... PASSE-TEMPS GRAMMATICAL. LE COURRIER DE VAUGELAS Corrections du numéro précédent. 2o ils ne 6° ... un 1o jusqu'à ce que, les volets grands ouverts; mettaient point leur costume national (on n'arbore que ce qui ressemble à un arbre); 3°... bien que plusieurs de leurs confrères (malgré que ne se dit plus); -4°... à quel genre appartiennent 5o marquait le pas (sur place ces sortes de compositions; est inutile, on ne peut marquer le pas que sur place); citoyen utile, voire pour plus d'un (pas de même); — 7° ... n'existe ainsi que toutes les autres associations médicales, que parce que 8°. ils préfèrent résider cette loi est tombée en désuétude; dans quelques rustiques villages plutôt que (Voir Courrier de 9o un respectueux regret à Vaugelas, 4 année, p. 153); cette mère si accablée de douleur (en français le mot douloureux 10° aux délicatesses affane se prend pas dans ce sens-là); dissantes (mièvrerie, sur lequel on peut voir le Courrier de Vaugelas, 7° année, p. 50, n'a pas réellement la signification que lui donne l'auteur). ... Phrases à corriger trouvées pour la plupart dans les journaux. BIOGRAPHIE DES 1° Ce ne sont ni la besogne ni la bonne volonté qui manquent à nos gouvernants; à eux de prouver que, pour être réformateur, on n'a bas besoin d'être révolutionnaire. FEUILLETON. Claude BUFFIER. (Suite et fin.) TROISIÈME PARTIE. Addition à la Grammaire contenant divers traités. Après avoir parlé des qualités et des défauts du style, le P. Buffier termine sa grammaire par cinq autres traités dont voici les parties intéressantes : Pratique de la prononciation et de l'orthographe. 2° Or les légumineux coûtent considérablement plus chers que la farine dont on se sert pour l'alimentation des troupes. 3° Ils savent bien que le pire qui peut advenir, c'est de rester trois jours chez eux, ce qui équivaut à un petit congé. 4. Vous ne vous contentez pas de me traiter comme un homme absurde; je ne serais rien moins, d'après votre récit, qu'un «< assassin »; je me serais précipité sur mon locataire pour le labourer de coups de couteau. 5. On s'est étonné dans les groupes que le gouvernement ne profite pas de la réunion du Congrès, non-seulement pour faire prononcer l'abrogation de l'article 9, mais encore pour faire trancher la question même du retour à Paris. DES GRAMMAIRIENS Les adjectifs altier et leger se prononcent par un e ouvert altière, légère (1709). L'usage est partagé sur entier, mais on le prononce plutôt avec un e ouvert. Dans le discours familier, quand les monosyllabes les, mes, des, tes, ses précèdent immédiatement leur substantif, ils se prononcent presque par e fermé; on peut même alors, quand le substantif commence par une voyelle, les prononcer par e muet; ainsi les enfans se prononcent lez enfans. Dans le discours familier cet et cette se prononcent st; cet homme là, cette personne là, pron. : sthomme là ste personne là. quinze phares » ou 6. Elles ne sont rien moins que «< mieux, << quinze soleils éblouissants », s'il faut s'en rapporter au prospectus. PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIII• SIÈCLE l'ardeur 7. En matière de polémique, on comprend que apportée dans la lutte fasse excuser les exagérations, voire même quelques violences. 8° Le prince et la princesse de Hesse et leur plus jeune fils, le prince Henri de Battenberg, ont quitté Paris et sont partis pour Darmstadt, où doit venir nécessairement les joindre le nouveau prince de Bulgarie. (Les corrections à quinzaine.) 2o Dans les verbes en oître; je connois, pron. connès. 3o Dans endroit, froid, étroit, adroit, droit et dans les verbes croire, fois, la syllabe oi se prononce le plus souvent en è, mais quelquefois en oè il faut remarquer qu'en ces mots oè s'emploie pour le discours soutenu et la déclamation, et è pour le discours familier. Les noms de nations en ois se prononcent par ès quand ce sont des nations avec lesquelles nous avons beaucoup de rapports; les François, les Anglois se prononcent les Francés, les Anglés; ceux des nations avec lesquelles nous avons moins de rapports se prononcent en oès; les Suédois, les Hongrois, pron. les Suédoès, les Hongroès, etc. Beaucoup d'honnêtes gens, à Paris, prononcent bouas et pouas les mots bois, poix; c'est une prononciation vicieuse; il faut dire boès, poès. Dans agneau l'usage semble partagé; les gens de lettres disent généralement agneau, et les personnes de la Cour anneau. L'h est aspirée au pluriel du mot Henri; mais au singulier, l'usage est partagé; elle est aspirée aussi dans les mots Hongrie et Hollande; mais quand ces mots ont immédiatement avant eux la particule de, l'h n'est plus aspirée dans le discours familier; on dit du fromage d'Hollande, du vin d'Hongrie. L'usage familier n'aspire pas toujours l'h en certaines occasions; ainsi une halebarde se prononce u nhalebarde plutôt qu'une halebarde. La consonnel se mouille un peu dans babil, péril, Avril, Brésil, pays. Bien souvent on ne prononce point le p dans et on le prononce dans psalmiste et pseautier. pseaume, L'r ne se prononce généralement pas dans mercredi; on prononce et on écrit mécredi; elle ne se prononce pas non plus dans notre, votre, suivis immédiatement de leurs substantifs. Dans les noms suivants loisir, plaisir, Monsieur et dans les infinitifs employés comme noms, le repentir, etc., I'r finale ne se prononce pas; on dit : loisi, plaisi, Monsieu, un repenti. A l'égard des noms en eur, et des noms en oir qui ont plus d'une syllabe, on néglige quelquefois dans le discours familier de prononcer l'r finale; un miroir, un causeur, se prononcent souvent un miroi, un causeu; mais alors la dernière syllabe de ces mots en eu doit se prononcer longue. L's finale de ils ne se prononce point devant une consonne; ils donnent se prononce i donnent. Elle se prononce comme z devant les voyelles; mais dans le discours familier, on peut toujours, et quelquefois même on doit ne la point prononcer. Quand même il vient une voyelle après l's, cette finale ne se prononce pas précédée des consonnes c, f, l, r, g; des trictracs à vendre, tresors in finis, prononcez trictrác à vendre, des tresor infinis. Néanmoins, dans la prononciation fort soutenue, elle se prononcerait après r ou l, des tresors immenses, des chevreuils animez. Let final précédé d'une r et d'une n ne se prononce pas dans le discours familier: une mort affreuse, un pedant importun, se prononcent mor afreuse, pédan importun. De la quantité des syllabes. Une observation importante, c'est que la quantité des syllabes longues ne concerne que les dernières syllabes, ou les pénultièmes dont la suivante renferme un e muet; car cet e muet ne donnant à la dernière syllabe qu'une prononciation sourde et obscure, il laisse tomber le fort de la prononciation sur la pénultième, qui, en cette occasion, aussi bien qu'à la fin de nos vers, est la dernière syllabe sur quoi on s'appuie en effet dure, belle ne font guère plus sentir leur seconde syllabe que si ces mots n'étaient que d'une syllabe, comme ils sont dans dur et bel. Voici une règle qu'il est bon de retenir la pénultième d'un mot n'est proprement longue que quand la dernière syllabe du mot renferme un e muet; de sorte Quand la particule le fait partie du nom propre, elle se conserve avec l'article indéfini qui peut survenir : le Maitre, les Plaidoiez de le Maître, à le Maitre, etc. On met l'article défini devant les noms de femmes pour les distinguer des noms d'hommes la Tibaut, la le Maire; mais on ne parle ainsi que des femmes pour qui on n'a pas une grande considération. Le mot Monsieur ne s'emploie point avec le ni avec du; on ne dit point le monsieur, ni du monsieur; il faut employer un autre terme particulier, comme un gentilhomme, ou le gentilhomme, ou l'homme, ou la personne dont je vous ai parlé. De même ce n'est point bien parler que de dire c'est un monsieur, à moins qu'on ne le dise en mal. On ne dit point non plus ce monsieur, etc.; mais on dit très bien ces messieurs. Les noms de rivière féminins prennent la préposition de quand le mot rivière les précède la riviere de Seine; ils prennent du s'ils sont masculins la riviere du Rhone. Noms. Les noms an, jour, écu et autres noms de monnaies se mettent au singulier après vingt et un; on dit vingt et un an, vingt et un jour; mais tous les autres prennent le pluriel dans les mêmes circonstances; on dit vingt et un chevaux. Amour, comté, compte, duché, épisode, sont le plus souvent masculins (1709); amour, en particulier, n'est guère féminin qu'au pluriel pour signifier une passion déréglée de folles amours; mais, épitalame, horoscope, himne, dialecte, theriaque sont plutôt féminins. que masculins; orgue au singulier est plutôt masculin que féminin, et au pluriel il est toujours féminin. Pronoms. Le pronom régime doit toujours se répéter; il faut dire il me prie et me conjure, et non, il me prie et conjure. Le pronom personnel on se met quelquefois pour je, comme on vous verra, pour je vous verrai; mais il ne doit guère s'employer ainsi qu'en riant, et il marque un grand air de familiarité qu'il n'est pas toujours à propos ni convenable de prendre, comme font quelques gens du bel air. La plupart des femmes de la Cour disant j'ai été malade et je la serai longtemps, il en faut conclure que c'est une manière de parler autorisée. Enfin, après avoir passé en revue plusieurs particules qui causent souvent des difficultés à raison de leurs emplois variés, le P. Buffier termine sa remarquable grammaire. FIN. LE REDACTEUR-GERANT EMAN MARTIN. BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE Publications de la quinzaine : Œil-de-Feu; par Gustave Aimard et J.-B. d'Auriac. In-18 jésus, 223 p. Paris, lib. Degorce-Cadot. 1 fr. 25. Une famille noble sous la Terreur; par Alexandrine des Echerolles. In-8°, xvi-462 p. Paris, lib. Plon et Cie. 7 fr. 50. Nouvelles Géorgiques; par J. Durandeau. 2e édition. In-18 jésus, 215 p. Paris, lib. des Bibliophiles. 3 fr. 50. Dictionnaire historique de l'ancien langage françois, ou Glossaire de la langue françoise depuis son origine jusqu'au siècle de Louis XIV; par La Curne de SaintePalaye, membre de l'Académie des inscriptions et de l'Académie françoise. Publié par les soins de L. Fabre, avec le concours de M. Pajot, archiviste-paléographe. Contenant Signification primitive et secondaire des vieux mots; Etymologie des vieux mots; Proverbes qui se trouvent dans nos poètes des XII, XIIe et XIVe siècles; Usages anciens. 51e à 60o fascicules. T. 6. Esci-Guy. In-4° à 2 col., 448 p. Paris, lib. Champion. Le Roman de deux jeunes femmes; par Alfred de Bréhat. Nouvelle édition. In-18 jésus, 303 p. Paris, lib. C. Lévy, librairie nouvelle. 1 fr. 25. Le Chevalier Ténèbre; par Paul Féval. In-18 jésus, 390 p. Paris, lib. Palmé. 3 fr. Les Villes mortes du golfe de Lyon : Illiberris, Ruscino, Narbon, Agde, Maguelone, Aigues-Mortes, Arles, les Saintes-Maries; par Charles Lentéric, ingénieur des ponts et chaussées. 3e édition. In-18 jésus, 528 p. et 15 cartes et plans. Paris, lib. Plon et Cie. 5 fr. La Terreur dans le Pas-de-Calais et dans le Nord. Histoire de Joseph le Bon et des tribunaux révolutionnaires d'Arras et de Cambrai; par J.-A. Paris, sénateur. 3o édition. In-12, 588 p. et fig. Arras, imp. Laroche. 2 fr. Nos pères, mœurs et coutumes du temps passé ; par le marquis de Belleval. In-8°, v-801 p. Paris, lib. Olmer. Histoire générale de Péronne; par Jules Dournel, de la Société des Antiquaires de Normandie. In-8°, vIII524 p. Paris, lib. Dumoulin. Histoire générale des peuples anciens et modernes; par Emile de La Bédolière. 2 vol. Gr. in-4°, 804 p. Paris, lib. Rouff. Œuvres de Lamartine. Harmonies poétiques et religieuses. In-18 jésus, 460 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 3 fr. 50. Euvres de Rabelais. Édition nouvelle, collationnée sur les textes revus par l'auteur, avec des remarques historiques et critiques de Le Duchat et Le Motteux, publiée par Paul Favre, membre de la Société des archives de l'Ouest. T. 3. In-8°, 331 p. Paris, lib. Champion. 5 fr. le vol. Poésies et lettres facétieuses de Joseph Vadé. Avec une notice bio-bibliographique, par George Lecocq. In-18 jésus, xxxvI-281 p. avec grav. et vign. Paris, lib. Quantin. 10 fr. Bons hommes; par Léon Cladel. In-18 jésus, 429 p. Paris, lib. Charpentier. 3 fr. 50. Gens d'épée et gens de potence; par le comte de Foudras. In-12, 223 p. Roanne, lib. Durand. 2 fr. La Fille de l'aveugle; par Mme Nelly Lieutier. Suivi de la châtelaine de la Vieuville. In-18 jésus, 239 p. Paris, lib. Voreaux. Le Médecin des folles; par Xavier de Montépin. III et IV. Quatre femmes. V. Paula Baltus. 2e édition. In-18 jésus, 1122 p. Paris, lib. Dentu. Chaque vol. 3 fr. La Juive du Château-Trompette; par Ponson du Terrail. II. In-18 jésus, 338 p. Paris, lib. C. Lévy. Publications antérieures : Par LOUIS HAUMONT. Paris, E. Dentu, éditeur, libraire de la la Société des gens de lettres, Palais-Royal, 17-19. Galerie d'Orléans. Prix 3 francs. LA DUCHESSE DE CHATEAUROUX SOEURS. Par EDMOND et JULES DE GONCOURT. ET SES Nouvelle édition, revue et augmentée de lettres et de documents inédits tirés de la Bibliothèque nationale, etc. DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A L'INVASION DES BARBARES NOUVELLE ÉDITION Revue, augmentée et enrichie d'environ 2,500 gravures dessinées d'après l'antique et de 100 cartes ou plans. TOME PREMIER DES ORIGINES A LA FIN DE LA DEUXIÈME GUERRE PUNIQUE ACADÉMIE FRANÇAISE. -- Contenant 518 gravures, 9 cartes, 1 plan et 7 chromolithographies. Prix: 25 francs le volume. Paris, librairie Hachette et Cie, 79, boulevard Saint-Germain. CONCOURS LITTÉRAIRES. L'Académie décernera, en 1880, le prix triennal de trois mille francs, fondé par Mme veuve Jules Janin. Ce prix, selon les intentions de la fondatrice, sera décerné à « la meilleure traduction d'un ouvrage latin ». Les ouvrages présentés à ce concours devront être envoyés, au nombre de trois exemplaires, avant le 31 décembre 1879. Pour tous autres renseignements, s'adresser au Secrétariat de l'Institut. SOCIÉTÉ DES SCIENCES, AGRICULTURE ET BELLES-LETTRES DE TARN-ET-GARONNE. Concours de 1880. La Société propose une médaille d'or de 200 fr. à la meilleure œuvre de poésie lyrique (ode, poème, stances, etc.); une médaille d'or de la valeur de 100 francs à la meilleure pièce de genre (conte, ballade, élégie, fable, etc.; une médaille d'argent de la valeur de 50 francs au meilleur groupe de trois sonnets. Des médailles de bronze, pourront être accordées aux poètes qui auront obtenu des mentions honorables. Les sujets de ces compositions sont laissés au choix des concurrents. Pour plus amples renseignements, on est prié de s'adresser au secrétariat-général de la Société, à Montauban. - LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES décernera, dans sa séance publique de l'année 1880, un prix de 1,000 fr. à l'auteur du meilleur mémoire sur la question suivante : « Histoire des origines et de la formation de la langue française jusqu'à la fin du xvie siècle ». Les mémoires manuscrits devront être adressés à M. l'Administrateur avant le 1er Janvier 1880. Ils ne seront point signés et porteront une épigraphe répétée sur un billet cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ils devront être inédits et n'avoir pas été présentés à d'autres concours. L'auteur qui se sera fait connaître, sera, par ce seul fait, mis hors de concours. Les mémoires ne seront pas rendus; les auteurs auront la faculté d'en prendre ou d'en faire prendre copie. - La Société pourra les publier, en tout ou partie. SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DE CAMBRAI. La Société décernera, s'il y a lieu, en 1880, en séance publique, une médaille d'or, de vermeil, d'argent ou une mention honorable à l'auteur du meilleur mémoire sur la « Biographie d'un personnage célèbre né dans le Cambrésis et mort avant 1800.⟫ Les envois devront parvenir franco au Président ou au Secrétaire de la Société avant le 1er Juin 1880. M. B., Lupus Street, à Londres: Le docteur L... me doit les années 1, 2, 4, 5 (réimpression) et l'année courante, c'est-àdire 31 fr. 50. Je vous serais obligé de me retourner le second exemplaire de la 5° année que je lui ai adressé par erreur. Si je trouve le jeune homme dont vous avez besoin, je m'empresserai de le mettre en rapport avec vous. M. A. M.-P., Rouen Votre abonnement à la 9° année était payė; si vous n'y voyez pas d'objection, comme j'ai lieu de l'espérer, j'appliquerai les derniers 6 francs reçus au paiement de votre abonnement à la 10°. — J'ai pris Chapelle » en note; mais jusqu'ici il m'a été impossible de m'en occuper, ayant plusieurs questions qui devaient passer avant la vôtre. Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de une heure et demie à cinq. Imprimerie G. DAUPELEY-GOUVERNEUR, à Nogent-le-Rotrou. 9. Année. QUESTIONS GRAMMATICALES PRIX : Par an, 6 fr. pour la France, et 7 fr. 50 pour l'étranger (Un. post.) Annonces Ouvrages, un exemplaire; Concours littéraires, gratis. COURRIER DE VAUGELAS CONSACRÉ A LA PROPAGATION UNIVERSELLE DE LA LANGUE FRANÇAISE Paraissant le 1 et le 15 de chaque mois (Publication couronnée à l'Académie française en 1875, et doublement récompensée à l'Exposition de 1878.) Rédacteur: EMAN MARTIN PROFESSEUR SPÉCIAL POUR LES ÉTRANGERS ANCIEN AVIS. On peut s'abonner au journal le Courrier de Vaugelas dans tous les bureaux de poste de France et d'Algérie en y déposant simplement le prix de l'abonnement, attendu que le Rédacteur prend le droit de 3 % à sa charge. SOMMAIRE. Étymologie et emploi du substantif Snob; Explication de Se FRANCE N° 10. LE Journal Semi-Mensuel - Première Question. Je vous serais bien obligé si vous pouviez me renseigner sur le mot SNOB, je veux dire me faire connaître son étymologie, depuis quand nous en faisons usage et dans quels cas il convient de l'employer; car je trouve que le Dictionnaire de Littré est loin de s'étendre assez sur ce mot. Après avoir défini Snob « une personne basse, vulgaire, affétée », le Slang Dictionary (London, 1874) en donne ces trois étymologies, dont je laisserai apprécier la valeur relative à ceux qui ont l'avantage d'être versés plus que moi dans la langue anglaise : Supposé venir du sobriquet ordinairement appliqué à un savetier ou à un cordonnier; mais cru par beaucoup être dans ce dernier sens une contraction du latin sine obolo. D'autres disent que nobs, c'est-à-dire nobiles, était attaché dans les listes aux noms des personnes de naissance noble, tandis que celles qui n'avaient pas cette distinction étaient indiquées comme s nob, c'est-à-dire sine nobilitate, sans marque de noblesse, par une simple transposition de l's au com 15 Juillet 1879. QUESTIONS PHILOLOGIQUES ABONNEMENTS: Se prennent pour une année entière et partent tous de la même époque. S'adresser soit au Rédacteur soit à un libraire quelconque. - mencement du mot, laquelle donnait une signification toute contraire. Pour d'autres encore, attendu qu'au collège, les fils des nobles écrivaient après leurs noms sur les listes d'admission fil. nob., fils de noble, tous les jeunes nobles furent appelés nobs, dont on a fait nobby, de sorte que ceux qui les imitèrent auraient été appelés quasi-nobs, presque nobles, ce qui, par l'effet d'une contraction, aurait été abrégé en si-nob, et ensuite en snob, pour désigner celui qui prétend être ce qu'il n'est pas, et singe ses supérieurs. Le mot snob a passé dans l'anglais littéraire quand le célèbre William Makepeace Thackeray publia son Livre des Snobs, c'est-à-dire en 1856; et c'est très probablement peu de temps après qu'il s'est introduit chez nous. Relativement à son emploi, que les Débats du 12 mai 1867 déclarent, par la plume de M. Horace de la Gardie, un peu livré au hasard, j'ai cru devoir m'en enquérir à Londres même, et voici comment M. Barlet, un compatriote qui professe avec succès le français et les mathématiques dans cette ville, s'exprime dans une lettre qu'il m'a écrite le 27 octobre 1877 : Quant à son emploi, le mot snob, désignant un personnage vulgaire, outrecuidant, affectant gauchement des airs qui ne sauraient être ceux de la sphère sociale à laquelle il; appartient réellement, essayant, en un mot, de se faire passer aux yeux des autres, et (la vanité est si aveugle!) aux siens propres, pour un tout autre sire qu'il n'est, le mot snob, dis-je, est, mais surtout a été en Angleterre, d'un usage assez répandu. C'est vous dire que les gens de lettres ne sont point les seuls à s'en servir; mais on ne saurait nier que ce sont eux qui l'ont vulgarisé. Étendant, et, selon l'étymologie que vous lui reconnaîtrez, dénaturant le sens primitif du mot, les écrivains plus ou moins moralistes d'une récente époque ont représenté le snob comme une plaie sociale, pour ainsi dire, et se sont largement servis de cette expression, qui peignait dès lors, d'un seul coup de plume, le personnage objet de leur satire. C'est sans doute cet emploi qu'en ont fait les écrivains à la mode qui a surtout dû contribuer à le faire accepter. Leurs imitateurs ont fait le reste. Comme beaucoup d'autres mots dont on ignore généralement le sens véritable, mais dont on comprend parfaitement la signification, il est devenu la propriété de tout le monde. Élastique et mordant, partant d'autant plus populaire, autrefois bien reçu en hauts lieux, mais maintenant descendu beaucoup plus bas, snob en est venu, affuble |