Page images
PDF
EPUB

A voir l'empressement avec lequel vous êtes accourus à Toulouse et de tous les points de la France, nous sommes en droit d'espérer que cette année la moisson sera belle et fructueuse. Je vous remercie d'avoir répondu aussi complètement à l'appel qui vous a été adressé, et de nous avoir prouvé une fois de plus la confraternité qui nous unit.

Chaque année, vous nous apportez à ce Congrès le tribut de votre labeur, les témoignages de votre activité dans tous les domaines de la science et de l'art. La lumière et le progrès ont partout des racines. Vous êtes la preuve vivante qu'on peut travailler en province aussi bien et quelquefois mieux qu'à Paris. Le calme de l'esprit et les sourires de la nature sont particulièrement favorables à la recherche de la vérité. Celui qui les possède ou qui peut en jouir n'apprécie pas toujours assez son bonheur.

[ocr errors]

Les privilèges accordés aux universités par une loi récente assurent à la vie scientifique de nos provinces des maîtres distingués. Partout les instruments de travail ont été perfectionnés ou multipliés; des forces qui semblaient s'ignorer se sont rapprochées, et leur union a donné naissance à une solidarité féconde. Le Comité, qui demeure votre avocat auprès des pouvoirs publics, s'en réjouit et s'en félicite avec vous.

L'année qui vient de s'écouler a été marquée, dans toutes les manifestations de la science, par des travaux et par des découvertes, fruits de vos persévérants efforts. Permettez-moi de vous rappeler brièvement quelques-uns de ces événements qui intéressent nos études d'archéologie locale et plus spécialement l'archéologie antique.

"C'est d'abord l'apparition récente du treizième volume du Corpus des inscriptions latines comprenant plus de 3,250 textes qui appartiennent à l'Aquitaine et à la Lyonnaise. Le premier chapitre est consacré aux inscriptions pyrénéennes, dont les plus importantes sont conservées dans cette ville. Ce volume, impatiemment attendu, est digne du talent et de la réputation de son auteur. Le savant conservateur du musée Borély a publié sur le développement topographique de Marseille une étude vraiment scientifique, pleine de bon sens et dans laquelle est fixée la véritable position de la ville grecque. Il fait bonne justice des hypothèses sottement répétées sur les variations du rivage marseillais. A Narbonne, un érudit ingénieux et perspicace installe en ce moment les 1,500 inscriptions

empilées depuis longtemps dans l'église de la Mourguier et prépare ainsi un musée épigraphique de premier ordre. Ici même, sous l'habile et savante direction de M. l'ingénieur Joulin, les fouilles de Martres-Tolosane ont été poussées avec activité et ont donné des résultats qui vous seront bientôt exposés dans tous leurs détails.

En Aquitaine, la question des piles occupe les sociétés savantes et y provoque d'intéressants débats; la question de la Ténarèse, la grande voie romaine et populaire de la Gascogne, donne lieu à de très utiles recherches.

[ocr errors]

Dans la Lyonnaise, un incomparable fouilleur a dégagé le temple et le théâtre de Berthouville, vrai lieu de la découverte du célèbre trésor d'argenterie qui porte improprement le nom de Bernay.

Dans l'ancien pays des Séquanes, un document d'une rareté exceptionnelle est sorti de terre; son apparition a provoqué un grand émoi parmi tous ceux qui étudient nos institutions et nos origines nationales. Tout y reste encore mystérieux. Le calendrier de Coligny est entré au musée archéologique de Lyon, où il a pris place à côté du discours de Claude, comme une des pages les plus précieuses de l'histoire de notre pays.

Par cet aperçu rapide et d'ailleurs incomplet, il est aisé de voir combien de faits importants et nouveaux se produisent en peu de temps dans une spécialité d'études.

Pour les autres branches de nos recherches, vous êtes prêts à nous livrer aujourd'hui les éléments épars de la grande enquête scientifique de l'année. Je ne veux pas vous arrêter plus longtemps. Vous avez hâte de commencer vos travaux."

La séance est levée à 2 heures et demie et les différentes sections se réunissent dans les locaux qui leur ont été affectés.

A voir l'empressement avec lequel vous êtes accourus à Toulouse et de tous les points de la France, nous sommes en droit d'espérer que cette année la moisson sera belle et fructueuse. Je vous remercie d'avoir répondu aussi complètement à l'appel qui vous a été adressé, et de nous avoir prouvé une fois de plus la confraternité qui nous unit.

Chaque année, vous nous apportez à ce Congrès le tribut de votre labeur, les témoignages de votre activité dans tous les domaines de la science et de l'art. La lumière et le progrès ont partout des racines. Vous êtes la preuve vivante qu'on peut travailler en province aussi bien et quelquefois mieux qu'à Paris. Le calme de l'esprit et les sourires de la nature sont particulièrement favorables à la recherche de la vérité. Celui qui les possède ou qui peut en jouir n'apprécie pas toujours assez son bonheur.

Les privilèges accordés aux universités par une loi récente assurent à la vie scientifique de nos provinces des maîtres distingués. Partout les instruments de travail ont été perfectionnés ou multipliés; des forces qui semblaient s'ignorer se sont rapprochées, et leur union a donné naissance à une solidarité féconde. Le Comité, qui demeure votre avocat auprès des pouvoirs publics, s'en réjouit et s'en félicite avec vous.

L'année qui vient de s'écouler a été marquée, dans toutes les manifestations de la science, par des travaux et par des découvertes, fruits de vos persévérants efforts. Permettez-moi de vous rappeler brièvement quelques-uns de ces événements qui intéressent nos études d'archéologie locale et plus spécialement l'archéologie antique.

C'est d'abord l'apparition récente du treizième volume du Corpus des inscriptions latines comprenant plus de 3,250 textes qui appartiennent à l'Aquitaine et à la Lyonnaise. Le premier chapitre est consacré aux inscriptions pyrénéennes, dont les plus importantes sont conservées dans cette ville. Ce volume, impatiemment attendu, est digne du talent et de la réputation de son auteur. Le savant conservateur du musée Borély a publié sur le développement topographique de Marseille une étude vraiment scientifique, pleine de bon sens et dans laquelle est fixée la véritable position de la ville grecque. Il fait bonne justice des hypothèses sottement répétées sur les variations du rivage marseillais. A Narbonne, un érudit ingénieux et perspicace installe en ce moment les 1,500 inscriptions

empilées depuis longtemps dans l'église de la Mourguier et prépare ainsi un musée épigraphique de premier ordre. Ici même, sous l'habile et savante direction de M. l'ingénieur Joulin, les fouilles de Martres-Tolosane ont été poussées avec activité et ont donné des résultats qui vous seront bientôt exposés dans tous leurs détails.

En Aquitaine, la question des piles occupe les sociétés savantes et y provoque d'intéressants débats; la question de la Ténarèse, la grande voie romaine et populaire de la Gascogne, donne lieu à de très utiles recherches.

Dans la Lyonnaise, un incomparable fouilleur a dégagé le temple et le théâtre de Berthouville, vrai lieu de la découverte du célèbre trésor d'argenterie qui porte improprement le nom de Bernay.

Dans l'ancien pays des Séquanes, un document d'une rareté exceptionnelle est sorti de terre; son apparition a provoqué un grand émoi parmi tous ceux qui étudient nos institutions et nos origines nationales. Tout y reste encore mystérieux. Le calendrier de Coligny est entré au musée archéologique de Lyon, où il a pris place à côté du discours de Claude, comme une des pages les plus précieuses de l'histoire de notre pays.

Par cet aperçu rapide et d'ailleurs incomplet, il est aisé de voir combien de faits importants et nouveaux se produisent en peu de temps dans une spécialité d'études.

Pour les autres branches de nos recherches, vous êtes prêts à nous livrer aujourd'hui les éléments épars de la grande enquête scientifique de l'année. Je ne veux pas vous arrêter plus longtemps. Vous avez hâte de commencer vos travaux. »

La séance est levée à 2 heures et demie et les différentes sections se réunissent dans les locaux qui leur ont été affectés.

[blocks in formation]

M. Albert (Auguste), de l'Académie de législation de Toulouse; M. Dubédat, de l'Académie de législation de Toulouse; M. Adolphe Coste, ancien président de la Société de statistique de Paris; M. Eugène Rochetin de la Société d'économie politique de Paris; M. Raoul de la Grasserie, de la Société de législation comparée.

L'ordre du jour appelle la discussion de la 4 question du programme: Y a-t-il lieu de modifier les dispositions du Code civil et des lois fiscales qui gènent la liberté de la composition des lots dans les partages?

M. Édouard CHARLEMAGNE, ancien magistrat à Châteauroux, étudie les dispositions de l'article 832 du Code civil et montre l'impossibilité de concilier dans la pratique l'ensemble de ses prescriptions.

L'article 832 qui, d'une part, recommande d'éviter le morcellement des héritages et, de l'autre, prescrit de faire entrer dans chaque lot, autant que possible, la même quantité d'immeubles, de meubles, de droits et de créances, renferme deux dispositions souvent inconciliables, aboutissant, en pratique, à l'impossibilité du partage en nature, c'est-à-dire à la vente. Comment, en effet, ne pas morceler les exploitations et cependant attribuer à chacun la même quantité de bois, prés, vignes, meubles meublants, rentes, créances, actions et obligations? Il faut supposer que le père de famille, constamment occupé de sa fin prochaine, ce qui

« PreviousContinue »