Page images
PDF
EPUB

ANNALES D'HYGIÈNE PUBLIQUE

ET DE MÉDECINE LÉGALE

Première série, collection complète, 1829 à 1853. 50 vol. in-8, avec figures et planches..

500 fr. Tables alphabétiques par ordre des matières et des noms d'auteurs des tomes I à L (1829 à 1853). Paris, 1855, in-8, 136 p. à 2 colonnes. 3 fr. 50 Seconde série, collection complète, 1854 à 1878. 50 vol. in-8, avec figures et planches.. 500 fr. Tables alphabétiques par ordre des matières et des noms d'auteurs des tomes I à L (1854-1878). Paris, 1880, in-8, 130 p. à 2 colonnes. 3 fr. 50 Troisième série, collection complète, 1879 à 1903. 50 vol. in-8, avec figures et planches.....

....

.....

500 fr. Tables alphabétiques par ordre des matières et des noms d'auteurs des tomes I à L (1879-1903). Paris, 1905, 1 vol. in-8, 240 pages à 2 colonnes. 7 fr. Quatrième série, commencée en janvier 1904. Elle paraît tous les mois par cahiers de 6 feuilles in-8 (96 pages), avec figures et planches, et forme chaque année 2 vol. in-8.

Prix de l'abonnement annuel :

Paris... 22 fr. - Départements... 24 fr.

Autres pays....

......

Union postale... 25 fr. 30 fr.

ANNALES

D'HYGIÈNE PUBLIQUE

ET

de médecine légale

ÉLIMINATION DES BUÉES DANS LES TEINTURERIES ET ATELIERS EN GÉNÉRAL

Par M. P. BELLON,

Inspecteur départemental du travail.

S'il est une prescription d'hygiène dont la mise en application ait présenté, tant en France qu'à l'Étranger, des difficultés de tout genre, c'est bien celle de l'élimination des buées dans les teintureries en général et dans certains ateliers.

Et pourtant, si l'on considère que le problème posé par cette question de la disparition des buées n'est pas le plus difficile à solutionner, parmi les nombreux qui se présentent dans l'assainissement du milieu industriel, on aurait pu, de prime abord, supposer que les industriels intéressés ne tarderaient pas à donner satisfaction aux mises en demeure que n'a pas manqué de leur adresser le service compétent, de la même façon que certains autres l'avaient fait pour obtenir une amélioration sensible des conditions du travail, dans certains milieux particulièrement insalubres par exemple, lorsqu'il s'est agi du dépoussiérage des ateliers par ventilation localisée des poussières déterminées par le fonctionnement des machines productrices.

On pouvait d'autant moins s'attendre soit à de la résistance, soit à une demande de prorogation des délais impartis que, dans une réunion de syndicats patronaux, les représentants les plus autorisés de l'industrie de la teinture en France faisaient l'aveu que l'élimination des buées, lorsqu'il est possible de l'assurer, se traduit pour les industriels par une surveillance plus facile du travail dans les ateliers, par une plus grande commodité de l'échantillonnage, par une économie de temps assez importante, par une diminution considérable quasi totale des pièces tachées par la vapeur d'eau condensée tombant des toitures et plafonds, par une plus grande durée de conservation des parties de l'immeuble, notamment des fermes, pannes, chevrons, de la toiture, etc.

Comment donc s'expliquer que l'on puisse encore rencontrer dans les pays industriels des ateliers de teintures où, pendant plusieurs mois de l'année, les ouvriers sont incommodés par une buée plus ou moins dense, contre laquelle, si l'on s'en rapporte aux patrons de ces établissements, il semble qu'aucun procédé vraiment pratique et économique ne puisse lutter?

Dans le centre textile de Roubaix, assurément le plus important de France, dont les établissements de teinture et d'apprêts d'étoffes, sans rivaux nulle part ailleurs, ont permis de porter dans les parties les plus reculées du globe le renom de cette ville, la question de l'enlèvement des buées. dans les teintureries est maintenant un fait résolu à la plus grande satisfaction de tous. Lorsqu'on visite ces usines de grande ou de faible importance, on ne peut que convenir combien est utile à tous, patrons et ouvriers, le maintien en toute saison d'une atmosphère limpide et claire.

Certes, en 1900 et 1901, quand nous avons entrepris de faire appliquer, dans les teintureries, les dispositions de l'article 6 (paragraphe 2) du décret du 10 mars 1894 (devenu article 6 du décret du 29 novembre 1904), les débuts ne furent pas sans offrir de réelles difficultés, lesquelles se

présentèrent tout particulièrement dans les ateliers où l'on teint les matières peignées ou filées (laine, coton, schappe, jute, soie, ramie, etc.) et les matières brutes. Les patrons de ces établissements se groupèrent dans le but avoué de poursuivre l'étude de la question qui se posait et d'aviser aux moyens les plus convenables, tant en ce qui regarde l'économie que l'efficacité, pour donner satisfaction à ce qui était exigé par le règlement d'administration publique. Mais les réunions de cette organisation précaire ne furent jamais fréquentées par la totalité des représentants de la teinture en matières de Roubaix et environs; ceux qui avaient déjà obtenu des résultats appréciables ou qui en poursuivaient la recherche sans aucune autre arrière-pensée que d'arriver à une solution acceptable ne tardèrent pas à se détacher de leurs confrères, et, finalement, l'organisation formée cessa d'exister, chacun des adhérents de la première heure ayant trouvé préférable de reprendre sa liberté d'action.

C'est alors qu'il nous fut possible d'agir en secondant de nos conseils les bonnes volontés qui se faisaient jour : la poursuite répressive ne fut exercée qu'à l'encontre de ceux qui ne paraissaient pas disposés, pour une raison ou pour une autre, à consentir à quelques sacrifices en vue d'assai nir leurs ateliers.

Comme nous le montrerons au cours de cette étude, le côté hygiénique de la question offre une grande importance, et il semble bien difficile de pouvoir admettre l'opinion de ces techniciens qui, à l'étranger, ont conclu nettement à l'innocuité des buées, corroborant les conclusions des deux ingénieurs qui furent chargés, pendant l'hiver 1906-1907, de l'étude de la question de l'élimination des buées sur la demande du syndicat patronal l'Union des textiles de France.

Quant aux avantages économiques d'une installation. fonctionnant bien par n'importe quel temps, aucun patron teinturier ne saurait les mettre en doute à tous points de

[ocr errors]

vue, le rendement de l'ouvier est considérablement augmenté, et les facilités retirées par le chef d'industrie ne tardent pas à amortir les dépenses de premier établissement, en même temps qu'elles compensent, et bien au delà, les frais d'exploitation du système adopté.

Nous pensons pouvoir rendre quelque service à tous ceux qui n'ont pas encore fait disparaître les buées de leurs ateliers en apportant notre contribution à l'étude de cette question. Nous l'examinerons avec toute l'impartialité voulue, sans aucun autre souci que celui qui doit guider dans la recherche de la vérité. Après avoir montré tous les inconvénients des buées pour la santé du personnel, nous indiquerons comment il est possible, dans n'importe quel établissement, de parvenir à la dissipation, en toute saison, des buées produites. Nous montrerons que l'installation la plus adéquate au but poursuivi ne peut pas être d'un coût de premier établissement incompatible avec les ressources de l'industrie, ni exiger, pour son fonctionnement, une augmentation importante des frais généraux de l'entreprise.

Hygiène. - Dans un recueil de documents relatifs à cette importante question, et concernant spécialement les établissements de teintures et d'apprêts de l'Allemagne, recueil publié sous les auspices de l'Association des industries complémentaires textiles d'Allemagne (dont le siège est à Dusseldorf), nous relevons des études très intéressantes et assez détaillées faites par le Dr H. Lange, directeur de l'École de teinture de Créfeld, et par le Dr Georges Adam. La lecture de ces documents permet de constater que les conclusions de ces docteurs allemands ne diffèrent pas beaucoup de celles de MM. Turin et Lassaux, ingénieurs des arts et manufactures, qui, pour le Comité des industries françaises de la teinture, se chargèrent d'étudier la question de l'élimination des buées.

Suivant M. le Président de ce Comité, les conclusions de ces rapporteurs peuvent être résumées de la façon suivante :

« PreviousContinue »