Gonin dont l'adresse se lit dans notre Almanach du commerce, autrement dit Almanach Bottin? Pour moi, c'est la troisième de ces étymologies qui est la meilleure, mais je ne la crois pas encore complètement irréprochable. En effet, le nom de maître Gonin a été porté successivement par trois escamoteurs, l'un qui vivait sous François Ier (1545-1547); son petit-fils, sous Charles IX (1560-4574), et enfin celui dont parle l'historien Dulaure. Or, M. Littrécitant un passage de Brantôme, du xvi° siècle, où il est question de maitre Gonin, il est évident que ce ne peut être le troisième du nom; et comme, entre les deux autres, c'est, au dire du même Brantôme, celui du règne de François Ier qui a été le plus célèbre, j'incline fortement à croire que c'est à ce dernier que fait allusion l'expression proverbiale en question. Toutefois, on n'a parlé longtemps de maitre Gonin que dans le sens propre, je veux dire comme d'un homme fort habile dans l'art des tours de passe-passe, de l'escamotage; l'emploi de l'expression au figuré n'est venu, à mon avis, qu'après la publication des Tours de maître Gonin (1713), roman de l'abbé Bordelon, où le héros se signale par des actes qui consistent en fines ruses, en plaisants stratagèmes, en friponneries diverses. X (Pantagruel, liv. III, ch. 30.) Quant à l'étymologie de volet, voici ce que je puis vous dire : (Le Maître à danser, Paris, 1725, p. 196.) C'est l'exécution de tous ces mouvements des bras que l'on appelait en langage de danse faire les bras, et à partir de la page 214, notre auteur examine successivement (je copie le titre de ses chapitres) : De la maniere de faire les bras avec les tems de Courantes, avec les demi-Coupez en arriere, avec les pas de Bourée ou Fleurets, avec les Coupez de differentes façons,: avec les pas Tombez et les pas de Gaillarde, avec les Perouettez, avec les Balancez, - avec les pas de Sissonne, avec les pas de Rigaudon et les Jettez, avec les Contretems de Gavote. - - Telle est l'origine de l'expression faire les bras dans le sens propre. Or, comme on disait tout naturellement bien faire les bras, cette phrase a conduit à dire (du moins je le pense) faire les beaux bras, transformation à laquelle on a donné le sens figuré de prendre de grands airs, comme rappelant la tenue d'un beau danseur. Si j'en juge d'après Kastner (Parémiologie musicale), qui devait s'y connaître puisqu'il était musicien, la locution faire les bras est passée dans l'argot des musiciens où elle signifie, ainsi que le dit Bescherelle dans son dictionnaire, « soulever les coudes et les arrière-bras comme si on était étouffé par le sentiment. >> Excepté lorsqu'il est appliqué à un pigeonnier (auquel cas il est de la famille de volière), le mot volet désigne généralement une planche qui sert, tantôt à fermer un colombier, pour empêcher les fouines d'y pénétrer, et les fenêtres en dedans des maisons, tantôt à trier des graines, des pois, des lentilles, elc. Or, comme nous avons volige, planche mince de sapin ou d'autre bois, et aussi volice, voliche et volille, qui désignent des lattes à ardoise, des espèces de planches, on en peut conclure, avec quelque certitude, que volet est, comme ces quatre autres, un diminutif obtenu au moyen du radical vol. Dans la conversation familière, on emploie souvent Mais qu'est-ce que ce radical, d'où vient-il? J'ai le l'expression CE N'EST PAS POUR des prunes, dans le sens` ÉTRANGER Ainsi, veuillez bien noter que faire les bras a une double signification matérielle, l'une dans la danse et l'autre dans la musique; et retenez également que, si je ne me trompe, cette locution s'applique tout aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Première Question. de: c'est pour une chose sérieuse, je vous prie de vouloir bien le croire. Quelle est donc l'origine de cette manière de parler, s'il vous plaît? Dans le glossaire de ses Noëls bourguignons, La Monnoye rapporte, p. 353, cette historiette sur le docteur Martin Grandin, doyen de Sorbonne : On lui avait fait présent de quelques boîtes d'excellentes prunes de Gênes qu'il serra dans son cabinet. Une fois qu'il laissa par mégarde la clef à la porte, des écoliers ses pensionnaires, entrèrent au cabinet, où ils firent mainbasse sur environ demi-douzaine de ces boîtes qui restaient. Le docteur Grandin ne pouvant accuser de ce vol que ses écoliers, fit grand bruit, et tout résolument les aurait chassés, si l'un d'eux, se jetant à ses genoux, ne lui eût dit Hé! monsieur, si vous nous traitez de la sorte, voyez la conséquence, on dira que vous nous avez chassés pour des prunes. A ce mot le bon homme ne put s'empêcher de rire, et leur pardonna. Certains étymologistes ont prétendu que la locution qu'il s'agit d'expliquer venait de ladite historiette. Mais comme Quitard, je doute qu'il en soit ainsi; car, pour que le « chassés pour des prunes » ait pu faire rire Martin Grandin dans une si grave circonstance, il fallait que cette expression fût déjà reçue, d'où la nécessité d'en chercher l'origine à une époque antérieure. D'autres ont cru qu'elle était née d'une allusion railleuse à l'expédition mal réussie des Croisés, en 4148, contre la ville de Damas; et ceux-ci s'appuient sur ce qu'on trouve dans Michaud et Poujoulat (Correspondance d'Orient, Paris, 1830-31, t. VI, p. 202) : Les prunes de Damas ont aussi une grande célébrité. En 1148, nos Croisés étant retournés à Jérusalem après avoir vainement assiégé Damas, comme il sera dit ailleurs, furent accusés d'avoir fait le voyage de Damas pour des prunes; ce fut là l'origine d'un proverbe qu'on répète encore en Europe. Vous penserez ce que bon vous semblera de cette dernière explication; quant à moi, je lui préfère celle qui suit, laquelle fait naître la locution en France: Autrefois, les prunes étaient excessivement communes, et naturellement à très vil prix; la preuve en est que prune se trouve dans Chevallet (Orig. et form. de la lang. franç., II, p. 333) au nombre des termes qui entraient dans les phrases négatives pour signifier l'appréciation d'un objet à une valeur excessivement petite : Le dieu lairas qui ci t'a mis, Et ne priseras une prune Toute la roe de fortune. (Rom, de la Rose, v. 6580, éd. Fr. Michel.) Or, attendu que les nèfles, qui étaient aussi un fruit excessivement commun autrefois, ont donné lieu, Quitard le dit, à l'expression proverbiale ce n'est pas pour des nèfles, signifiant ce n'est pas pour rien, c'est très sérieux, il me semble tout naturel que les prunes, fruit non moins commun que les nèfles, nous aient valu ce n'est pas pour des prunes, expression aralogue à la précédente et signifiant la même chose. Seconde Question. On dit souvent, dans la conversation, C'EST LE CADET DE MES SOUCIS, pour signifier que la chose dont on parle est reléguée à l'arrière-plan de celles qui nous préoccupent. Me serait-il permis d'espérer bientôt une explication à ce sujet dans votre journal? M. Littré a rencontré la phrase suivante dans la Chronique de Louis XI, p. 308 : Apres ladite desconfiture, ils se ralierent et vinrent devant une place nommée Malaunoy, dedans laquelle estoit un capitaine gascon nommé le capdet Remounent. La manière dont y est écrit cadet met sur la voie de son étymologie: ce mot vient de capitetus, diminutif roman de caput, chef; le capdet ou cadet est le petit chef de la famille, à la différence de l'aîné, qui en est le premier chef. Avant la Révolution, les aînés avaient presque tout le patrimoine de la famille, et les jeunes gentilshommes qui avaient le malheur d'être cadets étaient le plus souvent obligés de s'engager dans un régiment. De là vint que l'on appela cadet tout gentilhomme prenant du service comme simple soldat pour apprendre le métier de la guerre. Mais, à la longue, cadet s'écarta de sa signification primitive, et il en est venu à signifier le dernier fils, comme le met en évidence l'exemple qui suit : Les Grecs appelaient τραγήματα (de la forme τραγειν de poyo, croquer) toutes les friandises, confitures et pâtisseries, qui se servaient à la fin du repas et se mangeaient au dessert. Ce mot a passé en latin (il est dans Quicherat), puis dans la basse latinité, comme l'attestent, et Papias, grammairien italien du xe siècle, dans son Vocabularium latinum, et Du Cange, qui, à tragemata, ajoute les formes contractées dragata, drageia et dragia, toutes accompagnées d'exemples. De là, il s'est répandu dans les idiomes et dialectes néo-latins après avoir subi un léger changement, soit dans sa consonne initiale (t = d = g), soit dans sa finale ou ailleurs italien, traggea; — espagnol, gragea; catalan, drageya; provençal, portugais, grangea; — dragea; bourguignon, draigée; et français, dragée. Mais, il me semble que c'est seulement au xive siècle que dragée a pris chez nous sa forme actuelle. PASSE-TEMPS GRAMMATICAL. Corrections du numéro précédent. 1o Il ne s'agit de rien de moins que de faire (le premier de est requis par il s'agit, et le second, par rien moins, qui a le sens affirınatif); — 2° ... tout amusantes que sont ces dernières (après tout... que on met l'indicatif); — 3° volontiers, à cor et à cri (Voir Courrier de Vaugelas, 8° année, p. 82); · 4° Je ne doute pas...; mais je le répète (pourquoi, dans la même phrase, employer ainsi le singulier puis le pluriel pour désigner le même individu?); 5° les cierges bénits (le participe du verbe benir prend la forme bénit quand il s'applique aux personnes ou aux choses ... 18° Dès à présent, ils seraient en mesure de nous livrer un minimum de 6000 mètres cubes d'eau chaque 24 heures. 19° N'admettons jamais un tel précédent; car si nous le faisions, c'en serait fait à tout jamais du régime parlementaire chez nous. 20° Je ne les connais personnellement ni l'une ni l'autre ; mais il circule sur l'aînée des deux l'anecdote caractéristique que je vais vous raconter. (Les corrections à quinzaine.) FEUILLETON. auxquelles le prêtre donne la bénédiction); - 6 ... où le manda- BIOGRAPHIE DES GRAMMAIRIENS - taire vient justifier ses actes (justifier de, c'est donner la preuve de...); 7° ... que la langue lui démangeait (ce verbe ne peut avoir de régime direct), et qu'il eût préféré plutôt que de (Voir Courrier de Vaugelas, 4o année, p. 153); — 8° ... La mère malheureuse a fait oublier l'impératrice... ... Phrases à corriger présentant les principales fautes qui ont été signalées dans les 22 n° précèdents. 1. Quoi que vous en disiez, nous ne sachons pas que cela se soit jamais pratiqué chez nous de la sorte. 2o Il avait tout engagé au Mont-de-Piété, voire même les diamants de sa mère, le pauvre fou! 3. Un voyageur grincheux s'est jeté sur nous, et il n'a fallu rien moins que l'intervention des employés de la gare pour nous délivrer. 4° Que voulez-vous, s'il préfère être un singe perfectionné qu'un homme dégénéré, qui peut l'en empêcher? 5° Ils disent que le congrès de Berlin est plus abominable et plus odieux que le congrès de Vienne, et ils le crient par-dessus les toits. PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIII SIÈCLE L'abbé D'OLIVET. (Suite.) Ma langue a demeuré glacée (Bérénice, II, 2). J'ai demeuré et Je suis demeuré présentent deux sens différents. J'ai demeuré à Rome, c'est-à-dire j'y ai fait quelque séjour. Je suis demeuré muet, c'est-à-dire je suis resté bouche close. Racine aurait dû mettre ici ma langue est demeurée glacée. A ce mot ce héros expiré (Phèdre, V, 5). Dans le sens propre, expirer convient aux personnes et se conjugue avec avoir; au figuré, il convient aux choses et se conjugue avec être. On dira très bien la trève expirée, on reprendra les armes, parce que devant expiré il y a étant sous-entendu, dont la suppression est souvent permise. Mais ayant ne se supprime jamais : et par consequent ce héros expiré n'est pas plus fran 6° Il venait de recevoir la visite d'un jeune homme portant un costume mi-partie civil et ecclésiastique, et quiçais que ce héros parlé. en arrivant lui avait sauté au cou. 7° Quoi qu'elle en ait, ils ne s'embarrasseraient guère, étant le nombre infini, de faire le bonheur de la majorité. 8° Il allait se battre avec tout le monde, quand deux agents lui firent comprendre qu'il fallait mieux procéder autrement. 9 Il travaille à se rendre populaire à seule fin d'accaparer pour lui toutes les louanges. 10° C'est à deux heures moins le quart seulement que les voitures du corps diplomatique ont commencé à arriver à la présidence. 11° Quoi qu'il en soit de ces inventions plus ou moins ingénieuses, toujours est-il qu'on mettra du temps à les adopter. 12. Je vous accompagnerais volontiers; mais vous avez une course si longue à faire (car votre ami demeure au diable au vert) que j'hésite à m'y décider. 13. Je vous jure, ma parole d'honneur, que je n'ai jamais reçu ni cette somme, ni une moindre de quiconque pour ne pas laisser vendre le livre. 14° N'attendez pas de moi que je vous présente la défense de docteurs ès-ignominie qui enseignent les belles actions que je viens de vous signaler. 15° Pourriez-vous m'apprendre, interrogea mon compagnon, pourquoi ces deux employés agitent ainsi un petit drapeau de temps en temps? 16 Le crayon de notre caricaturiste s'est moqué cent fois de ces petits propriétaires en rupture de comptoir qui s'essoufflent à arroser ainsi, sous un chaud soleil, un petit jardin tout pelé. 17° Ces groupes, qui ne remplissaient pas le but désiré, viennent d'être retirés par ordre de l'architecte auquel avait été confiée la construction du monument. Il y seroit couché sans manger et sans boire (Plaideurs, I, 4). Il n'est pas français de dire il y seroit couché pour signifier il y auroit passé la nuit, cela est indiqué dans tous les dictionnaires. M. Racine fils prétend que c'est là une faute d'impression, et qu'on doit lire, il s'y seroit couché, mais il n'a donc pas fait réflexion que se coucher signifie simplement se mettre au lit, ou s'étendre de son long sur quelque chose. Tu prétens faire ici de moi ce qui te plaît (Plaid., II, 13). Il y a une différence entre ce qui te plaît, et ce qu'il te plait; car le premier signifie, ce qui t'est agréable, et le second, ce que tu veux. Or, il est visible que c'est le second qu'il eût fallu ici. peut-être aurait-il encore mieux fait de s'en passer. Pourquoi chercher dans un langage corrompu le germe de la bonne plaisanterie? Peut-être l'introduction du patois sur la scène française n'est-elle qu'un reste de ce misérable goût que nos pères ont eu pendant un temps. pour le burlesque. Je puis l'instruire au moins, combien sa confidence, etc. | (Britann., I, 2): Prêt à suivre par-tout le déplorable Oreste Ne vous informez point ce que je deviendrai (Bajazet, II, 5). Il faudrait ne vous informez point de ce que je deviendrai, parce qu'un verbe ne peut avoir deux régimes simples, quoique plusieurs verbes puissent avoir deux régimes, l'un simple, l'autre particulé. Chargeant de mon débris les reliques plus chères (Bajazet, III, 2). - Quand plus est mis sans article, il fait que l'adjectif qu'il précède est comparatif; mais alors le second terme de la comparaison doit toujours être exprimé, ou clairement sous-entendu : Votre santé m'est plus chère que la mienne. Quand le second terme de la comparaison n'est pas exprimé, plus est précédé de l'article, et il forme une espèce de superlatif : les plus chères reliques de mon débris. Mais parmi ce plaisir (Britann., II, 6). Parmi se met devant un pluriel, ou devant un mot collectif qui renferme équivalemment plusieurs choses particulières. Vous avez mis de faux argent parmi du bon; parmi les plaisirs de la campagne, etc.; mais on ne peut dire parmi ce plaisir, qui exclut tout sens composé. La fille le veut bien. Son amant le respire (Plaid., III, 4). - Pris figurément, respirer signifie désirer avec ardeur. Mais, ce qui paraît une bizarrerie dans notre langue, il ne se dit guère qu'avec la négation: vous ne respirez que les plaisirs. Peut-être cela vient-il de ce que respirer, employé sans négation, a communément un autre sens. Aux affronts d'un refus craignant de vous commettre (Iphig., II, 4). On dit bien commettre quelqu'un et se commettre pour signifier exposer quelqu'un, et s'exposer soi-même à recevoir un déplaisir. Mais ce verbe ne s'emploie qu'absolument, et l'on ne dit point se commettre à quelque chose. Je ne vous ferai point des reproches frivoles (Bajazet, V, 4). Roxane veut-elle dire à Bajazet qu'elle ne lui fera nul reproche, de quelque espèce que ce puisse être? Point du tout. Au contraire, elle lui en fait d'un bout à l'autre de cette scène, mais qui ne sont pas frivoles. Le Ciel s'est fait une joie inhumaine à rassembler sur moi (Iphig., II, 4). Après se faire une joie, il est plus naturel et plus régulier de mettre de que à. On dit J'ai la joie de vous voir; je me fuis une joie de vous voir. C'est là une observation bien légère; mais D'Olivet s'y arrête exprès pour faire sentir à ceux qui connaissent le mérite de l'exactitude que toute négligence qui n'est pas raisonnée offense le lecteur. Dans les cœurs les plus durs inspireront l'amour (Alex., III, 6). — Inspirer dans ne paraît pas français à D'Olivet. On dit inspirer à. Pour conserver dans, il faudrait dans les cœurs les plus durs feront naître l'amour, ou feront entrer l'amour, ou quelque autre verbe de cette espèce. Avec le verbe inspirer notre langue ne souffre pas dans. C'est pousser trop loin ses droits injurieux Qu'y joindre (Iphigén., III, 4). — On dirait en prose, que d'y joindre, et c'est assez l'ordinaire des infinitifs qui suivent la conjonction que, d'être précédés de la particule de. On ne veut pas rien faire ici qui vous déplaise (Plaideurs, II, 6). Voilà précisément le cas pour lequel les deux savantes de Molière voulaient que leur servante fût chassée : il ne faut pas mettre pas avec rien. Racine n'a fait ce barbarisme que pour faire rire; et Comme vous je me perds d'autant plus que j'y pense (Bérénice, I1, 5). Par les exemples accumulés dans le dictionnaire de l'Académie, on verra qu'ici d'autant plus ne répond point à l'idée de Racine, qui voulait dire, plus j'y pense, plus je me perds. Oui, les Grecs sur le fils persécutent le père (Andromaque, I, 2). — Rien de si clair que persécuter quelqu'un. Mais persécuter quelqu'un sur un autre, ne seraitce point là un de ces mots qui, comme on dit quelquefois en riant, doivent être étonnés de se trouver ensemble ? Jusqu'ici la fortune et la victoire mêmes (Mithridate, III, 5). Aujourd'hui, et depuis longtemps, on ne met plus d's à la fin de même adverbe. Or, d'Olivet est persuadé que ce mot est ici adverbe, comme s'il y avait, même la victoire. Racine a écrit mêmes parce que la rime le demandait et que l'orthographe de son temps ne s'y opposait pas. Autrement, ce serait un solécisme dont il n'était certainement pas capable. -- BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE Publications de la quinzaine : Alice et Gehendrain, légende chartraine; par un petit-neveu de Beaumarchais. 3° édition. Petit in-8", XXIV-106 p. et vignettes. Paris, lib. Dentu. La Fugitive; par Jules Claretie. 3o édition. In-18 jésus, VII-409 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. 50. Lettres de Mme de Sévigné, de sa famille et de ses amis, recueillies et annotées par M. Monmerqué, de l'Institut. Nouvelle édition, revue sur les autographes, les copies les plus authentiques et les plus anciennes impressions, et augmentée de lettres inédites, d'une nouvelle Les Errants de nuit; par Paul Féval. In-18 jésus, notice, d'un lexique des mots et locutions remarquables, 428 p. Paris, lib. Palmé. Le Secret du feu, par H. Gourdon de Genouillac. In-18 jésus, 372 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. La Princesse Oghéroff; par Henri Gréville. In-18 jésus, 337 p. Paris, lib. Plon et Cie. 3 fr. 50. L'Éventail brisé : I. Régina; II. Angèle ; par Arsène Houssaye. 2 vol. in-18 jésus, 692 p. avec fig. Paris, lib. Dentu. 7 fr. La Boîte d'or; par Mary Lafon. In-16, 320 p. Paris, lib. Dentu. Mille (les) et une nuits, contes arabes, traduits en français par Galland. Nouvelle édition, augmentée de plusieurs contes et accompagnée de notes et d'un essai historique sur les Mille et une nuits, par A. LoiseleurDeslongchamps. Publié sous la direction de M. AiméMartin. Grand in-8° à 2 col., XLI-755 p. Paris, Delagrave. 7 fr. 50. Histoire de l'abbaye d'Avenay; par Louis Paris, bibliothécaire d'Épernay. T. 2. In-8°, 514 p. Paris, lib. Picard. 14 fr. Histoire universelle de la pédagogie; renfermant les systèmes d'éducation et les méthodes d'enseignement des temps anciens et modernes, les biographies de tous les pédagogues célèbres, etc; par Jules Paroz, directeur d'école normale. 3o édition, revue, corrigée et augmentée. In-18 jésus, 540 p. Paris, lib. Delagrave. Recueil des historiens des Croisades, publié par les soins de l'Académie des inscriptions et belles lettres. Historiens occidentaux. T. 4. In-fo, xxx11-816 p. Paris, Imprimerie nationale. de portraits, vues et fac-similé, etc. T. 3. In-8°, 554 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 7 fr. 50. Choix de dictées sur les diverses parties de la Petite grammaire des écoles et sur les principaux homonymes, complément indispensable des 259 exercices renfermés dans cette grammaire; par M. Guérard, agrégé de l'Université. In-12, 168 p. Paris, lib. Delagrave. La Marine des anciens; la Bataille de Salamine et l'Expédition de Sicile; par le vice-amiral Jurien de La Gravière, de l'Institut. In-18 jésus, 304 p. Paris, lib. Plon et Cie. Guillaume III, stathouder de Hollande et roi d'Angleterre. Etude historique sur la vie et les campagnes de ce prince, d'après les documents la plupart inédits, du dépôt de la guerre; par le comte de Lort-Sérignan, capitaine au 104 régiment d'infanterie. In-8°, 635 p. avec portrait, cartes et plans. Paris, lib. Dumaine. 10 fr. Le Livre d'or des poètes; par Edgard Montbrun. T. 2. In-8°, 347 p. Marmande, imprim. Avit Duberot. 3 fr. 75. Les Aventures du capitaine La Palisse; par le vicomte Ponson du Terrail. In-18 jésus, 343 p. Paris, lib. C. Lévy. Œuvres complètes d'Edgard Quinet. L'Esprit nouveau. In-18 jésus, iv-402 p. Paris, lib. Germer Baillière et Cie. 3 fr. 50. Lady Fauvette; par Marguerite Van de Wiele. 2o édition. In-18 jésus, 220 p. Paris, lib. Le Vasseur. Les Plaisirs du roi; par Pierre Zaccone. In-18 jésus, 373 p. Paris, lib. C. Lévy. 1 fr. 25. Publications antérieures : MÉMOIRES-JOURNAUX DE PIERRE DE L'ESTOILE. Edition pour la première fois complète et entièrement conforme aux manuscrits originaux, publiée avec de nombreux documents inédits et un commentaire historique, biographique et bibliographique. Par MM. Brunet, H. Champollion, E. Halphen, Paul Lacroix, Charles Read et Tamizey de Larroque. Tomes 6 et 7. JOURNAL DE HENRI IV (1593-1594) et (1595-1601). 2 volumes. In-8°, 775 pages. Paris, librairie des Bibliophiles. Prix chaque volume 15 fr. revue, corrigée, annotée avec une Préface nouvelle par M. A. LOISEAU, docteur ès-lettres, agrégé de l'Université, professeur au lycée de Vanves (Seine). Paris, librairie Garnier frères, 6, rue des Saints-Pères. CHANGEMENTS ORTHOGRAPHIQUES INTRODUITS DANS LE DICTIONNAIRE DE L'ACADÉMIE (éd. de 1877). — Publié par la Société des correcteurs des imprimeries de Paris. — 4o édition, revue et corrigée. Paris, librairie Boyer et Cie. · Prix: 1 fr. LE COSTUME AU MOYEN AGE D'APRÈS LES SCEAUX. Par G. DEMAY, archiviste aux Archives nationales. - Grand in-8°, 500 p. avec 2 chromolithographies et 600 vignettes. Paris, librairie D. Dumoulin et Cie. Prix 20 fr. : PRONONCIATION FRANÇAISE, MÉTHODE CHERVIN. Exercices de lecture à haute voix et de récitation. |