dans une église ou dans un cloître; tandis que tumulaire (du látin tumulus, tertre) signifie, lui, qui a rapport, qui appartient aux tombeaux. On ne peut donc remplacer tumulaire par tombal, puisque ce dernier a une signification beaucoup moins étendue que celle du premier. PASSE-TEMPS GRAMMATICAL. - des sommes énormes 1 ... qu'on avait déjà vues se produire (l'action était faite par les résistances); — 2°. le tiers du royaume, de même on accueillit alors (quand une phrase commence par de même que, il faut mettre de même en tête de la seconde partie); 3°... voilà ce que crient sur les toits; - 4° sur le costume, voire sur le mobilier (pas de meme, voir Courrier de Vaugelas, 2 année, p. 185); 5° qu'ils avaient inutilement coûté (appliqué à une somme d'argent, ce participe est toujours invariable); 6° où les ruisseaux roulent de l'eau bénite (le verbe couler n'est pas actif dans ce sens); 7. Quelques-uns pensent (voir Courrier de Vaugelas, présente année, p. 43); -8°... dit en hurlant M. de Gavardie (voir Courrier de Vaugelas, 5° année, p. 138, 185, 153 et 186); 9°... une balle que le héros a reçue; - 10° . et qui s'ennuient énormément (voir Courrier de Vaugelas, 7 année, p. 19). ... ... Corrections du numéro précédent. ... - ... Phrases à corriger trouvées pour la plupart dans la presse périodique et autres publications contemporaines. 2o M. Alphonse Daudet a soixante ans, qu'il porte avec une rare vigueur. Sans la redingote à la propriétaire dont il persiste à s'affubler, il n'en paraîtrait pas plus de cinquante. 3 Il a été remis entre les mains de l'administrateur général, la volumineuse correspondance de Napoléon III avec sa sœur de lait, Madame Cornu. 4. Ainsi donc, la lettre de la reine Isabelle, qui a paru dans l'Officiel, aurait été considérablement corrigée avant que d'être publiée. - S'il faut dire jour ouvrier ou jour ouvrable. Il faut dire jour ouvrier; c'est comme on parle d'ordinaire, et c'est également ainsi que parlaient nos ancêtres. Différence entre autour et alentour. L'usage des écrivains modernes a établi une différence entre ces deux mots qui, autrefois, s'employaient l'un pour l'autre : autour est une préposition et alentour est un adverbe. Potier et potier d'étain. Quoiqu'on dise potier d'étain, il ne faut pas dire pour cela potier de terre; le mot potier tout seul signifie celui qui fait des pots de terre. Mouchoir et mouchoir à moucher. Les dames, en parlant de leur mouchoir de cou, l'appellent simplement aussi un mouchoir; et, en parlant de leur mouchoir de poche, elles l'appellent un mouchoir à moucher. Mais comme cette expression fait une vilaine image, il serait 1. Je serais riche, si j'avais autant de mille louis que j'ai à souhaiter qu'elles dissent mouchoir simplement en fait sauver de gens depuis le 10 août. parlant de leur mouchoir de poche, ou bien qu'elles l'appelassent un mouchoir de poche. S'il faut dire balayer ou balier; néier ou noyer; nettéier nettoyer, nettir ou nettier; sier ou séier du blé. -Le verbe balayer est plus usité que balier, et aussi plus conforme à l'étymologie, puisqu'on dit balay, balayeur. On a dit autrefois noyer, mais actuellement (1672) on dit néier, comme on dit nettéier au lieu de nettir, et de nettoyer, usité jadis. On a dit autrefois sier du blé comme sier du bois; mais aujourd'hui, on dit sier du bois, et séier du blé. coup De quelques mots qu'on prononce par a, et de quelques autres qu'on prononce par e Il faut dire de Jarnac, et non coup de Jernac; parfumer, marri, marquer, gagner, et non perfumer, merri, merquer, gaigner, quoiqu'on dise gain; pastorale, dartre, charriot, et non pastorelle, dertre, cherriot; cavalle, camisole, jargon, et non quevalle, quemisole, gergon. Il faut dire au contraire mairrain, guérir et guérison, et non marrain, guarir, guarir, guarison; finesser, demoiselle, cremillère, ételon, et non finasser, damoiselle (qui ne se dit qu'au palais), cremaillére et étalon. Quant à guiterre et guitarre, serge et sarge, herboliste et arboliste, ils sont controversés. 5. Les membres du jury avaient, par ordre, renoncé à la robe rouge à collet d'hermine des docteurs en Sorbonne. Ils avaient allégrement endossé le veston, la redingote, voire même le pantalon gris. 6. Mais cela exige-t-il une paire de millions par an, soit, en cinquante ans, à intérêts composés, plus de deux cent cinquante millions? 7 N'ayant pas pu exprimer ses sentiments, il dictera sa volonté, fort de cet arriéré de désirs et d'espérances qu'on aura laissé s'accroître sans s'inquiéter de les connaître, sans chercher à les comprendre, sans vouloir les réaliser. 8. J'estime qu'avec tous les défauts que je puisse avoir, ils en ont un autre qui est bien, à mes yeux, le plus grand et le pire de tous: c'est l'hypocrisie que je veux dire. (Les corrections à quinzaine.) FEUILLETON.' BIOGRAPHIE DES GRAMMAIRIENS SECONDE MOITIÉ DU XVII. SIÈCLE. Gilles MÉNAGE. De la prononciation du d dans les mots qui commencent par ad, et de celle du b dans ceux qui commencent par ab. Dans la liste qu'a dressée Vaugelas, il a omis adgencer, qu'il faut prononcer agencer; puis adverse, où le d ne se prononce pas non plus: on dit partie averse, quoiqu'on dise adversaire. Il a mis adjoint parmi les mots où le d se fait sentir. Il s'est trompé; on dit un ajoint, et non un adjoint (1672). Le b ne se prononce pas dans obstiné, obstination. Noms qui n'ont point de singulier. Voici la liste de ceux dont se souvient Ménage : Ancestres. On ne dit point en latin major meus. Délices. On disait autrefois un délice, mais on ne l'emploie plus guère qu'au pluriel et au féminin. Egards. Ce mot ne se disait autrefois qu'au singulier; mais, depuis quinze ou vingt ans, il se dit aussi au pluriel, nombre auquel il est fort à la mode. Grotesques. On dit voilà de beaux grotesques, en sous-entendant le mot ouvrages, ou ornements. Au singulier grotesque est un adjectif. Gueules. En terme de blason, ce mot n'a point de singulier; il faut dire il porte de gueules, et non de queule. Coral. On ne dit point coraux. Couroux. En prose, il faut dire mon couroux; en vers, on peut dire mes couroux. Faim. Ce mot n'est usité qu'au singulier. Fiévre. Nos ancêtres disaient fièvres tierces et fiévres quartes au pluriel; mais dans ces façons de parler fiévre n'est plus usité qu'au singulier, excepté dans fièvres quartaines. Paix. Ce mot s'emploie généralement au singulier; mais il se dit au pluriel quand on parle de la paix que l'on donne à baiser à l'église: A-t'on mis les deux paix sur l'autel? Santé. Il ne s'emploie qu'au singulier dans le sens propre, mais il se met au pluriel dans cette façon de parler boire des santez. S'il faut dire indannité ou indamnité. Il n'y a pas encore cent ans, on prononçait indannité, les vieux Français ayant comme les Italiens changé mn en deux n; mais actuellement, on prononce indemnité, en faisant sentir l'm. Tabakière ou tabatière. Il faut dire une tabakière, et non une tabatière (1672). Si l'on doit dire charte ou chartre. Ce mot signifie trois choses une prison, une maladie de langueur et un écrit. Dans les deux premières significations, il vient de carcer, prison; il est évident qu'il faut dire chartre. Mais dans la troisième, il vient de charta, et selon cette étymologie, il faudrait dire charte. Cependant, on dit aussi chartre dans cette signification : trésor des chartres. Des noms propres. C'est une grande question parmi nos grammairiens de savoir de quelle façon les noms propres latins se doivent rendre dans notre langue. Les uns soutiennent qu'il ne faut point les changer; les autres prétendent qu'il faut les habiller à la française. Il y en a qui partagent le différend en laissant la terminaison latine à quelques-uns, et en donnant la française à d'autres. Ménage, qui compte parmi ces derniers, donne à ce sujet quelques règles générales, puis des règles particulières relatives à chacune des terminaisons que ces noms affectent en latin, en grec et en hébreu. S'il faut dire automate ou aftomate; autographe ou aftographe. D'après la nouvelle prononciation du grec (af), il faut dire aftomate, ce mot ayant été introduit depuis ladite prononciation, et il en est de même pour autographe, qui doit se prononcer aftographe. S'il faut dire après soupé, ou après souper; le disné ou le disner; le demeslé ou le demesler. Vaugelas veut qu'on dise indifféremment aprés soupé el aprés souper. Ce n'est qu'une question d'orthographe, car qu'il faut dire aprés soupé. Quant à Ménage, il écrit pour la prononciation, tout le monde demeure d'accord toujours aprés soupé; mais il n'en écrit pas moins le qu'il faut dire aprés soupé. Quant à Ménage, il écrit disner, le souper, le manger. Il faut écrire un procedé, un demeslé, et non un proceder, un démesler. Vaugelas écrit un démesler, mais il se trompe manifestement. Emploi de librairie. Nos pères disaient toujours librairie et jamais bibliothéque. C'est sous le règne deCharles IX qu'on a commencé à employer cette dernière dénomination. (La suite au prochain numéro.) LE REDACTEUR-GERANT EMAN MARTIN. BIBLIOGRAPHIE. OUVRAGES DE GRAMMAIRE ET DE LITTÉRATURE. Publications de la quinzaine : L'Enchanteresse, histoire parisienne; par Philibert Audebrand. In-18 jésus, 334 p. Paris, lib. Dentu. 3 fr. L'Hôtellerie du Prêtre-Jean, 1520-1527; par Charles Buet. In-12, 333 p. Paris, lib. Téqui. Souvenirs du règne de Louis XIV; par le comte de Cosnac (Gabriel-Jules). T. 5. In-8°, 464 p. Paris, lib. Loones. 7 fr. 50. Les Habits noirs; par Paul Féval. Edition illustrée. In-4° à 2 col., 455 p. Paris, lib. Coste. Histoire étrange d'une fille du monde; par Arsène Houssaye. In-8°, 388 p. et 5 grav. Paris, lib. Dentu. 5 fr. Les Traditions indo-européennes et africaines; par Louis Jacolliot. In-8°, 328 p. Paris, lib. Internationale. 6 fr. La Guerre noire, souvenirs de Saint-Domingue; par Berlioz d'Auriac. 3° édition. In-18 jésus, 408 p. Paris, lib. Allard. Cinq ans après. L'Alsace et la Lorraine depuis l'annexion; par Jules Claretie. Grand in-18, 376 p. Paris, lib. Decaux. Un évêque au XIIIe siècle. Hildebrand et son temps; par le comte P. de Deservilliers. Avec une préface de M. Amédée de Margerie. In-8°, LV-366 p. Paris, lib. Bourguet-Calas et Cie. Voyage en Italie; par Théophile Gautier. Nouvelle édition, considérablement augmentée. In-18 jésus, 370 p. Paris, lib. Charpentier et Cie. 3 fr. 50. Souvenirs de la Restauration; par M. Alfred Nettement. 2e édition. In-12, 314 p. Paris, lib. Lecoffre fils et Cie. 2 fr. LES GRANDS HOMMES DE LA FRANCE. Première série. Par EDOUARD GOEPP, chef de bureau au Ministère de l'instruction publique. 2e édition, ornée de quatre portraits et de trois cartes. KLEBER, DESAIX, HOCHE, MARCEAU, DAUMESNIL. Paris, P. Ducroc, libraire-éditeur, 55, rue de Seine. relié : 4 francs. Prix, LA GRAMMAIRE FRANÇAISE APRÈS L'ORTHOGRAPHE. Par EMAN MARTIN, professeur spécial pour les Etrangers. Ouvrage pour les Français. SYLLEXIE, premier volume Prix 3 fr. 50. : Au bureau du Courrier de Vaugelas, 26, boulevard des Italiens. A COUPS DE FUSIL. Par QUATRELLES. 2e édition. Paris, Charpentier et Cie, libraires-éditeurs, 13, rue de Grenelle-St-Germain. Prix 3 fr. 50. ÉLÉMENTS DE GRAMMAIRE FRANÇAISE, rédigés sur un nouveau plan, avec des explications tirées de la grammaire historique et précédés d'une Introduction sur l'origine de notre langue. Par G. BOVIER-LAPIERRE, ancien professeur à l'École normale de Cluny, officier de l'Instruction publique. - Ouvrage couronné par la Société pour l'instruction élémentaire. A Paris, chez Delagrave et Cie, rue des Ecoles. 1 vol. in-12, cart. 1 fr. HISTOIRE DE LA FLORIDE FRANÇAISE. Par Paul GAFFAREL, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, professeur à la Faculté des lettres de Dijon. — Paris, librairie de Firmin Didot et Cie, imprimeurs de l'Institut. rue Jacob, 56. - Prix: 6 fr. - LA VIERGE DES GLACIERS. Par ANDERSEN. Tra duction de MM. Grégoire et Moland. Illustrations de Yan Dargent. Paris, lib. Garnier frères, libraireséditeurs, 6, rue des Saints-Pères et Palais-Royal, 215. . — Prix 3 fr. LES GRANDS HOMMES DE LA FRANCE. TEURS. Par MM. EDOUARD GOEPP et ÉMILE L. CORdier. Ouvrage accompagné de deux magnifiques cartes imprimées en couleur. BoUGAINVILLE, LA PÉROUSE, DENTRECASTEAUX, DUMONT D'URVILLE. Paris, P. Ducrocq, libraire-éditeur, 55, rue de Seine. Prix, relié 4 fr. Le dix-septième Concours poétique ouvert à Bordeaux le 15 août sera clos le 1er décembre 1876. Douze médailles, or, argent, bronze, seront décernées. Demander le programme, qui est envoyé franco, à M. Evariste CARRANCE, Président du Comité, 7, rue Cornu, à Bordeaux (Gironde). Affranchir. LA SOCIÉTÉ DES ÉTUDES HISTORIQUES a, pour l'année 1877, mis au concours pour le prix Raymond la question suivante: Historique des institutions de prévoyance dans les divers pays, et spécialement en France. Elle vient de décider qu'en 1878 un prix de 1,000 fr. sera accordé à l'auteur du meilleur mémoire sur l'histoire du portrait en France peinture et sculpture). - L'ACADÉMIE DE LA ROCHELLE (Section littéraire) vient d'ouvrir un concours de fables dont le prix une médaille d'argent sera décerné en séance publique, dans le courant de décembre prochain. - Des médailles de bronze pourront en outre être accordées, s'il y a lieu. Toute pièce non inédite ou dont l'auteur se sera fait connaître sera exclue du Concours. — Chaque envoi portera une devise qui devra être reproduite à l'intérieur d'un billet cacheté, renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Le Concours sera clos le 1er octobre 1876, dernier terme auquel les poëmes devront être remis au secrétaire-général de l'Académie, rue Dupaty, 29, à La Rochelle. LE TOURNOI POÉTIQUE, LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE, organe de la Société des Amis des Lettres. Journal rédigé par ses Abonnés. - Paraissant trois fois par mois (4 année). Médaille d'honneur de la Société nationale d'encouraCONCOURS POÉTIQUES ET LITTÉRAIRES (Prix: Médailles de bronze, Livres, Musique). - Abonnements: gement au bien un an, 10 fr.; 6 mois, 6 fr. Envoi gratuit d'un numéro spécimen. Bureaux, 12, Boulevard Montmartre, à Paris. - LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ÉDUCATION DE LYON destine pour 1876 un prix de 500 fr. au meilleur mémoire inédit sur ce sujet : Quels peuvent et doivent être, dans l'état actuel de la société, les rapports de l'Instituteur primaire avec les parents de ses élèves? Le prix sera décerné dans la séance publique de 1877, sous le nom de Prix de la ville de Lyon. Les mémoires devront être adressés franco, avant le 1er Novembre prochain, à M. Palud, libraire, 4, rue de la Bourse, à Lyon. SOUSCRIPTION POUR LA RÉIMPRESSION DES CINQ PREMIÈRES ANNÉES DE CE JOURNAL. Les cinq premières années de la collection du COURRIER DE VAUGELAS se trouvant presque complétement épuisées (Il ne reste plus que quelques exemplaires de la 4o et de la 5o), une souscription dont voici les conditions est ouverte pour les faire réimprimer : 1o L'original sera reproduit intégralement dans ses parties essentielles, avec le même nombre de pages et sous un format identique; 2o La réimpression se fera de manière à fournir une année tous les deux mois; 3o Le prix de chaque année (brochée) sera de 6 fr. comme celui de l'abonnement au journal; 4o Les années seront expédiées franco aux souscripteurs à fur et mesure de leur réimpression; 5o Chaque année sera payable aussitôt après qu'elle aura été reçue; 6 Tout souscripteur qui a déjà une partie de ces cinq années devra désigner celles auxquelles s'appliquera sa souscription; 7. La réimpression commencera dès que 300 adhésions auront été envoyées au Rédacteur. M. Eman Martin, Rédacteur du COURRIER DE VAUGELAS, est visible à son bureau de trois à cinq heures. Imprimerie GOUVERNEUR, G. DAUPELEY à Nogent-le-Rotrou. |