L'opprobre éternel est bien assez pour moi. Or, toutes les fois que, dans une phrase comme cette dernière, le sujet a été rejeté tout à la fin, on fait précéder le verbe de ce, et le sujet de que; ainsi, par exemple, les suivantes : La santé est le premier des biens. Votre livre est un remarquable ouvrage. Leur père est un digne homme. prennent cette forme, après l'inversion : C'est le premier des biens que la santé. C'est un remarquable ouvrage que votre livre. C'est un digne homme que leur père. Par conséquent, « l'opprobre éternel est bien assez pour moi» doit devenir, en vertu de la règle susdite: C'est bien assez pour moi que l'opprobre éternel. PASSE-TEMPS GRAMMATICAL. Corrections du numéro précédent. -- ... 1° Il n'y a plus de faute dans cette phrase, l'imprimeur l'ayant corrigée à mon insu; -2° ... Construit pour servir de logement à un petit vétérinaire, il a été fort heureusement transformé (la - 3° phrase signifie comme il a été construit... il a été...); Il serait bien possible que ces épanchements eussent servi de canevas; 4° ... elle avait bravement adopté les cheveux blancs; 5°... Il est infiniment regrettable (J'ai fait voir, Courrier de Vaugelas, 3° année, p. 84, que l'expression on ne peut plus ne 6° peut pas toujours se mettre devant un adjectif); pour régler les différends (le substantif différend prend un d, et l'adjectif un t); 7° des habitudes des contrées tropicales, c'està-dire à moitié sauvages (Voir Courrier de Vaugelas, 3o année, p. 162); 8° ta sœur et moi, qui sommes ta seule famille actuelle. ... ... - Phrases à corriger trouvées pour la plupart dans la presse périodique. 1° Rétablissez les fêtes de Batignolles, de Ménilmontant, de Vaugirard, de Belleville, etc., etc. Mais autorisez en même temps chaque arrondissement de Paris à avoir la sienne. 2. Or, c'est précisément du droit qu'a l'Etat de choisir ses fonctionnaires où il lui convient, que nous faisons découler pour lui le droit de fermer à d'autres qu'aux élèves de l'Université les écoles où se dressent les futurs fonctionnaires de tout ordre. 3. Les femmes ululent, les garçons piaillent, et le chien pousse un hurlement plaintif. 4. Ses partisans étaient un peu plus remuants; mais ils comptaient sur la Providence, et ne faisaient blanc que de l'épée de Saint-Michel. 5° De tous les horizons conservateurs, on entend des voix lamentables qui crient au feu » ou « au loup » et les modernes Jérémie fatiguent les échos à prédire tous les malheurs imaginables. 6° Enfin les voilà revenus, les premiers amnisties! Sans doute ils ont poussé des cris de revanche farouche? Peutêtre y a-t-il eu quelque manifestion séditieuse, voire même quelque rixe sanglante. 7. Depuis les quais d'Asnières jusqu'à la forêt de SaintGermain, où les philosophes dorment à l'ombre, leurs chapeaux de paille sur les yeux, le flot envahisseur des Parisiens vient visiter les Parisiens en rupture de boulevard. (Les corrections à quinzaine.) (Suite et fin.) Restaut a mis dans les principes et dans les règles l'ordre qui lui a paru le plus simple et le plus naturel. Tous les termes sont définis et expliqués. Dans les définitions qu'il en a données, il s'est appliqué à y mettre toute la justesse et toute la précision qu'il lui a été possible. Et comme il s'est proposé de tout expliquer par le raisonnement, il a choisi le style du dialogue, plus propre que tout autre à mettre une liaison naturelle entre les principes et les conséquences, les objections et les réponses. L'instruction des enfants destinés au latin étant, comme il l'a déjà dit, son principal objet, Restaut a cru qu'il devait faire trouver dans les règles de la langue française quelques préparations particulières à la langue latine. C'est pourquoi, autant que les bornes dans lesquelles il s'est renfermé ont pu le permettre, il n'a point laissé échapper les occasions de prévenir et de développer indirectement certaines difficultés latines sur lesquelles les enfants seront moins embarrassés, s'ils n'oublient pas les explications qu'il donne dans cette vue. Il n'y a presque point de chapitre où il n'ait trouvé le moyen d'en placer quelques-unes. Quoiqu'il n'en fasse pas une mention expresse aux endroits où elles se trouvent, parce qu'elles ont aussi un rapport naturel à la langue française, il sera aisé aux maîtres de les reconnaître et de sentir en même temps l'utilité de les bien faire entendre à leurs écoliers pour les leur rappeler dans la suite. Pour ce qui est de l'usage de ce livre, ils semble à l'auteur qu'on pourrait le mettre entre les mains des enfants et le leur faire apprendre parfaitement avant de leur donner aucune méthode latine. Il est persuadé que le temps qu'ils emploieraient à l'étudier ne serait pas un temps perdu, et que les connaissances qu'ils y acquerraient ne pouvant que leur ouvrir l'esprit et leur former le raisonnement, ils passeraient avec beaucoup plus de facilité dans les principes de la langue latine, dont ils entendraient d'avance toutes les règles fondamentales. D'ailleurs cette première étude leur apprendrait de bonne heure, et presque sans travail, à écrire correctement et par principes ce que l'orthographe française a de plus difficile, comme sont les différentes terminaisons des temps et des personnes dans les verbes. Il ne prétend pas néanmoins exclure de cette étude ceux qui << suivant l'usage pratiqué jusqu'ici » auraient commencé par le latin; et il laisse à MM. les professeurs de l'Université à juger si elle ne conviendrait point encore aux écoliers de cinquième et de quatrième. Il est encore bon d'avertir les maîtres, dit Restaut, que pour s'assurer des progrès que les jeunes gens feront dans l'étude des principes de leur langue, ils ne peuvent mieux faire que de les exercer, à mesure qu'ils avanceront, à décliner des noms, à conjuguer des verbes les uns sur les autres, et de leur faire lire du français pour rendre compte de chaque mot suivant les principes ou règles qu'ils auront apprises. Ils pourront même en faire une matière de devoirs réglés, en leur dictant quelques phrases françaises dont ils rapporteront par écrit une explication grammaticale et détaillée sur chaque mot. Tout ce que Restaut a dit jusqu'ici ne regarde que les jeunes gens qui se disposent à apprendre le latin, ou qui apprennent déjà la langue latine. Mais ce n'est pas pour eux seuls qu'il a travaillé, et il donne encore plus d'étendue à l'usage de cette méthode. On peut assurer en général qu'à l'exception des gens de lettres et d'un petit nombre des personnes qui ont étudié dans les collèges, il n'y a presque point de Français qui sache sa langue par principes (1730); et il y a lieu de s'étonner que ce ne soit qu'en France où l'on trouve si peu de goût pour une langue qui par sa beauté est devenue celle de presque toutes les cours de l'Europe, et dont les étrangers font tant de cas, qu'ils n'épargnent ni dépenses ni voyages pour en avoir une parfaite connaissance. Les Romains n'avaient pas pour leur langue la même indifférence que nous avons pour la nôtre. L'étude du latin précédant toujours l'étude des autres sciences qu'ils faisaient apprendre à leurs enfants, et le soin qu'ils prenaient de les former de bonne heure à la pureté du langage allait jusqu'à ne les confier, même dans l'âge le plus tendre, qu'à des nourrices ou autres domestiques qui sussent parler correctement, et dont l'accent n'eût rien de défectueux. C'est sans doute au défaut de principes que l'on doit attribuer tant d'expressions irrégulières et de prononciations vicieuses, qui échappent tous les jours, non pas seulement aux gens du commun, mais encore aux personnes de l'un et de l'autre sexe, qui tiennent un rang distingué dans le monde. Et si parmi ceux qui fréquentent la Cour et les gens de lettres, il s'en trouve quelques-uns qui parlent plus correctement que les autres, ce n'est jamais que par habitude et par imitation. Cette ignorance générale paraît surtout dans l'écriture. Tel s'exprime d'une manière exacte, qui n'écrit pas toujours de même. Une dame, par exemple, fait tout le plaisir d'une conversation par son esprit, par les grâces qu'elle sait répandre sur tout ce qu'elle dit, par les expressions fines et délicates dont elle se sert. Que cette même dame écrive à quelqu'un; il semble que ce ne soit plus la même personne. Son esprit, il est vrai, perce toujours dans la lettre; les pensées n'y ont pas au fond moins de vivacité ni moins de délicatesse; mais souvent il n'y a plus ni construction ni liaison dans les phrases, et les règles les plus essentielles de l'orthographe y sont négligées dans presque tous les mots, de manière qu'on ne lit qu'avec peine ce que l'on entendrait dire avec plaisir. Ces fautes ne peuvent absolument s'éviter que par une étude particulière de la langue. L'usage du monde et la lecture des bons livres peuvent bien rectifier en quelque chose le langage et l'écriture; mais ils ne donneront jamais de principes. Il faut donc avoir recours aux grammaires. On en a fait un assez grand nombre pour notre langue; mais on peut dire des plus parfaites, sans prétendre ôter rien de leur mérite, qu'elles sont trop chargées, et qu'elles ne sont point assez simples pour des personnes sans étude, et surtout pour les dames, qui sont d'abord rebutées par la nouveauté des termes, et effrayées par l'abondance des matières. Restaut a toujours pensé que c'était là le plus grand obstacle à l'inclination qu'elles pourraient avoir d'éludier leur langue, et que le seul moyen de le lever était de leur présenter une méthode courte et facile, où elles ne trouvassent que des principes généraux, suivis et raisonnés. Il espère qu'elles apprendront en peu de temps dans celle-ci ce que notre langue a de plus essentiel, tant pour l'expression que pour l'orthographe, et que, quand elles sauront bien toutes les règles qui y sont contenues, elles seront en état de lire sans peine et avec fruit les autres grammaires plus étendues, et qui traitent avec plus de détail de tout ce qui peut contribuer à la perfection et à la pureté du langage. Restaut croit encore que cette méthode est très propre pour les jeunes demoiselles qui sont dans les couvents. De toutes les choses qu'on leur enseigne ordinairement, il ose dire qu'après la religion, elles n'en peuvent point apprendre de plus utile ni de plus nécessaire que la grammaire française. Elles n'auront que rarement occasion de faire usage de l'histoire, de la géographie, du blason, de la musique et de la danse; mais elles seront tous les jours dans l'obligation de parler et d'écrire correctement. Aussi ce serait un grand avantage pour elles, si l'étude de la langue française faisait partie des exercices qui les occupent dans les couvents. Il serait aussi à souhaiter que cette étude de la langue française s'introduisit jusque dans les petites écoles, où l'on se borne à donner aux enfants des principes de religion et à leur apprendre à lire et à écrire. Tous ceux que l'on y envoie ne sont pas destinés au latin. La plupart en sortent pour entrer chez le procureur, ou d'autres emplois dont on ne s'acquitte que par l'écriture; et il arrive qu'ils ne parviennent jamais à l'exactitude de l'orthographe, faute d'en avoir appris les règles par les principes de la langue, ce à quoi on ne peut remédier qu'en les leur faisant étudier en même temps qu'on leur apprend à lire et à écrire. Enfin tout ce qui a été dit plus haut pour les jeunes gens qui se disposent à la langue latine, peut également s'appliquer aux personnes qui veulent apprendre quelque langue étrangère, comme l'allemand, l'italien ou l'espagnol; l'auteur croit pouvoir leur promettre qu'ils trouveront dans cette méthode une préparation qui leur en aplanira les plus grandes difficultés. FIN. LE RÉDACTEUR-GÉRANT: EMAN MARTIN. 1 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE Publications de la quinzaine : Poésies d'André Chénier, précédées d'une notice par H. de Latouche. OEuvres posthumes. In-18 jésus, XLVIII-283 p. Paris, lib. Charpentier. 3 fr. 50. Les Quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine; traduits du chinois de Confucius et Mencius, par M. G. Pauthier. In-18 jésus, 471 p. Paris, lib. Charpentier. 3 fr. 50. Voyage en Italie; par Théophile Gautier. Nouvelle édition, considérablement augmentée. In-18 jésus, 370 p. Paris, lib. Charpentier. 3 fr. 50. Œuvres complètes et œuvres posthumes d'Alfred de Musset, avec lettres inédites et notice biographique par son frère. 10 vol. in-8°, VII-3839 p. avec 26 grav. d'après les dessins de Bida et un portrait gravé par M. Flameng d'après M. Landelle. Paris, lib. Charpentier. Les Gens de bonne volonté; par J. Girardin. In-8°, 223 p. avec vign. Paris, lib. Hachette et Cie. 1 fr. 50. Souvenirs et Récréations, poésies; par Ernest Héritte, consul de France à Dublin. In-18 jésus, 287 p. Paris, lib. du Bibliophile. 3 fr. 50. La Femme hors de chez elle, en voyage, à la campagne; par Mme Marie de Saverny. In-8°, vn-319 p. Paris, bureaux du journal la Revue de la mode. 5 fr. L'Histoire naturelle en action, esquisses de la vie des bêtes, par le marquis G. de Cherville. 2e édition,. considérablement augmentée. In-18 jésus, 408 p. Paris, lib. Firmin-Didot. 3 fr. Glossaire français de Du Cange, faisant suite au Glossarium mediæ et infimæ latinitatis. Avec addition de mots anciens extraits des glossaires de La Curne de Sainte-Palaye, Roquefort, Raynouard, Burgny, Diez, etc., et une notice sur Du Cange, par L. Favre, de la Société des antiquaires de France. T. I, A.-F. In-8°, xx-340 p. Paris, lib. Champion. 7 fr. 50. Histoire d'un livre; par C. Delon. In-8°, 224 p. avec vign. Paris, lib. Hachette et Cie. 1 fr. 50. Les Mille et une femmes; par J. Lermina. 2e édition. 2 vol. in-18 jésus, 704 p. Paris, lib. Dentu. 6 fr. Histoire de la Russie depuis les origines jusqu'à l'année 1877; par Alfred Rambaud, professeur à la faculté des lettres de Nancy. In-18 jésus, 733 p. et cartes. Paris, lib. Hachette et Cie. 6 fr. Le Château de Lavardin, épisodes de la vie féodale au xve siècle; par Alexandre de Salles. In-18 jésus, 289 p. Paris, lib. Dumoulin; librairie de la France illustrée. Œuvres choisies de Piron, avec une analyse de son théâtre et des notes par M. Jules Troubat; précédées d'une notice par M. Sainte-Beuve, de l'Académie française. In-18 jésus, 588 p. Paris, lib. Garnier frères. LA LITTÉRATURE FRANÇAISE DEPUIS LA FORMATION DE LA LANGUE JUSQU'A NOS JOURS. LECTURES CHOISIES Par le lieutenant-colonel STAAFF, officier de la Légion d'honneur et de l'Instruction publique en France. Ouvrage désigné comme prix aux Concours généraux de 1870-1872; - - - distribué aux instituteurs de France par son adopté et recommandé par la Commission des bibliothèques, ainsi que pour les prix et les bibliothèques de quartier ; honoré des souscriptions des ministères de l'Instruction publique, de la Guerre, de la Marine, etc., décerné en prix dans les lycées, les colléges municipaux et les écoles communales de la Seine, du Loiret, de l'Aube, de l'Aveyron, etc., etc. LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DE SAINT-QUENTIN met au concours pour 1880: 1. Poésie. Le sujet est laissé au choix des concurrents. 2° Faire l'histoire d'une localité quelconque de l'ancien Vermandois, ou département de l'Aisne. 3 Raconter la vie et apprécier les travaux d'un personnage célèbre du département de l'Aisne. Les travaux des concurrents devront être envoyés, avant le 31 décembre 1879, au président de la Société académique, à St-Quentin. Le vingt-troisième Concours poétique ouvert en France le 15 août 1879, sera clos le 1er décembre 1879. Vingt médailles seront décernées. Demander le programme, qui est envoyé franco, à M. Evariste Carrance, président du Comité, 6, rue Molinier, à Agen (Lot-et-Garonne). Affranchir. - LA CONFÉRENCE LITTÉRAIRE ET SCIentifique de PicaRDIE a ouvert un Concours de poésie sur ce sujet : LE POÈTE. Le Concours sera clos le 1er novembre 1880. Les manuscrits devront être parvenus pour cette date au Président de la Société, à Amiens. Le prix consistera en une médaille d'or. Les pièces de vers devront être inédites, n'être pas signées, et porter une épigraphe qui sera répétée sur l'enveloppe d'un billet cacheté contenant le nom et l'adresse de l'auteur. SOCIÉTÉ D'ÉMULATION DE CAMBRAI. - La Société décernera, s'il y a lieu, en 1880, en séance publique, une médaille d'or, de vermeil, d'argent ou une mention honorable à l'auteur du meilleur mémoire sur « Les expositions des BeauxArts en province : leur utilité, ce qu'elles sont, ce qu'elles pourraient être, dans l'intérêt des arts et des artistes.»- Les envois devront parvenir franco au Président ou au Secrétaire de la Société avant le 1er Juin 1880. LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES décernera, dans sa séance publique de l'année 1880, un prix de 1,000 fr. à l'auteur du meilleur mémoire sur la question suivante : « Histoire des origines et de la formation de la langue française jusqu'à la fin du XVIe siècle ».. Les mémoires manuscrits devront être adressés à M. l'Administrateur avant le 1er Janvier 1880. Ils ne seront point signés et porteront une épigraphe répétée sur un billet cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ils devront être inédits et n'avoir pas été présentés à d'autres concours. L'auteur qui se sera fait connaître, sera, par ce seul fait, mis hors de concours. Les mémoires ne seront pas rendus; les auteurs auront la faculté d'en prendre ou d'en faire prendre copie. La Société pourra les publier, en tout ou partie. SOCIÉTÉ DES SCIENCES, AGRICULTURE ET BELLES-LETTRES DE TARN-ET-GARONNE. crits devront être envoyés, francs de port, avant le 1er février 1880. au choix des concurrents. Concours de 1880. Les manusLes sujets de ces compositions sont laissés Pour plus amples renseignements, on est prié de s'adresser au secrétariat-général de la Société, à Montauban. Réponses diverses. M. J. M. S., à Madrid: Mon cabinet de travail est tellement encombré de livres, qu'il ne m'est pas possible d'y en mettre davantage; nous verrons quand j'aurai changé de logement. M. W., à Middlesbrough: Il me semblait avoir rencontré également but two dans un extrait de Dickens, par Bos; je me serai trompé. - M. B., à Paris : Le fait d'avoir quitté la province pour vous établir ici ne vous dispense pas, à mes yeux, de payer votre abonnement; aussi me disposé-je à vous faire présenter prochainement ma quittance. M. T., au Bas-Coudray: J'ai plus de besogne encore que lors de votre dernière visite; je ne sais vraiment pas quand je pourrai m'occuper de votre affaire. Le rédacteur du Courrier de Vaugelas est visible à son bureau de trois à six heures. Imprimerie G. Daupeley-GOUVERNEUR, à Nogent-le-Rotrou. 9. Année. QUESTIONS GRAMMATICALES PRIX : Par an, 6 fr. pour la France, et 7 fr. 50 pour l'étranger (Un. post.) Annonces Ouvrages, un exemplaire; Concours littéraires, gratis. COURRIER DE VAUGELAS N° 15. LE CONSACRÉ A LA PROPAGATION UNIVERSELLE DE LA LANGUE FRANÇAISE Paraissant le 1 et le 15 de chaque mois (Publication couronnée à l'Académie française en 1875, et doublement récompensée à l'Exposition de 1878.) Rédacteur: EMAN MARTIN ABONNEMENTS: ANCIEN PROFESSEUR SPÉCIAL POUR LES ÉTRANGERS Se prennent pour une année entière et partent tous de la même époque. S'adresser soit au Rédacteur soit à un libraire quelconque. IMPORTANT. Dans la seconde quinzaine d'octobre, le rédacteur du Courrier de Vaugelas fera présenter sa quittance, à Paris et en province, aux personnes qui, à cette époque, n'auront pas encore payé leur abonnement à la 9 année de ce journal. SOMMAIRE. Introduction de In petto en français; Emploi de la préposition De avec les titres d'ouvrages; - Origine du proverbe Rótir le balai; S'il est indifférent d'employer Ivre-mort ou Mort-ivre; Origine de l'expression adverbiale Du temps où l'on se mouchait sur la manche; S'il vaut mieux écrire Jusques à quand que Jusqu'à quand; - Si l'on peut dire Allumer une lumière; — Origine et signification de Psittacidé. || Explication de Voyez voir; Si Trembler la fièvre est français; Dans quel style on peut se servir de A l'égal de; Justification de Récolte pendante par les racines; - Prononciation du nom propre Sully. || Passe-temps grammatical. [] Biographie de l'abbé D'Olivet. || Ouvrages de grammaire et de littérature. | Concours littéraires. || Réponses diverses. FRANCE Journal Semi-Mensuel Première Question. Je trouve bien dans votre SYLLEXIE que l'expression IN PETTO a été empruntée à l'italien; mais je désirerais savoir comment elle nous est venue de cette langue. Vous serait-il possible de me l'apprendre par la voie de votre journal? L'expression in petto nous a été fournie par une cérémonie de l'église romaine, ce que prouve l'explication suivante, que j'emprunte à la page 7 du Mémorial diplomatique du 1er janvier 1864 : Il arrive parfois qu'un prélat ayant droit au cardinalat remplit des fonctions auxquelles il serait obligé de renoncer immédiatement, dès qu'il serait revêtu de la pourpre; telles sont, par exemple, les fonctions de nonce du Saint-Siége. Or il peut entrer dans l'intérêt de l'Église de conserver le prélat à son poste, sans nuire à ses droits au cardinalat. En pareil cas, au lieu de le proclamer immédiatement membre du Sacré-Collège, le Pape réserve sa nomination 1er Octobre 1879. QUESTIONS PHILOLOGIQUES in petto: ce qui veut dire que le nouveau cardinal prend rang dans le Sacré-Collège, non du jour de sa nomination définitive, mais de celui où sa proclamation a été réservée in petto. Pour n'en citer qu'un exemple récent, nous dirons que Son Éminence di Pietro, nonce du Saint-Siége à Lisbonne, avait été réservé in petto le 19 décembre 1853, et n'a été nommé cardinal que le 6 juin 1856. Cette locution adverbiale a ici une signification en quelque sorte extérieure, comme le montre Claude de Vert (Explicat. des cérém. de l'Église) à l'endroit où il parle du pape faisant une promotion de cardinaux (t. II, p. 498, Paris, 1707) : Il porte au consistoire dans son sein, c'est-à-dire, entre sa soutane et son rochet, au dessus de sa ceinture, la liste des personnes qu'il veut élever à la dignité de cardinal; et dans le consistoire il tire cette liste dont il fait lecture. Mais quand le pape a ses raisons pour ne pas déclarer alors toutes les personnes qu'il a dessein de promouvoir, celles dont il tient les noms secrets, sont censées être restées dans son sein, c'est-à-dire, à l'endroit de la poitrine où il met sa liste, in pectore ou in petto. |