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Coquille d'im

Mort par intoxication ammoniacale. primerie dans un formulaire. Condamnation. Un ébéniste T..., rentrant chez lui en état d'ivresse, et se rendant compte de son état, et ayant besoin cependant de sang-froid pour s'occuper des ses affaires, demanda à sa femme d'aller lui chercher chez le pharmacien une préparation pour dissiper son ivresse. Mme T... prit un traité de médecine qu'elle avait en sa possession, la Médecine des peuples, dont l'auteur est le Dr D... Elle retrouva effectivement l'indication d'une potion à l'usage demandé et ainsi libellée :

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Incontinent, elle inscrivit ces chiffres sur un morceau de papier, qu'elle remit à son enfant, un bambin de sept ans. Celui-ci courut chez le pharmacien, qui lui donna la potion demandée.

Le lendemain, M. T... décédait, à la suite d'une intoxication provoquée par la dose excessive d'ammoniaque qu'il avait absorbée.

Il y avait eu erreur dans le dosage de la potion dont le livre du Dr D... contenait la formule. Et cette erreur provenait de ce fait que le mot gramme avait été substitué à celui de goutte. Les premières éditions de la Médecine des peuples indiquaient bien XV gouttes, tandis qu'une autre édition, celle qu'avait entre les mains Mme T..., — portait 15 grammes.

A raison de cette faute d'impression qui avait déterminé lạ mort, pour ainsi dire instantanée, du malheureux ébéniste, l'action publique déférait devant la dixième chambre correctionnelle, sous l'inculpation d'homicide involontaire, le Dr D..., en sa qualité d'auteur du traité, inexcusable de n'avoir pas vérifié ses formules, et le pharmacien qui avait commis l'imprudence et la négligence de remettre à un bambin de sept ans un remède sans ordonnance, et sans remplir les prescriptions qu'exige la loi.

De son côté, la veuve de l'ébéniste T... se portait partie civile et réclamait pour elle et ses deux enfants la somme de 40 000 francs à titre de dommages-intérêts.

Après plaidoiries, le tribunal a condamné le Dr D... à trois mois de prison et le pharmacien à deux mois, mais avec application pour les deux de la loi de sursis.

Mme T... a obtenu 1 000 francs de dommages-intérêts, une rente annuelle et viagère de 300 francs et chacun de ses enfants une rente de 200 francs jusqu'à l'âge de dix-huit ans, ces répara

tions pécuniaires étant à la charge des deux tiers pour l'auteur du traité de médecine et d'un tiers pour le pharmacien.

P. R.

Incubation de la malaria (1). Une épidémie de malaria a été observée à bord du navire le Trieste par M. Gioseffi, qui a pu déterminer la durée de l'incubation de la maladie. Les résultats qu'il a obtenus se rapprochent sensiblement de ceux que l'on obtient soit par l'inoculation de sang paludéen, soit par la piqûre des anophèles infectés.

La durée d'incubation a été en moyenne de seize jours au minimum sept jours, au maximum vingt-deux. Ces chiffres se rapprochent de ceux obtenus par MM. Bastianelli et Bignami, qui, pour leurs expériences, eurent recours à la piqûre d'anophèles et reconnurent une durée d'incubation de seize à dix-neuf jours. Ils se rapprochent aussi de ceux de Buchanan, qui, après contagion vit un de ses malades pris d'une fièvre tierce après vingt-deux jours et un autre après quinze jours.

P. R.

Transmissibilité et mode de transmission de la leishmaniose. Ch. Nicolle avait montré déjà l'analogie qui existait entre la leishmaniose de l'homme et celle des chiens. Cette question était importante à élucider, car elle pouvait permettre de saisir sur le fait l'un des points obscurs concernant l'étiologie peut-être commune de l'une et de l'autre.

M. C. Basile, en plusieurs travaux très intéressants (Rendiconti d. R. Accad. de Linui, 1910 et 1911) vient de rendre compte de ces recherches à cet égard. Il établit tout d'abord le parallélisme très étroit qui existe, au point de vue clinique, entre les deux affections, telles qu'elles se présentent chez l'homme et chez le chien; de plus, il montre combien la leishmaniose expérimentale du chien, obtenue par injection de virus humain, rappelle l'infection naturelle de cet animal.

C. Basile a pensé, comme l'avait fait Ch. Nicolle, que la leishmaniose pourrait être transmise du chien à l'homme par l'intermédiaire des puces.

Il constata tout d'abord des formes leishmaniennes dans des puces recueillies sur de jeunes chiens agonisant de leishmaniose aiguë. En d'autres expériences, il nourrit des puces à l'aide de suc splénique d'un chien infecté et constata dans leur tube digestif une grande abondance de parasites revêtant des formes allongées (1) Gaz. degli Ospedali e delle Clin., no 9, 1911.

et même flagellées; de plus l'injection à un chien neuf de l'émulsion intestinale de telles puces lui confère la leishmaniose.

Autres faits intéressants. Des puces provenant de Bordouaro, près de Messine, où l'on observe fréquemment la leishmaniose humaine et canine, furent envoyées à Rome et placées sur de jeunes chiens qui succombèrent à une leishmaniose bien caractérisée.

C. Basile, se basant sur ces données nouvelles, arrive à être convaincu que la leishmaniose est convoyée dans le bassin méditerranéen par le chien et plus particulièrement les puces qu'il héberge; à son sens, le Pulex irritans de l'homme doit jouer un rôle analogue.

Ces faits sont intéressants à retenir, car ils font voir sous un jour nouveau l'étiologie de ces leishmanioses humaines, qu'on pourra sans doute combattre par une prophylaxie rationnelle.

C. D.

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La fièvre de Malte dans l'Afrique du Sud-Ouest. semble que le domaine de la fièvre de Malte s'étende de plus en plus. Outre son foyer d'origine, qui occupe le bassin de la Méditerranée, diverses publications en ont fait connaître de nouveaux; les côtes de l'océan Indien notamment lui donneraient asile. Il en est de même du Sud-Africain britannique. H. Werner (Archiv für Schiffs und Tropen Hygiene, 1909) a signalé l'existence de la mélitococcie chez un sujet qu'il a observé à Hambourg, et venant directement de Windhuk, localité du Sud-Ouest de l'Afrique. Le tableau clinique était classique, et l'agglutination du sérum du malade était positive à 1 p. 100 puis à 1 p. 1 000 deux jours après. Le diagnostic pouvait donc permettre l'affirmation la plus nette.

Le sujet avait bu quotidiennement, à Windhuk, du lait de chèvre non bouilli pendant deux mois. Il est infiniment vraisemblable, d'après l'enquête à laquelle l'auteur s'est livré, que ces chèvres provenaient du Cap, où l'on pratique en grand leur élevage. Il serait donc indispensable, dans les régions sud-africaines, où abondent les troupeaux de race ovine, de surveiller particulièrement les cas de fièvre continue qu'on observe si fréquemment chez l'homme et de les rapporter à leur véritable origine; dans les cas où l'on soupçonne la mélitococcie, il demande qu'on pratique systématiquement l'agglutination, l'hémoculture et la recherche du germe spécifique dans l'urine. Il conseille l'ébullition préalable du lait de chèvre et la prohibition des chèvres provenant du Cap. C. D.

Coloration rapide du « Spirochete pallida ». -On a proposé un certain nombre de méthodes de coloration rapide du Spirochete pallida. Aucune d'elles jusqu'à maintenant n'a pu remplacer la méthode lente primitive au Giemsa. Selon Klausner (Berl. klin. Woch., 1911, no 4), le procédé suivant offrirait toute garantie.

Le colorant se prépare de la façon suivante: 3 centimètres cubes d'huile d'aniline sont additionnés de 20 centimètres cubes d'eau distillée. Agiter énergiquement pendant cinq à dix minutes. Filtrer l'émulsion ainsi obtenue sur filtre mouillé. A 2 parties du liquide de filtration, ajouter 1 partie de solution alcoolique concentrée de violet de gentiane.

La sérosité à examiner, obtenue suivant le mode habituel, est étalée en stries parallèles sur une lame (pour l'étalement, on peut utiliser une tige métallique). Il faut obtenir une couche mince et régulière. Fixer en exposant la préparation pendant une à deux minutes aux vapeurs de la solution d'acide osmique à 1 p. 100. L'addition d'acide acétique glacial est inutile. Il faut rejeter tous les centres moyens de fixation; ils déterminent dans la couche de sérosité des striations qui gênent extrêmement.

Verser le colorant sur la préparation fixée aide la coloration par la chaleur en exposant à la flamme pendant vingt à trente secondes. Laver à l'eau, sécher. Examiner à l'immersion et à la lumière artificielle.

Le spirochète pâle apparaît bleu rosé sur un fond rose. Dans les endroits ou la préparation est mince, le fond est complètement incolore. Le Spirochete refringens est coloré d'une façon beaucoup plus massive et grossière. Avec un peu d'habitude, il est impossible de le confondre avec le pallida.

Dans cette méthode, l'huile d'aniline agit comme mordant. Les proportions des substances employées indiquées plus haut sont de rigueur pour la réussite. Le colorant est utilisable pendant un à deux mois. Il peut parfaitement servir pour la coloration du Gram. HENRY.

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La poussière en chemin de fer (1). De quoi est-elle composée, cette poussière qui tourbillonne tout autour de nos grands rapides, ou de nos express, s'engouffrant dans les compartiments, se déposant sur les voyageurs, respirée, aspirée par eux ? De charbon d'une part et, d'autre part, de la poussière de la voie elle-même.

Or, tous les wagons de grande ligne sont, heureusement pour les voyageurs, pourvus de W. C.

(1) Le Concours médical, 3 sept. 1911.

Mais avez-vous réfléchi que ces water-closets se résument en un simple tube qui conduit sur la voie les superfluités de la nourriture et de la boisson ?

Au cours d'un voyage d'une douzaine d'heures, toutes les personnes occupant un wagon ont l'occasion d'avoir recours à cette installation.

Un calcul des plus élémentaires nous démontre que chaque wagon abandonne ainsi 10 kilogrammes de marchandise..., ce qui donne 100 kilogrammes par train. Or sur les grandes lignes, il circule par jour une vingtaine de trains dans l'un et dans l'autre sens. Voilà donc que c'est par tonnes que les matières fécales sont répandues sur les voies de chemins de fer! Rapidement, tout cela est desséché et réduit en poudrette, pour être soulevé abondamment à chaque passage de train. Aussi quand, à l'arrivée d'un long voyage, vous vous sentez la figure terreuse, les narines pulvérulentes et les dents crissantes, ne mettez pas uniquement en cause la poussière de charbon et le ballast effrité !

Est-ce qu'en améliorant un peu leur système de water-closets les grandes compagnies ne pourraient nous épargner une telle disgrâce, et de tels dangers, car quoi de plus riche en microbes que les résidus des exonérations intestinales ?

Un projet de loi sanitaire en Belgique. Le dernier projet de loi sanitaire qui a été présenté par un gouvernement est celui du gouvernement belge déposé en 1910 et que les assemblées législatives ne seront appelées à discuter qu'après les élections qui auront lieu en Belgique en 1912. Le projet indique assez bien quelles sont les idées des dirigeants, leurs opinions sur les problèmes de l'hygiène publique et, à ce titre, l'analyse brève de ses tendances est intéressante.

La déclaration des cas de peste, choléra, variole, fièvre typhoïde, diphtérie, méningite cérébro-spinale, est obligatoire. En cas d'épidémie, celle des cas de scarlatine, septicémie puerpérale, dysenterie, coqueluche, pourra être rendue obligatoire. On s'étonnera de ne pas voir figurer ici la tuberculose, la rage, la paralysie infantile, le charbon et d'autres encore.

La déclaration est faite au médecin inspecteur d'hygiène par le médecin traitant et par le chef de ménage au bourgmestre de la commune. Cette disposition respecte le secret médical, mais il n'empêche que les médecins belges protesteront, comme leurs confrères français, contre les dispositions qui leur font obligation de déclarer les maladies contagieuses. Cette obligation doit être reportée sur le chef de famille ou sur la personne responsable.

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