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les membres du Parti socialiste ont agi avec une entière bonne foi et avec la seule préoccupation de servir leur parti, passe à l'ordre du jour »>, et l'ordre du jour Vaillant : « Le Congrès, flétrissant les auteurs responsables des massacres de Chalon et leurs complices, passe à l'ordre du jour ». L'ensemble fut voté par acclamation à la presque unanimité.

Restait la résolution sur l'unité. Elle fut votée sans débat. La Commission désignée à cet effet avait été unanime, le Congrès le fut. L'expérience avait prouvé jusqu'à l'excès que de la demi-unité organisée en 1899 ne pouvait sortir une constitution viable. Marpaux l'avait prouvé, le 29 décembre, aux applaudissements de toute l'assemblée. Vaillant l'avait reconnu, tout en mettant le Congrès en garde contre l'excès du fédéralisme. Tous les délégués admettaient que l'union devait être organisée, non seulement entre les représentations centrales des partis, mais dans la région, dans le département, dans la commune. Mais cette constitution devait être longuement élaborée, et il fallait bien aussi, pour qu'elle reçût une exécution aisée, la faire accepter du Parti ouvrier français. La résolution proposée par la Commission était donc ainsi formulée:

« Le Congrès socialiste proclame que l'unité définitive et entière du Parti socialiste doit être réalisée dans le plus bref délai, afin que le prolétariat puisse opposer son unité de classe à tous ses adversaires.

» Le Congrès, affirmant, malgré des divisions.

passagères, la permanence et la continuité d'action du Parti, décide qu'un nouveau Comité général sera constitué par une représentation proportionnelle des organisations actuellement existantes, selon le nombre de leurs mandats au présent Congrès.

» Le Congrès décide que le nouveau Comité général aura pour mandat essentiel de préparer un projet d'unification complète du parti et de le soumettre à un nouveau Congrès convoqué au plus tard dans six mois.

» Le Comité général devra ouvrir sans retard une consultation auprès de tous les groupements politiques et économiques du Parti sur le meilleur mode d'organisation et d'unification du Parti socialiste, et aussi sur le meilleur mode de convocation du prochain Congrès.

*

Cependant les délégués du Parti ouvrier, réunis salle du Globe, puis salle Vantier, sous la présidence du citoyen Delory, votaient à l'unanimité les résolutions suivantes « appelées à réaliser à bref délai l'unité socialiste révolutionnaire »><.

Ils expliquaient tout d'abord qu'en rompant << avec de prétendus camarades qui, après avoir piétiné sur les décisions du Comité général, dépouillé de toute représentation, au moyen du vote par tète, le plus grand nombre de ses organisations, validé tous les groupes fictifs, escroqué toutes les présidences... ont été jusqu'an

guet-apens contre le rapporteur de la Commission de propagande... », le Parti ouvrier avait accompli son devoir envers le prolétariat

conscient.

Puis les délégués décidaient :

1° D'approuver les rapports de Dubreuilh, Bracke et Andrieux.

2o De reprendre « le vote de désapprobation - ou de blâme » émis par le Comité général à l'égard de plusieurs élus socialistes.

3o « De réaliser entre tous les socialistes révolutionnaires non seulement l'union, mais l'unité, au moyen d'un nouveau Comité général ouvert à toutes les organisations inébranlables sur le terrain de la lutte de classes. >>

Malgré toutes les réserves incluses dans cette dernière phrase, le Parti ouvrier, lui aussi, parlait donc non plus d'union, mais d'unité. En dépit des fautes, des rancunes, des violences, l'unité socialiste était en marche ..

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