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SÉANCE DU 26 NOVEMBRE 1872.

PRÉSIDENCE DE M. BARTH.

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SOMMAIRE. Correspondance officielle. Correspondance manuscrite : MM. F. Guyon, Rabuleau, Tilon, Édouard Heckel, Bazin, Delery, Alfred Dujardin. Présentation d'ouvrages manuscrits et imprimés : MM. Chauffard, Verneuil, J. Guérin. Communication de M. le Président. Rapports M. Tarnier. Elections. Lectures: M. Belhomme. Présentation de pièces anatomiques : MM. Després, Demarquay. Ouvrages offerts à l'Académie.

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Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Correspondance officielle.

M. le ministre de l'agriculture et du commerce transmet à l'Académie :

Le compte rendu des maladies épidémiques qui ont sévi pendant l'année 1871 dans le département de l'Yonne. (Commission des épidémies.)

M. le gouverneur général civil de l'Algérie accuse réception des tubes de vaccin qui lui ont été adressés le 12 novembre par l'Académie de médecine.

Correspondance manuscrite.

I. L'Académie reçoit des lettres de candidature de MM. F. GUYON (section de médecine opératoire); - RABUTEAU (section de thérapeutique); - TITON (section des correspondants nationaux).

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II. M. le docteur Édouard HECKEL adresse à l'Académie, pour concourir au prix Itard, une Etude au point de vue

2o SÉRIE, T. 1. N° 44.

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botanique et thérapeutique sur le Fontainea paucheri (enregistré sous le n° 4).

III. L'Académie reçoit deux nouveaux mémoires pour le prix d'Ourches, l'un intitulé: Recherches cliniques et expérimentales sur l'extinction de l'irritabilité des muscles et des nerfs et sur la mort apparente (enregistré sous le n° 89); l'autre, de M. Bazin, de Corbeilles-en-Gâtinais (enregistré sous le n° 90).

IV. M. le docteur DELERY (du Mississipi, baie de SaintLouis, aux États-Unis) adresse à l'Académie l'observation d'une extraction de douze filaires de la main d'une femme. (Renvoyé à l'examen de M. Davaine.)

V. M. Alfred DUJARDIN prie l'Académie de vouloir bien accepter en dépôt dans ses archives un pli cacheté renfermant la description d'un appareil pour servir à l'étude de la température dans les différentes maladies. (Accepté.)

Présentation d'ouvrages manuscrits
et imprimés.

I. M. CHAUFFARD: J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie un ouvrage que je viens de publier sur l'un des sujets qui l'a le plus occupée et qui la préoccupe toujours. Cet ouvrage porte en effet pour titre: De la fièvre traumatique et de l'infection purulente.

J'ai voulu donner dans ce livre le complément des idées que j'avais déjà exposées devant l'Académie, et qui conduisent à chercher dans les conditions organiques générales qu'amène le traumatisme la raison pathogénique de la fièvre traumatique et de l'infection purulente, en opposition avec la pathogénie, qui ne voit dans ces affections qu'un degré ou qu'un mode d'un empoisonnement septicémique. J'ai l'espérance que ce côté trop négligé de la pathologie du blessé reprendra la part importante qui lui revient.

II. M. VERNEUIL dépose sur le bureau la thèse de doctorat de M. le docteur Pillet sur la suppression de la compression digitale préliminaire dans l'amputation des membres.

III. M. J. GUERIN offre à l'Académie une étude de M. le docteur Brochin sur les affections catarrhales.

Communications.

M. LE PRÉSIDENT a la douleur d'annoncer à l'Académie la nouvelle perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Félix VOISIN, membre associé national, décédé dans sa propriété de Vanves. Les obsèques ont eu lieu lundi dernier. Il s'est fait un devoir d'y assister et de lui dire, au nom de l'Académie, un dernier adieu.

M. le Président donne lecture des quelques mots qu'il a prononcés:

« Messieurs,

» L'Académie de médecine tient à s'associer aux témoignages de regrets qui éclatent autour de cette tombe, et je me fais un honneur d'être son interprète en adressant à M. Voisin un dernier salut, un suprême adieu.

>> J'ai personnellement trop peu connu M. Voisin pour le louer dignement; mais je l'ai connu assez pour l'aimer et l'estimer, et je pense que tous nos collègues ont professé pour lui les mêmes sentiments.

>> Ils aimeront tous à se rappeler les lectures attachantes que M. Voisin a faites à l'Académie dans les trop courtes années pendant lesquelles nous avons eu le bonheur de le posséder parmi nous, et ils n'oublieront pas la sagacité et la profondeur avec lesquelles notre digne collègue savait traiter les questions de haute philosophie qui faisaient l'objet de ses études de prédilection.

» Ils garderont bon souvenir aussi de cette bienveillance, de cette aménité de caractère, qui lui gagnaient toutes les

sympathies, et parmi les membres que l'Académie a eu la douleur de perdre en si grand nombre dans cette année désastreuse, M. Voisin comptera certainement comme l'un des plus justement aimés et des plus sincèrement regrettés..

Encore une vacance, ajoute en terminant M. le Président, et je saisis cette douloureuse occasion pour inviter les commissions à déployer plus d'activité. Beaucoup de savants frappent à nos portes; il faut les ouvrir au plus vite.

J'ai l'honneur d'annoncer pour la prochaine séance la lec ture du rapport de la commission chargée d'examiner les titres des candidats à la place déclarée vacante dans la section d'anatomie et de physiologie.

Rapports.

M. TARNIER, au nom d'une commission composée de MM. Guérard, Chevallier et Tarnier, donne lecture du rapport suivant en réponse à une lettre de M. le préfet de police:

Messieurs, une sage-femme de la banlieue de Paris, appelée pour un accouchement grave, prescrivit du seigle ergoté, à la dose de 2 grammes, pour remédier, dit-elle, à une hémorrhagie et à l'insuffisance des contractions utérines. Le pharmacien de la localité refusa de délivrer le médicament.

A cette occasion, la sage-femme adressa une réclamation à M. le préfet de police qui, par une lettre en date du 11 septembre 1872, consulta l'Académie de médecine pour savoir si, dans l'état actuel de la législation, il est possible d'autoriser une sage-femme à prescrire du seigle ergoté, pour un accouchement présentant de la gravité, et à se faire délivrer ce médicament par un pharmacien?

Vous avez chargé une commission composée de MM. Chevallier, Guérard et Tarnier, rapporteur, de rédiger la réponse qui doit être adressée à M. le préfet de police.

Ce n'est pas la première fois, Messieurs, que l'Académie est consultée sur ce sujet, et votre commission, pour formuler son opinion, n'a eu qu'à s'inspirer de vos précédentes décisions et des remarquables et nombreux rapports de Danyau (1); votre rapporteur lui-même a déjà eu l'occasion d'émettre son avis sur cette question, dans un travail dont les conclusions ont été adoptées par la Société de médecine légale (2).

A propos d'un point particulier de notre législation, il se rait inopportun d'énumérer et d'analyser devant vous les travaux et les observations des partisans et des détracteurs du seigle ergoté. L'expérience a prononcé, et personne aujourd'hui ne met plus en doute l'efficacité de ce médicament; mais il a paru à votre commission qu'il ne serait pas inutile de résumer brièvement les principales indications, et contreindications de l'ergot de seigle dans l'art des accouchements; elle espère que l'autorité administrative ainsi renseignée saura prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder l'intérêt du public, et pourra au besoin rappeler aux médecins et aux sages-femmes, qu'à côté d'avantages incontestables, l'emploi du seigle ergoté offre des inconvénients graves qu'il ne faut pas méconnaître.

Le seigle ergoté, pour être efficace, doit être fraîchement pulvérisé; il s'administre habituellement en poudre, à des doses qui varient depuis quelques centigrammes jusqu'à 3 ou 4 grammes; il ne produit d'effet que dix à quinze minutes après son ingestion. Administré pendant l'accouchement, pendant ou après la délivrance, il produit des contractions utérines plus énergiques, plus fréquentes, souvent continues et mêmes tétaniques.

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On conçoit que de pareilles propriétés aient été mises à profit; mais à côté de l'emploi judicieux est venu l'abus, et

(1) Bulletin de l'Académie de médecine, t. XVI, p. 6; t. XIX, p. 39, 44, 48, 50; t. XXIV, p. 893, 904; t. XXX, p. 1109.

(2) Bulletin de la Société de médecine légale, t. Ier, p. 321.

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