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IV. M. DUCHENNE (de Boulogne) adresse à l'Académie la suite de son Traité d'iconographie photographique du système

nerveux.

V. M. ROBERT adresse à l'Académie un mémoire manuscrit intitulé: Topographie médicale du faubourg Saint-Christophe de Châteauroux.

VI. L'Académie reçoit un mémoire manuscrit intitulé: Variole, vaccine et inoculation. L'auteur, qui garde l'anonyme, désire que son mémoire soit renvoyé à une commission de prix, sans désigner laquelle. Le conseil, dit M. le Secrétaire, a décidé qu'on renverrait ce travail à la commission de vaccine, qui déciderait s'il mérite ou non une récompense.

Présentation d'appareils.

M. BÉCLARD Soumet au jugement de l'Académie un perfectionnement apporté à l'appareil de M. Bélina pour la transfusion du sang. La modification consiste dans la réunion du corps de pompe et de l'entonnoir qui étaient primitivement séparés.

Présentation d'ouvrages manuscrits
et imprimés.

I. M. BÉCLARD offre en hommage à l'Académie l'article MATERNITÉS de M. le docteur Brochin, extrait du Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales.

II. M. LARREY dépose sur le bureau la deuxième partie du Traité d'histologie de M. le docteur Fort.

III. M. BOUDET dépose également sur le bureau l'Almanach des jeunes mères pour 1873, par M. le docteur Rodet, membre de la Société protectrice de l'enfance.

M. LE PRÉSIDENT annonce qu'à quatre heures l'Académie se formera en comité secret pour entendre la lecture du rapport de M. Fauvel sur les titres des candidats à la place déclarée vacante dans la section d'hygiène publique, médecine légale et police médicale.

M. le Président annonce en outre que le conseil propose de déclarer deux nouvelles vacances: l'une, parmi les associés libres; l'autre, dans la section d'anatomie pathologique. Il invite ensuite les commissions des prix à déployer plus d'activité, car il est à craindre qu'avec tous ces retards la séance annuelle de distribution des prix ne puisse avoir lieu cette année, ce qui serait fort regrettable.

Rapports.

M. CAVENTOU, au nom de la commission des remèdes secrets et nouveaux, donne lecture du rapport suivant :

Le docteur Girard, qui habite Paris, a présenté, pour être soumis au jugement de l'Académie, de nombreux documents sur une préparation ferrugineuse, l'oxalate de protoxyde de fer, dont l'application médicale n'avait pas encore été tentée jusqu'à présent.

Les combinaisons que forme le fer avec l'acide oxalique sont connues depuis longtemps en chimie, et l'oxalate ferreux, qui fait l'objet de ce rapport, est un sel bien défini, stable, très-peu soluble dans l'eau, et qui peut cristalliser; on le rencontre même dans la nature, et les minéralogistes le désignent sous le nom de Humboldtine ou fer oxalaté. Aussi le docteur Girard n'a-t-il pas étudié l'oxalate de fer à ce point de vue ; il n'indique aucun fait nouveau, soit parmi les propriétés chimiques de ce sel, soit dans son mode de préparation; il l'obtient en mélangeant par parties égales des solutions saturées de sulfate ferreux et d'acide oxalique. Le précipité formé est lavé par décantation jusqu'à ce que les eaux de lavage ne soient plus acides; puis le sel est étendu

sur des feuilles de papier ou des plaques de porcelaine jusqu'à dessiccation complète.

On le voit, cette manière de préparer l'oxalate de fer est un des moyens usités dans les laboratoires, et n'offre, par ce fait, aucun caractère de nouveauté. S'il ne s'était agi simplement que d'ajouter un nouveau sel à la liste déjà si longue des préparations ferrugineuses, l'oxalate de fer n'aurait présenté qu'un faible intérêt; mais il n'en est pas ainsi si l'on observe l'action spéciale que ce sel exerce sur l'économie. D'après l'auteur, tout en jouissant des propriétés toniques bien connues des sels de fer, l'oxalate ferreux ne produit pas de constipation, et ce qui le prouve, c'est que, dans certaines conditions, il peut même provoquer des effets purgatifs.

Ce fait méritait d'être confirmé. Un sel de fer, en effet, exempt du grave inconvénient de provoquer la constipation généralement si rebelle dans le traitement par les ferrugineux, pouvait offrir d'utiles avantages dans la pratique médicale.

Dans ce but, la commission pria successivement deux de nos savants confrères, le docteur Vigla, enlevé si prématurément, et le docteur Hérard, de vouloir bien étudier l'action thérapeutique de l'oxalate de fer. Pendant près de deux ans, ce sel a été expérimenté par nos deux collègues dans la plupart des cas où les préparations ferrugineuses sont indiquées, tels que la chlorose et les diverses espèces d'anémie.

M. Hérard a constaté que « cette préparation, presque insipide, est facilement acceptée par les malades et très-bien supportée par l'estomac, et qu'aux doses de 10 à 20 centigrammes par jour, elle relève les forces et guérit la chloroanémie, comme le font les bonnes préparations ferrugineuses; que ce qui distingue particulièrement ce nouveau sel de fer et lui donne des droits à entrer dans la thérapeutique, c'est qu'il ne constipe pas. On peut même, en portant la dose à 30, 40 ou 50 centigrammes, combattre efficacement la constipation et obtenir des garde robes plus ou moins nombreuses >>

En présence de résultats aussi intéressants, et en raison des propriétés spéciales et nouvelles qui viennent d'être signalées, la commission a pensé que l'oxalate ferreux rentrait dans la catégorie des remèdes nouveaux, et que ce scl pouvait être appelé à rendre d'utiles services dans l'application médicale. En conséquence, elle vous propose de répondre à M. le ministre qu'il y a lieu d'accorder à la préparation désignée sous le nom d'oxalate de fer le bénéfice du décret du 3 mai 1850.

OBSERVATIONS.

M. BOUDET: La résolution prise par la commission d'accorder le bénéfice des décrets à un médicament qui est loin d'être nouveau, me paraît bien grave, et je ne puis m'empêcher de la signaler à l'attention de l'Académie.

M. CAVENTOU: Ce n'est pas comme médicament nouveau qu'on le propose; la commission a voulu seulement sanctionner les applications nouvelles qu'on peut en faire à la thérapentique.

M. BOUDET Sans doute; mais je crains qu'on exploite la décision de l'Académie, et nous n'en avons déjà que trop d'exemples.

M. BARTH: L'Académie pense-t-elle qu'il y ait lieu d'adopter les conclusions du rapport et d'accorder à ce nouveau médicament le bénéfice des décrets?

M. MIALHE Je regrette de ne pas avoir suffisamment entendu la lecture du rapport, mais je sais que, pour moi, si j'avais à choisir au point de vue chimique parmi les plus mauvaises préparations ferrugineuses, je prendrais l'oxalate de fer.

Je suis donc d'avis de repousser les conclusions du rapport.

M. HERARD: J'ai été chargé par la commission de continuer, au point de vue clinique, les expériences commencées,

il y a deux ans, par notre regretté collègue Vigla. J'ai pu constater: 1° que l'oxalate de fer guérissait sinon mieux, du moins aussi bien, la chlorose et l'anémie que les autres préparations ferrugineuses; 2° qu'il avait sur ces préparations un avantage : c'est qu'il ne constipe pas. On sait, en effet, qu'un des principaux inconvénients des sels de fer, c'est de provoquer la constipation; à tel point, qu'on est souvent obligé d'en suspendre l'usage ou d'y associer de légers purgatifs comme la rhubarbe. L'oxalate de fer en général ne constipe pas ou constipe moins que les autres. Je l'ai même essayé comme laxatif, et j'ai constaté qu'en doublant ou triplant la dose, en donnant 30, 40 centigrammes au lieu de 10 ou 20, on déterminait des selles plus nombreuses, quelquefois diarrhéiques.

Voilà ce que j'ai observé; je ne sais pas si, chimiquement parlant, c'est un mauvais médicament, mais, au point de vue clinique, il m'a toujours donné de bons résultats, et c'est là l'important.

M. GUBLER: Je n'ai peut-être pas assez employé l'oxalate de fer pour pouvoir me prononcer. Mais les premiers essais que j'en ai faits ne m'ont pas encouragé à continuer. Est-ce un effet du hasard ou du médicament? Suis-je tombé sur une mauvaise série, sur des sujets plus irritables, plus impressionnables que d'autres, comme cela arrive quelquefois? Je ne sais; mais, dans les expériences que j'ai faites sur des femmes, j'ai constaté, à la suite de l'usage de l'oxalate, des troubles de la digestion, des malaises, des douleurs d'estomac, quelquefois même une véritable gastralgie, qui m'ont forcé d'en suspendre l'emploi. Je crains que ce sel n'ait des propriétés trop irritantes, et c'est à ces propriétés que j'attribue les selles diarrhéiques dont a parlé M. Hérard.

Je crois donc qu'il faut faire des réserves sur l'action thérapeutique de ce médicament, et qu'il y a lieu de procéder à de nouvelles expériences.

M. HÉRARD : Je n'ai jamais, pour ma part, observé cette

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