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dite de cardamon provoquaient chez le chien des vomissements typiques après l'ingestion d'une quantité égale de 2 grammes et et au bout du même laps de temps.

En ce qui concerne le beurre de mowrah provenant de semences de Bassia, il ne provoquait pas de vomissements chez le chien, mais, si l'on employait les semences triturées de la plante, les vomissements apparaissaient peu de temps après l'ingestion.

Si l'on considère maintenant que 3 grammes de margarine contenant plus de 50 p. 100 de graisse de Maratti intoxiquent un chien, on conçoit que les personnes en faisant le plus petit usage s'en trouvent facilement malades.

On saisit donc toute l'importance qu'il y a de surveiller de près la fabrication de la margarine. Certains fabricants peu scrupuleux ou ignorants pourraient, le cas échéant, se servir de susbtances plus nocives que la graisse de Maratti.

La loi exige bien en France que toute personne qui désire se livrer à la fabrication de la margarine et de l'oléo-margarine soit tenue d'en faire toujours la déclaration et que les fabriques de ces produits soient soumises au contrôle d'inspecteurs nommés par le Gouvernement. Certes, cela est une garantie notable pour dépister toute industrie tant soit peu dangereuse; mais, malgré la surveillance active exercée, il peut toujours se faire que l'emploi d'un procédé industriel plus ou moins nocif à la santé soit ignoré. Il ne semble pas, par conséquent, inutile de signaler les méfaits fâcheux qui se sont produits dans un pays voisin du nôtre, il y a peu de temps encore.

L.-E. PERDRIZET.

Sarcome et traumatisme au point de vue médico-légal. La question de la fréquence du développement de sarcomes à la suite d'accidents du travail est fort discutée, du moins en Allemagne actuellement. Les uns émettent l'avis que le sarcome doit être considéré comme se développant très fréquemment après un traumatisme. Les autres croient au contraire que cette éventualité ne se montre que dans 4 à 5 p. 100 des cas. Cette dernière opinion n'est pas celle d'Heinrich (Deutsche medizinische Wochenschrift, no 4, p. 164, 26 janv. 1911). Pour lui, il serait à désirer que tous les cas de sarcomes survenus après un traumatisme soient portés à notre connaissance; il serait alors facile de se rendre compte que, dans de nombreuses observations, même négatives au point de vue de la relation de cause à effet, un certain rapprochement peut toujours être établi entre l'accident et la tumeur consécutive.

Dans un ouvrage sur les accidents du travail, Thiem (Handbuch der Unfallerkrankungen, II vol.), admet, en pareille occurrence, que l'on doit s'en rapporter aux règles suivantes. En premier lieu, il faut rechercher si l'influence vulnérante, dont on doit prouver l'exactitude, a été quelque peu conséquente. En deuxième lieu, on doit calculer le temps qu'a mis le sarcome à se développer les limites extrêmes sont respectivement de trois semaines pour la plus rapprochée et de deux ans pour la plus éloignée. Enfin il faut établir que la tumeur s'est bien fixée aux endroits atteints par l'accident. Malgré ces règles, il existe néanmoins des difficultés ou des sources d'erreur. Qu'un homme reçoive un coup sur la cuisse, que quelques jours après il se plaigne de douleurs, qu'une fracture survienne et que, dans ce cas, le bistouri démontre bien l'ancienneté d'un sarcome, il sera facile, dans ces conditions, de débouter le plaignant. Mais, si celui-ci se montre seulement un certain temps après son traumatisme, il sera plus délicat de trancher nettement la question. Il est impossible de dire s'il y a eu ou non une simple coexistence d'un accident et d'une lésion sarcomateuse en état d'évolution plus ou moins insidieuse à l'endroit vulnéré.

Heinrich rapporte à ce sujet un cas intéressant de développement sarcomateux que l'on a considéré-juridiquement-comme relevant d'un accident du travail.

Il s'agissait d'un tisseur âgé de quarante et un ans, toujours bien portant avant l'accident. Cet ouvrier s'était un jour contusionné le tibia contre l'arête d'une lame de fer. Il en était résulté une plaie au niveau du mollet, et cette plaie s'était guérie au bout de quinze jours. Mais déjà à cette époque il s'était développé contre le tibia, vers la partie interne, une tumeur qui ne tarda pas, par la suite, à s'accroître et qui nécessita, au bout de quelque temps, une intervention chirurgicale. La tumeur était un sarcome. L'amputation consécutive de la jambe, en raison d'une récidive, n'empêcha pas la production d'une métastase osseuse dans la moelle épinière, au niveau de la dixième vertèbre dorsale, et le malade mourut vingt et un mois après l'accident qui lui était

survenu.

L.-E. PERDRIZET.

Écoles de désinfection. D'après VACEK (Mähren) [Der Amtsarzt (Zeitschrift für öffentliches Gesundheitswesen, 2e année, no 5)], il serait absolument utile que les diverses sociétés de la CroixRouge qui préparent et instruisent des infirmiers et des infirmières pour les temps de paix et de guerre éduquent également un

personnel spécial chargé uniquement de la désinfection. Des écoles. de désinfecteurs pourraient être ainsi créées elles rendraient sans nul doute les plus grands services à toute occasion.

L.-E. PERDRIZET.

Deux cas de mort par intoxication oxycarbonée provoquée par des fers à repasser. - Certaines repasseuses emploient des fers creux contenant à leur intérieur de la braise de charbon de bois. Ce sont de véritables réchauds ambulants, dont l'usage est parfois très dangereux. D'ordinaire, on n'observe chez les personnes qui se servent de semblables fers à repasser, à charbon de bois, que de légers symptômes d'intoxication par l'oxyde de carbone, sous forme de maux de tête, de nausées, de lourdeurs, etc. Les deux exemples d'intoxication oxycarbonée suivis de mort rapportés par Kominik [Der Amtsarzt (Zeitschrift für öffentliches Gesundheitswesen, 2o année, no 6)] prouvent bien tout le danger auquel peuvent exposer ces fers à repasser absolument malsains. Il s'agissait de deux bonnes qui avaient repassé du linge dans une cuisine et qui avaient ensuite, leur travail terminé, emporté leurs fers dans leur chambre à coucher. On les trouvait mortes le lendemain. Or on ne pouvait incriminer aucun poêle; il n'y en avait pas dans la chambre à coucher pas plus qu'il n'y avait de gaz d'éclairage. Et l'autopsie révélait nettement une intoxication oxycarbonée ! Une enquête minutieuse permit de retrouver par la suite les fers homicides: ils contenaient de la cendre et des restes de charbon de bois non consumé entièrement.

L.-E. PERDRIZET.

Un mode d'enlèvement des tatouages, par M. L. TRANCHANT, médecin major de 2o classe, médecin chef de l'hôpital de Bossuet. Les malheureux qu'une faute, quelquefois légère, a égarés dans les prisons sont souvent mis, par les vieux chevaux de retour, qui y deviennent leurs camarades, dans l'obligation de se faire tatouer; heureux s'ils s'en tirent avec cette seule brimade, qui n'est fréquemment que le début ou la continuation de beaucoup d'autres.

La mode des tatouages fait fureur dans le monde de la pègre, et tel « minaud » présentera à son « poteau », à son ami, en même temps que son vas posterior, le visage d'une femme à la chevelure luxuriante et à la poitrine débordante gravée sur le dos, gravure due, le plus souvent, à l'imagination de Julot lui-même. Si quelques-uns des pègres tirent vanité de leurs tatouages (ce sont surtout les récidivistes), plus nombreux encore sont ceux qui, une

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fois sortis des prisons, désireraient s'en débarrasser. Ceux-là savent que ce sont les témoignages d'un passé qu'il vaut mieux faire oublier, car il n'est pas encore universellement admis d'y attacher aussi peu d'importance que ce bon courtisan de Lutzbourg: « Quand un homme a... du cœur au ventre, peu importe qu'il ait un cœur tatoué sur le bras (1). » Aussi les porteurs de ces stigmates indélébiles, soit d'un moment d'aberration, soit de fréquentations malheureuses, n'ont qu'un but faire disparaître ceux qui sont trop visibles.

De nombreux procédés plus ou moins longs ou douloureux ont été employés, et tous ont donné des résultats plus ou moins satisfaisants.

Le procédé que nous allons décrire peut être utilisé pour enlever les tatouages à l'encre de Chine et au noir de fumée. Il consiste à appliquer sur la peau, frottée énergiquement jusqu'à ce qu'une mince couche épidermique ait été enlevée, une pâte faite de chaux vive hydratée extemporanément et à laquelle, au moment de l'hydratation, on a ajouté, par demi-litre, deux cuillerées à bouche de phosphore pulvérisé, le tout agité jusqu'à mélange complet; on enduit la partie tatouée de cette pâte; on fait un pansement sec, qu'on enlève deux jours après; on laisse la croûte formée sécher à l'air libre et se détacher d'elle-même cela demande environ quinze jours. On fait une deuxième application; une troisième est rarement nécessaire.

Le tatouage, traité de la sorte, disparaît totalement sans laisser la moindre cicatrice.

Il n'y a pas d'exemple de tatouages ayant résisté à trois applications (2).

Étude sur les laits de Touraine (arrondissement de Loches). Observations relatives aux variations de composition du lait, par M. EUGÈNE DESBARRIÈRES, pharmacien de 1re classe, ancien interne des hôpitaux de Paris, docteur de l'Université de Paris (pharmacie). L'importance du lait dans l'alimentation explique les nombreux travaux qui ont été publiés sur ce précieux liquide qu'Ambroise Paré désignait sous le nom de « sang 'blanc ».

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Dans sa thèse inaugurale pour l'obtention du diplôme de docteur de l'Université de Paris, M. Eugène Desbarrières a fait une étude très complète et très intéressante sur les compositions moyenne et minima des laits de l'arrondissement de Loches, qui est un centre des plus important de l'industrie laitière.

(1) Abel Hermant, La Carrière.

(2) Le Caducée, mars 1911.

Il a recherché ensuite certaines variations de composition que le lait peut présenter sous diverses influences.

Variations de composition pendant la traite :
Influence de la manière de traire;

Influence de la gestation ;

Influence de l'époque de la lactation ;

Influence du rut;

Influence de la race et de l'âge.

Ce travail très consciencieux et très documenté se termine par les conclusions suivantes :

« I. Nous avons montré l'utilité qu'il y a pour l'expert-chimiste de connaître les moyennes et les minima de composition des laits de la région où il opère. Cette utilité se fait surtout sentir quand il s'agit de l'analyse de laits de mélanges et, dans le cas où il est impossible de remonter à l'origine du lait et, par suite, de se procurer un échantillon de comparaison.

II. Nous nous sommes appliqué à déterminer les moyennes et les minima des laits de Touraine (arrondissement de Loches); et pour cela nous avons analysé 273 laits naturels individuels et 76 laits de mélanges authentiques.

Les laits naturels de l'arrondissement de Loches sont de bonne qualité.

Leurs moyennes diffèrent un peu de celles admises par le Conseil d'hygiène de la Seine. Les proportions d'extrait sec, de matière grasse, de cendres et de substances albuminoïdes sont plus élevées; le chiffre de la matière grasse, surtout, est sensiblement supérieur (43o,4 au lieu de 40 grammes); la teneur en lactose est légèrement plus faible et l'extrait dégraissé très voisin de la moyenne admise.

Nous avons comparé nos moyennes avec celles établies par divers auteurs.

III. Les laits d'été nous ont donné comme moyenne des chiffres plus faibles que ceux trouvés pour les laits d'hiver,

IV. Les minima que nous avons obtenus pour les laits de mélanges sont supérieurs à ceux fixés par le Conseil d'hygiène de la Seine; il faut cependant en excepter la lactose, dont le chiffre est sensiblement égal, Le taux de la matière grasse, surtout, est très sensiblement plus élevé. Jamais, en effet, les laits de mélange n'ont renfermé moins de 33gr,7 de matière grasse par litre.

Les laits individuels nous ont donné des minima bien inférieurs à ceux des laits de mélanges; nous avons eu d'ailleurs, au cours de notre travail, des exemples nombreux montrant dans quelles énormes proportions est susceptible de varier la composition de

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