transporter de la mine sur les bords de la rivière, où l'on faisait le chargement des bateaux, suggéra l'idée de faire rouler sur des madriers, puis sur des rails de fer, les chariots chargés de houille. Or, dans ces parages, une voiture à charbon (qui a la forme d'une énorme trémie), s'appelait tram. De là vient tram-way, qui, par suite des progrès opérés dans la construction des chemins de fer, a fini par désigner une route à rails plats, mais qui, au sens littéral, signifie route pour les voitures à charbon. III. Réparation d'une offense à la chronologie. A la page 186 de la 7° année, j'ai donné comme récente la découverte du sens de O gué, qui se trouve dans le refrain: « J'aime mieux ma mie, o gué ». C'est une erreur que M. F. B., de Rouen, a bien voulu me signaler en ces termes : Il y a longtemps que le sens de la vieille chanson citée avec tant d'éloges par Alceste, dans le Misanthrope, est connu : Dès 1854, M. Léon Feugère l'avait révélé par une note de ses Morceaux choisis des Classiques français à l'usage des classes supérieures. Delalain, 3° édit., p. 168. Il disait, en effet M. Ampère a dit récemment dans son rapport sur les Poésies populaires de la France: « Le Henri de cette vieille chanson, comme l'appelait Molière, n'est point Henri IV, mais Henri II. Suivant M. de Pétigny « (Histoire archéologique du Vendómois, in-4°, 1849, p. 342), elle aurait été composée par Antoine de Navarre, duc de « Vendôme, qui réunissait de gais convives au château de « Bonnaventure (ou la Bonne Aventure), près le Gué-du« Loir, et se plaisait à y composer avec eux de joyeuses « chansons. Le refrain, qui fait allusion à la position du << manoir, doit donc être orthographié au Gué, et non O gué, comme cela a eu lieu dans la suite par corrupation. Cf. la lie militaire et privée de Henri IV (par Musset Pathay), in 8°, 1803, p. xxxix. » La lettre qui renferme cette communication m'annonçant un abonnement au Courrier de Vaugelas pris à la recommandation de l'auteur, je dois à M. F. B. un double et sincère remerciement que je m'empresse de lui adresser. Х Première Question. D'où vient selon vous BAÏONNETTE? Est-ce réellement de la ville de Bayonne, ou, comme on l'a dit dans ces derniers temps, de l'espagnol BAINA, signifiant gaine? Dans sa Chronique du 27 mai 1859, due à la plume. de M. Ed. Fournier, le journal la Patrie dit ce qui suit sur l'étymologie en question: C'est [la baïonnette] une arme essentiellement française avec un nom d'origine espagnole. Ce dernier point va sans doute vous surprendre, car Bayonne étant une ville de France, vous vous demandez comment le mot baionnette peut devoir quelque chose à l'Espagne. C'est qu'il faut bien vous le dire, Bayonne et bayonnelle n'ont rien de commun qu'un air de vraisemblance fort trompeuse, et qui, en effet, a trompé tout le monde depuis deux siècles. L'une n'a pas inventé l'autre; celle-ci ne doit rien à celle-là. Je m'en rapporte pour l'étymologie véritable au travail excellent, mais peu connu, que je citais tout à l'heure, et où je lis que, dans tous les idiomes d'Espagne, vaina, baina, abréviation du mot latin vagina, veut dire gaîne, fourreau; qu'on en Voilà bien l'origine du mot; mais celle de l'erreur, à présent? Par qui et comment cette erreur a-t-elle été commise? Pourquoi surtout a-t-elle eu tant de succès? D'abord parce que c'est une erreur, et puis, comme l'a dit la chanson: « C'est la faute de Voltaire. > Lorsqu'on eut lu dans un de ses poèmes cette magnifique périphrase où le rimeur a fait quatre vers pour ne pas dire un mot: Cette arme que jadis, pour dépeupler la terre, Dans Bayonne inventa le démon de la guerre, Rassemble en même temps, digne fruit de l'enfer, Ce qu'ont de plus terrible et la flamme et le fer. personne ne voulut plus douter que la baionnette avait été inventée et baptisée à Bayonne. A partir de ce moment, ce fut une étymologie acquise pour le commun des étymologistes, et pour le commun des poètes, une phrase toute faite. Dans combien de vers n'avons-nous pas vu la baïonnette appelée le glaive de Bayonne à cette époque du genre descriptif où la trompette s'appelait un belliqueux airain, la flûte un harmonieux roseau, etc., etc. Selon moi, ces lignes contiennent deux erreurs capitales, l'une relative à l'étymologie de baïonnette, l'autre, concernant l'influence de Voltaire sur la propagation de l'opinion qui fait venir ce mot de Bayonne. Je commence par la dernière. Le poème auquel appartiennent les vers cités par M. Ed. Fournier, c'est la Henriade, que Voltaire publia comme on sait en 1724. Or, l'opinion qui prétend que la baïonnette a reçu son nom de Bayonne remonte infiniment plus haut que celte date; car 4° On trouve dans les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords, ouvrage publié à Rouen en 1648, la phrase suivante Rebus de Picardie, p. 9): Et peut on dire qu'on les a baptisez du nom de cette nation [la Picardie] par antonomasie, ainsi que l'on dit Bayonnettes de Bayonne, ciseaux de Tholose, etc. 2o Le Dictionnaire étymologique de Ménage (éd. de 4650) dit que la baïonnette, « sorte de poignard », est ainsi appelée « de la Ville de Baïonne. » Voltaire a donc pu contribuer à répandre l'opinion que la baïonnette tire son nom de Bayonne, mais il n'a été là qu'un écho de cette opinion, accréditée depuis longtemps dans le public. Du reste, M. Ed. Fournier offre lui-même des armes pour battre en brèche son argumentation; car c'est en 1859 qu'il écrit qu'un air de vraisemblance, entre baionnette et Bayonne a trompé tout le monde depuis deux siècles », et, à cette époque, le poème de la Henriade n'avait encore que 135 ans. Maintenant, je passe à l'étymologie nouvelle que propose M. Ed. Fournier. Après examen, je déclare que je ne puis l'admettre, et cela, pour les raisons suivantes : 1° Quoi qu'en dise l'auteur sur lequel s'appuie M. Ed. Fournier, le contenant n'a point donné ici son nom au contenu; car en fait d'armes à gaîne, je ne vois pas qu'il y ait un seul exemple de cas analogue. cette étymologie fût acceptable, il faut espagnol buïnetta on eût fait baionette, an o se fût introduit après l'i. Or, j'ai mples de o passant à l'état d'e muet, ou, -e, s'anéantissant (le mot reason, par anglais sonne riz'n); mais je n'en ai o venant se placer là où il ne tenait lieu Etymologique. st la ville de Bayonne qui a donné le ette, cela ne peut faire l'ombre du Mais comment? Est-ce comme nom du été inventée, ou est-ce comme nom du fabriquée ? m de positif sur l'endroit qui a vu naître baïonnette; mais voici deux preuves on faisait autrefois des armes blanches Navarre parlant du voyage de Bayonne ue c'était dans cette ville qu'avaient mes des épées qui répandirent dans la s chrétiens. (Hist. du tems, p. 190, t, dans Ménage). a phrase suivante, où couteau désigne =s Avantures du baron de Fæneste (liv. de 1617): ant saisi un grand couteau Bayonnois qui -uette de Colineau... st certain que la rouennerie, la mousanderie ont reçu chacune ces noms ent fabriquées à Rouen, à Mossoul et ut lieu de croire que la baïonnette a fait qu'elle a été d'abord fabriquée à Seconde Question. vec bien du plaisir ce que signifie au "AIRE UNE COTE MAL TAILLÉE, et d'où vient Pourriez-vous me le faire savoir dans numéros de votre journal ? -te embrouillé ne peut se régler exacgénéralement le cas), on se fait des oques, et l'on prend une espèce de vement à la somme due; c'est un tel Opelle une cote mal taillée, expres¬ dans cet exemple: da l'avis à Besons, qui barbouilla et mal taillée. (Saint-Simon, 426.) | comme l'apprend le Glossaire du centre de la France Avez-vous vos journées en coche, sur la coche? Puis le ch se serait changé en t (ou plutôt cote se serait substitué à coche en vertu de leur synonymie), et c'est ce qui a fait dire, quand rapprochant les deux moitiés de la coche, on trouvait que les marques de l'une ne se rapportaient pas à celles de l'autre, que c'était une cote mal taillée (entaillée). Or, attendu que, selon toute probabilité, un tel fait amenait le partage de l'erreur entre le débiteur et le créancier, il en est résulté que l'on a dit plus tard, en parlant d'un compte que l'on arrêtait en rabattant quelque chose de part et d'autre sans l'examiner exactement, que l'on faisait une cote mal taillée, c'est-à-dire qu'on agissait comme lorsqu'on a fait une cote mal taillée beaucoup d'expressions proverbiales, parmi lesquelles je citerai, par exemple, brûler ses vaisseaux, sont composées des mots qui se mettraient après ayir comme lorsqu'on... dans le cas où la comparaison serait rétablie D'après M. E. de la Bédolière (Chronique du National du 4 mai 1874), ce mot serait une réminiscence des temps les plus reculés de l'histoire de France. Des hommes de race franque ouvrirent dans les Gaules des tavernes qui se multiplièrent considérablement après l'irruption des Austrasiens, sous le règne de Charlemagne et de ses successeurs. Or, le cabaretier désireux d'accroître sa clientèle chantait des ballades tout en versant le vin, la cervoise et l'hydromel; d'où le nom de minnesinger (composé de minne, amour, et de singer, chanteur), qui lui fut donné par ses auditeurs tudesques, et qui s'est maintenu jusqu'à nous, parmi le peuple, sous la double forme altérée de minzingue et minzinguin, pour désigner des marchands de vins et de liqueurs. Quoique M. E. de la Bédolière n'ait cité aucun texte à l'appui de cette étymologie, elle est tellement naturelle s; maintenant, d'où vient l'expres- qu'il me semble pouvoir l'accepter comme la vraie. ainsi avoir à écrire une lettre, avoir à visiter quelqu'un | Eug. Sue, et je vais vous dire expriment la même chose que devoir écrire une lettre, devoir visiter quelqu'un. Par conséquent, toutes les fois qu'on veut signifier devoir faire, il faut écrire avoir à faire, comme dans ces phrases: J'ai à faire à quelqu'un de vous un joli compliment. Il avait à faire avec un collègue une sérieuse perquisition dans la forêt. Vous aurez à faire de cet enfant un honnête homme. Mais lorsque le sens est incompatible avec la tournure devoir faire, il faut mettre le substantif affaire, comme dans ces exemples d'auteurs : Ils ont affaire à un homme bien vigilant. A la vérité, l'Académie écrit champ dans ces phrases; mais comme le fait très-bien remarquer M. Littré, c'est une grosse faute; car champ n'a jamais eu cette signification en français : la correction orthographique exige chant, qui n'est autre ici que cant (normand actuel et vieux français), et canto (espagnol et italien), qui ont le sens de côté. Il faut espérer que, dans sa prochaine édition, l'Académie voudra bien mettre l'orthographe du mot en question en harmonie avec une origine sur laquelle on ne peut élever le moindre doute. intime conviction. L'opuscule en forme de dicti quer l'argot contenu dans cet maquiller avec le sens de fail montrent les exemples suivants J'ai maquillé un tiroir à une bo à un volet). Sais-tu maquiller les carouble clefs)? Maquille tes douilles et tes douill et ta barbe). Or, les acteurs qui jouèrent roman (représentée pour la prem très-probablement substitué, dan se maquiller la figure, et, par ab à se faire, s'arranger la figure, le par leur canal des coulisses o signifié et signifie toujours lutte l'injure du temps ou de l'abus d Quant à l'étymologie du mo trouve la plus satisfaisante : Le verbe maquiller, qui para comme mordiller, pétiller, etc., maqu signifiant l'action de faire dit. Or, attendu que ce même signification identique dans le ve (anglais to make), je suis fort sachant de combien de mots le g au français, que maquiller n'e radical de machen, joint à notre Ainsi que je vais vous le démo dans cette phrase, tient lieu du s de pierre formée de grains de sabl Pour signifier ne pas tenir grå qu'un, la langue populaire d'au l'expression figurée casser du grès, les Curiositez françoises d'Ant. exemples empruntés au dictionnai Cette petite arrogant Cette expression s'employait aus proverbiale si c'est du grès, on vo quement à quelqu'un dont on ne voulait demande, au désir de qui l'on ne vouérer. ase était longue; on n'en conserva que e, et l'on a dit tout court et dans le même On vous en casse, e mot en représente le substantif grès, ■mme la proposition conditionnelle qui E-TEMPS GRAMMATICAL. ctions du numéro précédent. et votre équité, monsieur le Maire, je suis perira (avec cette construction, il n'y a pas d'am FEUILLETON BIOGRAPHIE DES GRAMMAIRIENS PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIII• SIÈCLE. RÉGNIER DESMARAIS. (Suite.) Du son de l'a avant l'y. La voyelle a perd le son qui lui est propre dans les mots où y est finale: may, vray, essay, ainsi que dans ceux où y est suivi d'un e muet: paye, playe. Mais lorsque l'y est suivi d'un é masculin, ou de quelque autre voyelle, ay se change en é fermé, et la voyelle suivante devient mouillée, comme si elle avait un i devant elle; ainsi payer, essayer, ... et je défie qui que ce soit d'expédier (le payant, se prononcent comme s'ils étaient écrits pé-ier, essé-ier, pé-iant, etc. e doit remplir une double fonction dans la en remplirait qu'une); 3°... et ne se soit l'infinitif exprime le passif relativement au té à Londres (édicté se dit des lois, des ordon... elle n'est pas neuve, car nous l'avons vu n'exprime pas une action faite par le régime); ngue et pénible odyssée (ce substantif est du t la guigne vaut une purge (il s'agit du fruit Phrases à corriger a plupart dans la presse périodique et publications contemporaines. si la France pouvait sortir victorieuse antesque; mais ses efforts devaient être qu'ils l'ont été. t très-bien qu'on fera des concessions hange de ce qui pourrait être accordé en uelque autre équivalent. que les compagnies franches ont comte nuit, et que l'obscurité a empêché pération sérieuse. on, si elle se prolonge, amènerait bienent; une nation ne peut vivre avec un upés. plus entre la monarchie et la république, encore il y a huit mois et comme le utine quotidienne. e succèdent, on ne parle rien moins que ur piller. c pas permis cette fois à des intrigants politiques d'en arrêter le cours; car le en possession de lui-même. ait pas finie de manger que l'ordre de arrive; on se hâte de lever les tentes et l'on se tient prêt à marcher au premier incre l'indifférence glaciale de l'Assemun de ces échecs comme il n'en avait carrière d'orateur. ns vu certains qui se mettaient à rire Les enfants rient d'une espièglerie; par de tendue à seule fin de faire tomber le Dans pays, paysage, paysant, etc., on prononce pé-is, pé-isage, pé-isant. Du son de l'a avant l'o. - Dans quelques mots, ces deux voyelles se prononcent comme un a; ainsi paon, faon, Laon, sonnent pan, fan, lan. Mais dans les suivants, taon, mouche, aoust, mois, Laon, nom de saint, on prononce seulement l'o. On peut ajouter à ces mots saoul, qui se prononce aussi sans a. De la prononciation du b. Devant une s et devant un t, il se prononce comme un p; ainsi observer, obtenir, sonnent opserver, optenir cet usage vient de la nature même des lettres, qui rend la prononciation du b devant une s ou un t presque impossible. Dans plomb, rumb ou romb de vent, le b est complétement muet. De la prononciation du c. - Cette consonne ne se prononce pas dans blanc et franc; mais elle sonne dans aller du blanc au noir, franc archer, franc arbitre, franc étourdi, franc yvrogne. Toutefois, cette prononciation ne passe pas au pluriel de ces mêmes mots. Dans second et secret, le c se prononce comme si c'était un g. De la prononciation du d. Dans adjuger, adjudication, adjudicataire et quelques autres, l'usage le plus commun est de supprimer la prononciation du d, ou de l'affaiblir de telle sorte qu'elle se fasse à peine sentir (1705). Il ne sonne pas non plus dans admonester. Excepté dans reine et dans reitre, e suivi de i se prononce comme é fermé. Chose remarquable, dans heureux, le premier eu sonne comme un u, et le second comme eu. Prononciation de l'f. Cette consonne ne se prononce point dans clef, ainsi que dans son pluriel clefs. Quand les mots nerf, auf et bœuf sont suivis d'une consonne, il y en a qui suppriment l'f, et d'autres qui pensent qu'on doit toujours la faire sentir. La seule chose constante, c'est que dans les pluriels nerfs, bœufs, œufs et neufs, on ne la prononce ordinairement point. De la prononciation du g. De tous les mots où le g s'est conservé, il n'y a que celui de bourg, où il se prononce toujours fermement, soit devant les voyelles, soit devant les consonnes, mais là il sonne comme un c. Dans les mots faubourg et estang, il ne se prononce pas même devant les voyelles; on ne le fait presque point sentir dans celui de rang. De la prononciation de l'l. Dans le mot fils, signi— gnifiant enfant, elle ne se prononce pas plus que si elle n'était point écrite. A l'exception de deux mots, ville et mille, la consonnel, redoublée et précédée d'un i, se prononce toujours mouillée, c'est-à-dire comme le ll espagnol dans llanto, llorar, llover, et de même que le gl des Italiens dans paglia, figlia, etc. Il n'y a guère que quatre mots où l'l finale, précédée d'un i, se supprime dans la prononciation; ce sont : sourcil, outil, gril et gentil signifiant joli. Généralement, vol se prononce ainsi qu'il s'écrit; mais en terme de fauconnerie, on dit qu'un oiseau a fait un beau vou, et vou se dit aussi de la pie. De la prononciation de l'o. Il y a des personnes qui prononcent l'a de œil, willet, œillade, comme eu dans deüil et feüille; mais il y en a beaucoup qui prétendent qu'il ne faut le prononcer que comme ei dans soleil et merveille. Les verbes noyer et nettoyer se prononcent comme payer. Tous les noms de nation, comme Gaulois, Chinois, Siamois, Suédois, etc., se prononcent en faisant sentir l'o et l'e en même temps, et les quelques autres qui se prononcent autrement ne le font que dans la conversation familière. De la prononciation de l's. Il n'y a guère qu'un mot où s finale se prononce toujours, aussi bien devant une consonne que devant une voyelle; ce mot unique est pus, qui se dit de cette « boue » blanche qui sort d'une plaie. Le nom de Jésus est du nombre des noms propres à la fin desquels I's a coutume de se prononcer; mais dans le discours familier, on affaiblit beaucoup cette prononciation. Régnier passe ici en revue les divers systèmes qui ont été proposés pour réformer cette partie de la langue, et exprime l'opinion que, si ceux qui ont ou proposé ou embrassé ces sortes de réformes, en avaient bien examiné les inconvénients, et s'ils avaient considéré ce qui se fait dans les autres langues, ils s'en tiendraient à l'orthographe ordinaire, sans entreprendre de la réformer, ni sur le principe dont ils abusent que l'écriture doit représenter la prononciation, ni encore moins sur la difficulté que les femmes et les enfants ont à apprendre à bien lire, ou sur celle que les étrangers ont à bien prononcer notre langue. TRAITÉ DE L'ARTICLE. Notre grammairien, qui admet encore des cas comme en latin, explique les termes vocatif, génitif, datif, accusatif, ablatif, par lesquels on les désigne là où ils existent réellement, puis il donne les déclinaisons de l'article. De la nécessité de l'article. Manque-t-il quelque chose à la perfection d'une langue qui est privée de l'article? Les partisans de la langue latine, à la tête desquels est Jules Scaliger, regardent l'article, nonseulement comme inutile, parce que la langue latine, si ample, si abondante et si expressive s'en est toujours passée, mais aussi comme contraire à la force et à la majesté d'une langue, et ne servant qu'à la rendre plus lâche et plus énervée. Peut-être n'ont-ils pas absolument tort quant au second point, car il est presque impossible que le retour continuel de l'article dans toutes les langues où il est en usage ne rende le discours plus long et plus lâche. Mais d'un autre côté, le manque d'article dont une langue tire avantage en plusieurs rencontres, fait qu'elle ne peut exprimer nettement et clairement certains rapports et certaines propriétés que l'article seul peut désigner. Exemple, ces paroles de l'Evangile si Filius Dei es peuvent se traduire par si vous êtes fils de Dieu et par si vous êtes le fils de Dieu, phrases qui expriment deux sens différents. La phrase latine n'a donc pas de sens parfaitement déterminé. 971 & do isttem 92 ¡La Suite au prochain numéro.) 1649/79/291qz 900) 3 1911 in 290 51... LE REDACTEUR-GERANT: EMAN MARTIN |