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Je le crois, car ayant rencontré cet exemple dans le Grand Dictionnaire du XIXe siècle:

Quand vous aurez lu l'ouvrage que je vous ai prêtė, vous me le retournerez,

je ne vois rien, absolument rien, qui puisse empêcher de donner lettre pour complément au même verbe.

Comme le verbe retourner n'a généralement pas le sens actif en français, je présume que ce sens lui est venu de l'anglais, où to return s'emploie fréquemment pour rendre, restituer, remettre, renvoyer.

PASSE-TEMPS GRAMMATICAL.

Corrections du numéro précédent.

1... ne parvenait pas à préparer une combinaison ministérielle possible, ou s'il refusait de se charger de ce soin; 2°... telle qu'on n'en a jamais vu (il n'y a pas de régime direct); 3° ... ont toujours été à moitié politiques (voir Courrier de Vaugelas, 2° année, p. 162); - 4° ... (Il n'y a plus de faute ici, le compositeur l'ayant corrigée par mégarde); 5° a d'abord hésité à intervenir; comme elle s'est plu (ce participe 7... de ceux qui regrettent; 8... qu'avait laissée percer (c'est la tristesse qui perçait); 9. ... vous serait-il possible de me dire ce que pourrait nous amener de pis; - 10° ou malade dans quelque ville d'eaux.

- 6°

est toujours invariable);

...

Phrases à corriger

...

trouvées dans la presse périodique et principalement dans les ouvrages des auteurs contemporains.

1. La fureur de déguiser la couleur de ses cheveux introduisit par degré cet usage, et vers la fin du règne de Louis XIV, le duc de Bourgogne, l'austére élève de Fénelon, se mettait de la poudre.

2. Ses drames seront repris de temps à autre comme les formules glorieuses de l'art d'une époque. On se souviendra que Hernani a été écrit à vingt-sept ans, et qu'il a apporté avec lui toute une évolution littéraire.

3. En exerçant de part et d'autre le veto à outrance, on s'arrêterait, on suspendrait la vie, on se suiciderait réciproquement.

4° Nous ne chercherons pas par quel mystère le Moniteur a des renseignements sur une entrevue dont personne n'a eu vent, pas même probablement, ceux que l'on fait y figurer.

5. Seulement, à leur grande surprise, tous les poissons, de quelque espèce qu'ils fussent, étaient morts, à l'exception d'un seul (une torpille), assez gros, qui gambadait au milieu des cadavres.

6 L'Europe, ses chancelleries et ses journaux, n'en reviennent pas de l'imperturbable sagesse de la France, de l'empire qu'elle est parvenue à acquérir sur elle-même.

7. Laissez-leur donc les ruelles étroites et tortueuses. vrais dégorgeoirs d'immondices, où les chiens pelės, grelottant de faim, grattent des miettes entre les cailloux.

8 Pourquoi faut-il que l'air des buttes Montmartre n'ait point les vertus toniques de celui du Saint-Gothard, et que le soleil, quoiqu'on en ait dit, ne brille pas pour tout le monde?

9 M. Feray est à la tribune. A trois heures moins le quart, il présente le rapport de la Commission nommée pour examiner la proposition d'enquête.

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12° Cette femme avait l'air d'un perce-neige à blanches fleurs, ou d'une de ces élégantes bruyères qui remplacent les autres filles de Flore, lorsque la saison de celles-ci n'est pas encore venue ou qu'elle est passée.

13. J'étais revenu à Paris au mois de septembre 1849, quittant la Belgique et Liége, où j'étais allé être professeur un an. 14 Instruit de ses devoirs comme de ses destinées, et tranquille sur le reste, le vrai chrétien n'ignore rien de ce qui lui est nécessaire et vraiment utile de savoir.

15° Ce récit n'était pas sans quelque rapport avec les Mille et une Nuits, à cause que chaque chapître commençait et finissait inévitablement de la même façon.

FEUILLETON

BIOGRAPHIE DES GRAMMAIRIENS

PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIII. SIÈCLE.

RÉGNIER DESMARAIS.

(Suite.)

4° Ils apportent de l'embarras dans la manière de former les pluriels des noms, parce qu'ils font dépendre cette formation d'une chose qui lui est étrangère, et parce qu'il y a une infinité de noms comme appast, apprest, prevost, goust, champ, prompt, etc. auxquels ils ne sauraient appliquer leur règle sans défigurer la langue.

2o Ils empêchent qu'on ne puisse rapporter si facilement les pluriels à leurs singuliers; le lecteur qui voit le pluriel de banc écrit bans comme celui de ban, pouvant être embarrassé sur leur singulier, tandis que ce singulier ne peut être méconnu quand sa consonne finale lui est conservée au pluriel.

30 En écrivant grans, constans, lours, lons et cours les pluriels de grand, constant, lourd, long et court, et en supprimant ainsi le d, le g et le t de leur singulier, ils ôtent autant qu'ils peuvent la connaissance de la formation de leurs adjectifs féminins, et de tous leurs dérivés, dans lesquels ces sortes de lettres sont essentielles et caractéristiques.

4o Enfin, par ce retranchement de la consonne finale du singulier, ils effacent peu à peu les traces de l'origine des noms, et tombent dans l'inconvénient d'en confondre quelquefois le sens et l'intelligence.

TRAITÉ DES PRONOMS.

Il y a des grammairiens qui, ne regardant point les pronoms comme une partie du discours distincte des autres, les rangent dans la classe des noms. A leur téte est un savant grammairien espagnol, qui vivait dans le xve siècle, et qui est connu par les gens de lettres sous le nom de Sanctius. Après avoir exposé les raisons sur lesquelles se fonde ce grammairien, Régnier y répond.

Définition du pronom. En latin, le mot de pronom porte en quelque sorte sa définition avec lui; il signifie qui represente le nom, de même que proconsul signifie qui represente le consul; mais comme il n'est pas toujours vrai que le pronom représente le nom, et qu'il en tienne la place; que même dans le discours de vive voix, où les personnes sont présentes, loin qu'il soit substitué au nom pour les désigner, ils les désigne au contraire plus particulièrement par lui-même, il va essayer de donner une définition plus convenable de cette espèce de mots.

Le pronom, d'après Régnier, est une partie de l'oraison qui reçoit différence de genre, de nombre et de cas comme le nom, et qui sert quelquefois à marquer par lui-même une personne ou une chose, mais dont l'usage le plus ordinaire est de servir à la place du nom d'une personne ou d'une chose, et qui alors a toujours la même signification que le nom au lieu duquel on l'emploie.

Division des pronoms. -Les grammairiens ne s'accordent pas entièrement sur la division des pronoms ; chacun d'eux les divise en plus ou moins de classes, selon le plus ou moins de rapports qu'il envisage; mais comme la division la plus ordinaire est celle qui les distingue en personnels, possessifs, demonstratifs, relatifs et indefinis, c'est aussi celle qu'il va suivre.

Parmi les pronoms personnels, on pourrait ranger le pronom indéfini on, avec ses cas obliques se et soy, parce que son emploi le plus ordinaire est de servir à marquer pluralité, multitude, universalité, et qu'il n'a guère d'usage que dans les façons de parler indéfinies, où aucun sujet n'est spécifié.

La langue latine et la langue italienne n'ont qu'une sorte de pronoms possessifs; la nôtre en a deux espèces, les uns absolus, qui sont mon, ton, son, avec leurs féminins, leurs cas obliques et leurs pluriels; les autres relatifs, qui sont mien, tien, sien, avec leurs féminins, leurs cas obliques et leurs pluriels. Ces derniers ne s'emploient jamais sans l'article.

Il est à remarquer que la plupart des pronoms démonstratifs sont souvent employés comme relatifs.

Régnier met il, luy et leur féminin elle dans la classe des pronoms proprement appelés relatifs.

"

Le nombre des pronoms indéfinis n'est pas une chose sur laquelle les grammairiens soient bien d'accord; quelques-uns y comprennent plusieurs noms adjectifs, et d'autres y ajoutent jusqu'à des adverbes. Quant à Régnier, les pronoms de cette espèce sont, pour les personnes, quiconque, quelqu'un, chacun, autruy, personne, et pour les choses, nul, aucun, quelconque, l'un et l'autre.

Pour ce qui est de quelque et de chaque, ils doivent être considérés comme de purs adjectifs, puisqu'ils ne peuvent jamais tenir la place d'un nom. Quant à peu, plusieurs, beaucoup et autres mots semblables, ils n'appartiennent pas plus à la classe des pronoms que tous les autres noms de nombre.

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Moy s'emploie souvent avec je, comme lorsqu'on dit: moy, je vous soustiens que, je vous dis, moy; moymesme je l'ay veu; mais quelquefois il s'emploie sans que je soit exprimé ou sous-entendu vous et moy nous sçavons bien, et moy de me lever au plus viste.

Quelquefois, après un verbe à l'impératif, moy est mis par pure redondance et pour appuyer davantage sur ce qu'on dit, comme dans faites-moy taire ces genslà, donnez-leur-moy sur les oreilles; accommodez-lesmoy de toutes pieces. Il est à remarquer qu'on ne l'emploie jamais de la sorte que dans le discours familier.

On se sert de à moy d'une façon qui est particulière à notre langue, et qui consiste à le mettre à la place de de moy, comme lorsqu'on dit mon avis à moy estoit, mon avantage à moy est; mais cela n'a lieu que lorsque à moy s'emploie par redondance après le pronom pos

sessif.

Cet usage du datif à la place du génitif est maintenant réduit aux seuls pronoms personnels; mais il était assez commun autrefois dans la langue, comme on peut le voir dans les anciens auteurs, et comme le mon⚫ trent encore certaines façons de parler que le peuple a retenues (1605).

317

Quand deux verbes à l'impératif sont liés par une conjonction, il est loisible de mettre en devant ou après le second, ainsi on dit également bien rendez-moy mes papiers ou me payez, ou bien rendez-moy mes papiers ou payez-moy.

Ce que le nominatif nous a de propre, c'est que, dans certaines formules d'actes, il se construit avec un nominatif singulier.

Du pronom de la seconde personne. Il est bon de dire qu'on ne se sert guère de tu en parlant à qui que ce soit, à moins d'une très-grande familiarité, ou à moins que ce ne soit une personne de très-basse condition. On s'en sert aussi dans la haute poésie, soit en adressant la parole à Dieu, soit en parlant aux personnes. Hors de là, on se sert toujours du pluriel vous. Du pronom de la troisième personne. · Les pronoms de la première et de la seconde personne n'ont pas eu besoin d'être distingués relativement au genre, parce que, ne servant jamais qu'à désigner la personne qui parle ou celle à qui l'on parle, ils ont un genre suffisamment connu. Mais comme le pronom de la troisième personne sert à désigner toutes sortes de sujets, et remplace toutes sortes de substantifs, il a fallu nécessairement le distinguer à l'égard du genre, pour éviter la confusion que le défaut de cette distinction pourrait produire dans le discours. Il a donc des formes masculines et des formes féminines.

(La suite au prochain numéro.)

LE REDACTEUR-GEBANT: EMAN MARTIN.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE.

Publications de la quinzaine :

Dictionnaire des idiomes romans du midi de la France, comprenant les dialectes du haut et du bas Languedoc, de la Provence, de la Gascogne, du Béarn, du Quercy, du Rouergue, du Limousin, du Dauphiné, etc.; par Gabriel Azaïs. T. 1. 3e livraison (fin du 1er volume). In-8°, 497-687 p. Paris, lib. Maisonneuve et Cie. Chaque livraison, 5 fr. 50 cent.

Le Nabab, mœurs parisiennes; par Alphonse Daudet. In-18 jésus, 513 p. Paris, lib. Charpentier. 3 fr. 50 c. La France biographique illustrée. Les Marins; par Edouard Goepp et Henri de Maunoury d'Ectot. T. 2. In-8°, 436 p. Paris, lib. Furne, Jouvenet et Cie.

Le Chien du commissaire; par Edmond Lepelletier. Gr. in-80 à 2 col. 191 p. Paris, bureaux du Bien public. L'Ile révoltée; par Edouard Lockroy. In-18, ш-292 р. Paris, lib. Dentu. 3 fr.

Poésies nouvelles (1836-1852); par Alfred de Musset. Avec un portrait de l'auteur, réduction de l'eau-forte de L. Flameng d'après le tableau de Landelle, et une eau-forte de M. Lalauze d'après Bida. In-32, 328 p. Paris, lib. Charpentier. 4 fr.

Correspondance de Mme de Pompadour avec son père, M. Poisson, et son frère, M. de Vandières; publiée pour la première fois par M. A. P. Malassis. Suivie de lettres de cette dame à la comtesse de Lutzelbourg, à | Paris-Duverney, au duc d'Aiguillon, etc., et accompagnée de notes et de pièces annexes. In-8°, xxxп-261 p. et 2 port. Paris, lib. Baur. 20 fr.

Histoire du romantisme, suivie de notices romantiques et d'une étude sur la poésie française, 1830-1868, avec un index alphabétique; par Théophile Gautier. 3e édition. In-18 jésus, vi-416 p. Paris, lib. Charpentier. 3 fr. 50 c.

Euvres complètes de Gringoire, réunies pour la première fois par MM. A. de Montaiglon et J. de Rothschild. T. 2. Mystères inédits de saint Louis. In-16, xxxix-358 p. Paris, lib. Daffis. 5 fr.

Mélanges de mythologie et de linguistique; par Michel Bréal, de l'Institut, professeur de grammaire comparée au Collège de France. In-8°, vi-416 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 7 fr. 50 c.

Morceaux choisis des classiques français à l'usage des classes de grammaire, recueillis et annotés par Léon Feugère, censeur des études au lycée Fontanes. Classe de quatrième. In-12, XII-164 p. Paris, lib. Jules Delalain et fils. 1 fr.

Œuvres complètes de Diderot, revues sur les éditions originales, comprenant ce qui a été publié à diverses époques et les manuscrits inédits conservés à la bibliothèque de l'Ermitage. Notes, notices, table analytique, étude sur Diderot et le mouvement philosophique au XVIIIe siècle, par J. Assézat. T. 13 et 14. In-8°, 1067 p. Paris, lib. Gar-Gr. in-8°, 236 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 5 fr. nier frères.

Les Deux Femmes du major; par Claire de Chandeneux. 2e édition. In-18 jésus, 282 p. Paris, lib. Plon et Cie. 2 fr. 50 cent.

Le Violoneux de la sapinière, par Mme Colomb. Ouvrage illustré de 85 vignettes par Adrien Marie. 3e édition.

Le Neveu de l'oncle Placide. 1re partie. A la recherche de l'héritier; par J. Girardin. Ouvrage illustré de 122 vignettes dessinées sur bois par A. Marie. Gr. in-8°, 286 p. Paris, lib. Hachette et Cie. 5 francs.

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LA SATIRE EN FRANCE AU MOYEN AGE.— Par C. LENIENT, professeur de poésie française à la faculté des lettres de Paris. — Ouvrage couronné par l'Académie française. — Nouvelle édition revue et corrigée.— Paris, librairie Hachette et Cie, 79, Boulevard Saint-Germain. Prix : 3 fr. 50.

LA PIÉTÉ FILIALE EN CHINE. Par P. DABRY DE THIERSANT, consul de France. - Ouvrage orné de vingtcinq vignettes chinoises. - Paris, Ernest Leroux, éditeur, libraire de la Société asiatique de Paris, de l'Ecole des langues orientales vivantes, etc. 28, rue Bonaparte. Prix : 5 francs.

HISTOIRE

DE LA

LITTÉRATURE FRANÇAISE

Par DESIRE NISARD, membre de l'Académie française.

Complétement revue par l'auteur, cette nouvelle édition (qui est la sixième) forme une véritable bibliothèque histo. rique et littéraire, où sont conservés les plus précieux trésors de notre langue.

Le tome Ier est une introduction à l'histoire de la littérature française; le tome II contient l'histoire de cette littérature depuis l'époque de la Renaissance jusqu'aux premières années du seizième siècle; — le tome III traite des premiers modèles de l'art d'écrire en prose et en vers et de l'influence, soit de certaines institutions, soit du gouvernement et de la royauté sur la littérature du dix-septième siècle; — le tome IV embrasse le dix-huitième tout entier, et se termine par une appréciation générale des principales richesses littéraires de notre époque.

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format in-8°, 30 fr.

A Paris, librairie de Firmin Didot frères, fils et Cie, 56, rue Jacob.

CONCOURS LITTÉRAIRES.

LA SOCIÉTÉ DES ETUDES HISTORIQUES délivrera dans sa séance publique de l'année 1878, un prix de 1,000 francs à l'auteur du meilleur mémoire sur la question suivante : «Histoire du portrait en France (dessin, peinture et sculpture) ». Elle décernera en outre des médailles, s'il y a lieu. — Les mémoires doivent être adressés à M. Joret-Declozières avant le 1er janvier 1878. rue Thénard, no 4.

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SOCIETÉ DES SCIENCES, AGRICULTURE ET BELLES-LETTRES DE TARN-ET-GARONNE. Société propose pour cette année : 1° Une médaille d'or de la valeur de deux cents francs à la meilleure œuvre de poésie lyrique (ode, poème, stances, etc.); 2o Une médaille d'or de la valeur de cent francs à la meilleure pièce de genre (conte, ballade, fable, etc.); 3o Une médaille d'argent de la valeur de cinquante francs au meilleur groupe de trois sonnets. Deux médailles de bronze pourront être accordées aux poètes qui auront obtenu des mentions très-honorables. Les sujets de ces compositions sont laissés aux choix des concurrents. - Seront seules admises les pièces inédites qui n'ont pas été distinguées par d'autres Académies. Les manuscrits devront être adressés. francs de port, au Secrétariat général de la Société, à Montauban, avant le 1er février 1878, terme de rigueur. — Chacun d'eux devra porter une épigraphe qui sera répétée sur l'enveloppe d'un billet cacheté, contenant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce billet ne sera ouvert qu'après le jugement, et seulement pour les ouvrages appelés à concourir. — Les prix seront décernés dans la séance publique qui suivra la remise des manuscrits.

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SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DES SCIENCES, ARTS, BELLES-LETTRES DE SAINT-QUENTIN. Poésie le sujet est laissé au choix des concurrents. Littérature étude sur le roman réaliste, en France. Les manuscrits des concurrents doivent parvenir, francs de port, au Président ou au Secrétaire-Archiviste de la Société, avant le 1er mars 1878. — Les Mémoires, ainsi que les pièces de vers, doivent être inédits et porter une épigraphe. Cette épigraphe sera répétée sur l'enveloppe d'un billet cacheté qui contiendra le nom et l'adresse de l'auteur. - Les prix consisteront en médailles d'or et seront décernés en séance publique. - Les pièces ou mémoires couronnés seront publiés en totalité ou en partie dans les annales de la Société. — Les manuscrits ne seront pas rendus, mais les auteurs pourront, avec l'autorisation de la Société, en faire prendre copie à leurs frais.

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A l'usage des Français qui désirent aller professer leur langue à l'étranger.

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M. Eman Martin, Rédacteur du COURRIER DE VAUGELAS, est visible à son bureau de midi à deux heures.

Imprimerie GOUVERNEUR, G. DAUPELEY à Nogent-le-Rotrou.

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(Dans sa séance du 12 janvier 1875, l'Académie française a décerné le prix Lambert à cette publication.)

PRIX:

Par an, 6 fr. pour la France, et 7 fr. 50 pour l'étranger (Un. post.) Annonces : Ouvrages, un exemplaire; Concours littéraires, gratis.

AVIS.

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Les souscripteurs de la province qui n'ont pas encore payé leur abonnement à la huitième année, sont informés que le Rédacteur ne peut plus en recevoir directement le prix, ses quittances ayant été remises entre les mains du banquier chargé de ses recouvrements.

SOMMAIRE.

Communication sur L'être employé pour un verbe actif; - D'où
vient l'expression C'est de la rocambole; Pourquoi un
mauvais vin s'appelle Du vin à faire danser les chèvres;
Si l'on peut dire Ornière saillante ; Signification de Place
aux Gueldres. || Pourquoi les adjectifs en Al no doublent pas
leur L au féminin ; Emploi et origine de Saute, marquis;
- Lequel vaut le mieux de C'est à vous à parler ou de C'est
à vous de parler. || Passe-temps grammatical. || Suite de la
biographie de Régnier Desmarais. || Ouvrages de grammaire
et de littérature | Concours littéraires. || Renseignements offerts
aux Étrangers.

FRANCE

COMMUNICATION.

Le 23 juillet dernier, j'ai reçu la lettre suivante relativement à l'emploi de l'être pour un verbe passif dont la forme active existe dans la première partie de la phrase:

Monsieur le Rédacteur,

Malgré ce que vous avez répondu à M. Bernard Jullien dans votre numéro 2, concernant l'emploi de l'étre dans une phrase de la nature de celle-ci : « On peut l'aimer car elle mérite de l'être », vous me permettrez de ne pas être de votre avis. En effet, une telle manière d'écrire, si on l'adoptait, choquerait par trop l'oreille, surtout si le premier verbe était d'une autre conjugaison que la première. Je crois en conséquence qu'il y aurait grand avantage pour vos nombreux lecteurs à ce que vous revinssiez sur ce point si important de notre syntaxe.

Veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur, l'expression de ma considération la plus distinguée.

Un de vos abonnés parisiens.

ABONNEMENTS:

Se prennent pour une année entière et partent tous de la même époque. S'adresser soit au Rédacteur soit à un libraire quelconque.

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J'ai déjà fait voir (Courrier de Vaugelas, 5e année, p. 448) que Corneille, Pascal, Buffon, Voltaire, Châteaubriand, Alph. Karr et George Sand avaient employé l'être de la manière que condamne M. Bernard Jullien ; or, puisque ces autorités ne suffisent pas encore pour convaincre mon correspondant, je vais lui mettre sous les yeux ce que dit, p. 313, 314 et 315, la grammaire de Régnier Desmarais, ouvrage qui ne peut être suspect d'hérésie sur la matière en question, puisqu'il fut entrepris, comme on sait, par l'ordre de l'Académie et approuvé par elle :

En quelque genre donc, en quelque nombre, et en quelque temps que puisse estre construite la phrase d'une interrogation, on y respond tres-bien et tres-correctement par la particule le; comme aussi on s'en sert tres-correctement et tres-bien de la mesme sorte dans un discours continu. Et c'est ce qu'il faut encore esclaircir par des exemples, pour en donner une idée plus nette et plus distincte.

J'en proposerai pour cet effet quelques-uns que j'ay veu proposer autrefois, et qui sont, Je l'aimerois si son inconstance ne la rendoit indigne de l'estre; je le traiterai comme il merite de l'estre; it n'est pas permis de condamner aprés leur mort ceux qui ne l'ont pas esté pendant leur vie.

A l'égard de la premiere phrase, ceux qui ne l'approuvoient pas, prétendoient qu'il falloit dire, ne la rendoit indigne d'estre aimée; parce que de l'estre tout seul, ne pouvant vouloir dire que d'estre aimée, il auroit fallu, pour donner cette force à la particule le, que le participe aimée eust esté exprimé auparavant, et qu'on eust dit Je l'aurois aimée si son inconstance ne la rendoit indigne de l'estre. Mais que le verbe estant au futur du subjonctif, dans la phrase proposée, la particule le ne pouvoit estre relative que de ce mesme temps; et qu'ainsi pour rendre cette phrase correcte, il falloit absolument dire ne la rendoit indigne d'estre aimée.

La mesme objection se faisoit touchant les deux autres phrases avec le mesme fondement; puisque dans l'une le verbe, qui est ensuite rappellé par la particule le, est au futur, et que dans l'autre il est à l'infinitif. Mais quelque specieuse que cette objection paroisse; elle est au fond tres-contraire, et aux principes de la Grammaire touchant les particules relatives, et à l'usage ordinaire de la Langue.

Elle est contraire aux principes et aux regles des particules relatives, en ce que le propre de ces particules, comme on a desja marqué, est de se rapporter tellement aux verbes dont elles sont relatives, qu'elles puissent, s'il

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