le 10 juin à huit heures trois quarts du soir, j'accompagne sur sa demande le docteur Guinand auprès d'un de ses clients atteint de coliques saturnines très-violentes, datant déjà de deux jours, douleurs continuelles avec redoublements qui obligeaient le malade à se tordre dans son lit. Après avoir bien remarqué le caractère et l'intensité des douleurs, nous pratiquons une injection hypodermique de 1 centigramme de chlorhydrate de morphine à l'avant-bras à neuf heures précises. Douze minutes après, alors que les douleurs momentanément engourdies sous l'influence de la morphine redoublent manifestement, je fais respirer une petite dose de chloroforme versé sur une serviette ployée en plusieurs doubles. Dès que le malade a fait une dizaine de larges inspirations, la douleur disparaît à peu près complétement et le malade ne souffre plus que lorsqu'il fait quelques mouvements, et ces douleurs provoquées sont très-faibles auprès des premières douleurs éprouvées par le malade. Le chloroforme est retiré puis repris au bout de quelques minutes quand les douleurs reparaissent, et nous obtenons avec une même dose un résultat identique. Je puis alors piquer fortement le malade avec une épingle sans qu'il éprouve autre chose qu'une simple sensation de contact, sans aucune dou

« PreviousContinue »