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SCIENCES ET LETTRES

AU MOYEN AGE ET A L'ÉPOQUE DE LA RENAISS

PAR

Paul LACROIX (BIBLIOPHILE JACOB)

Conservateur de la Bibliothèque nationale de l'Arsenal

OUVRAGE ILLUSTRÉ

De treize chromolithographies par Compère, Daumont, Parlon et Werner et de quatre cents

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ACADÉMIE DES SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES DE CAEN. - Concours Socrate, Marc-Aurèle, Féi aux concurrents un petit livre élémentaire et populaire, de 80 à 100 pages. - Les biographi Aurèle et de Fénelon ne doivent être que des exquisses propres à faire connaître ou à rapp qu'ont été ces grands hommes, afin de donner plus d'autorité aux pensées qu'ils ont émises. doit être correct, élégant et simple. La récompense intitulée Prix de la Codre, sera une mé délai pour l'envoi des ouvrages est fixé au 31 décembre 1877. Ils devront être adressés à M. Juli de l'Académie, à Caen. Chaque manuscrit doit porter en tête une épigraphe répétée sur un fermant le nom avec l'adresse de l'auteur.

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L'ACADÉMIE DE LA ROCHELLE (section littéraire) vient d'ouvrir un Concours de triolets, dont d'argent, sera décerné en séance publique, dans le courant de décembre prochain. Le choix la volonté des concurrents. La forme seule est obligatoire, celle du TRIOLET. Toutes les pi strophes de ce rhythme et renfermer plusieurs strophes. Toute pièce non inédite ou dont l'au naître sera exclue du Concours. - Chaque envoi portera une devise qui devra être reprod billet cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Le Concours sera clos le 1er octobre auquel les poèmes devront être remis au secrétaire-général de l'Académie, 29, rue Dupaty, à la

SOCIÉTÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES LETTRES DE HAINAUT. Concours de 1877. Littérat vers sur un sujet puisé dans l'histoire de Belgique; 2o Une pièce de vers dont le sujet est a 30 Une nouvelle en prose. Le prix pour chacun de ces sujets est une médaille d'or. Le être remis franco, avant le 31 décembre 1877, chez M. le Président de la Société, rue des Compa Les concurrents ne signent pas leurs ouvrages: ils y mettent une devise qu'ils répètent sur un fermant leur nom et leur adresse. La Société devient propriétaire des manuscrits qui lui son auteurs peuvent en prendre des copies à leurs frais.

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VILLE DE LA ROCHELLE. SOCIÉTÉ DES FÊTES DE CHARITÉ. La Société des Fêtes de Charit deux pièces de théâtre, dont les sujets devront être empruntés à l'histoire de la Rochelle. pièces (3 actes au moins), devra être écrite en prose. Prix du Concours : une médaille 100 francs. La seconde pièce (lever de rideau) pourra être écrite en vers ou en prose, au Prix du Concours : une médaille d'argent. Les pièces primées seront jouées sur le théâtr Rochelle. - De plus, la Société se réserve de les faire représenter sur ce théâtre autant de foi sans avoir à payer de droits d'auteurs. Le Concours sera clos le 30 Novembre 1877. Chaq accompagné d'une devise reproduite à l'intérieur d'un billet cacheté renfermant le nom et l'ad devra être adressé à M. E. Callot, Président de la Société.

Avis aux Étrangers qui viennent à Paris avec l'intention de se perfe la langue française.

Tous les jours, les dimanches et les fêtes exceptés, le Rédacteur du Courrier de Vaugelas indi qui lui font l'honneur de venir le consulter de très-respectables FAMILLES PARISIENNES qui prennent sionnaires pour les perfectionner, sous sa direction, dans l'étude théorique et pratique de la lang (Ces renseignements sont donnés gratis.)

M. Eman Martin, Rédacteur du COURRIER DE VAUGELAS, est visible à son bureau de midi à Imprimerie GOUVERNEUR, G. DAUPELEY à Nogent-le-Rotrou.

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= séance du 12 janvier 1875, l'Académie française a décerné le prix Lambert à cette publication.)

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ar la France, et

ger (Un. post.) ges, un exemtéraires, gratis.

SOMMAIRE.

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er en chats et en rats; S'il faut écrire Du-de-pied; Comment doit se prononcer poète français ; Origine du verbe Sabler champagne; Prononciation de l'adjectif Signification de Attendre quelqu'un comme abbé ; Etymologie du nom Guinguette; -marine et non Bleu marin; Les néoloet Quantitatif. Si Quoiqu'il en ait peut qu'il en ait. Passe-temps grainmatical. || phie de De la Touche. | Concours litténements offerts aux Étrangers.

FRANCE

Première Question.

iquez-vous la singulière expression T EN RATS? Je vous fais d'avance tous Es pour ce que vous voudrez bien me et.

e de Trévoux (1771) s'exprime ainsi locution, vraiment singulière, comme

ancien, et seroit ridicule, pris au pié de i n'en sauroient pas l'origine. Je crois chas, qui signifioit autrefois une maison; Lyonnois et en Berry qu'une maison as, pour dire en trois chambres ou en ot de ras a signifié aussi un champ ou 'y a point de bâtiment, d'où vient qu'on mpagne, rez de chaussée, rez piẻ, rez it qu'un homme payoit en chats et en d'argent comptant, qui est un prix cerréanciers en héritages bâtis et non batis, rendre du prix qu'il vouloit.

bjections à faire à cette explication : n effet, l'origine de l'expression, celleparence, à dû naitre au milieu des qui savaient parfaitement distinguer t, ras et rat; pourquoi alors chas ils pas dans cette expression?

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D'après l'Académie, le sens de l'expression payer en chats et en rats est «« payer en bagatelles, en toutes sortes d'effels de mince valeur », et non pas seulement « payer avec des valeurs différentes » comme le dit Trévoux; par conséquent, l'explication de ce dernier ne peut être accueillie.

Naturellement, j'ai cherché mieux, et voici ce que j'ai trouvé :

J'ai fait voir dans le numéro précédent qu'il y a eu jadis des monnaies au chat, qui s'appelaient des chats; il v en a eu aussi au lion, qui s'appelaient des lions, comme le prouve la citation suivante, empruntée par Du Cange aux Adversaires de Peiresc :

Nota qu'audit an 1465, les especes de monnoies qui couroient pour lors estoient telles, sçavoir, ...trois lions valloient 7 11.

Cela étant, je soupçonne fort qu'il y en a eu également au rat, qui s'appellaient des rats.

Or, le nom de chat s'appliquant à plusieurs monnaies qui étaient d'une médiocre valeur, il y a lieu de penser qu'il en fut de même de celui de rat, ce qui a permis de dire de quelqu'un qui payait « en toutes sortes d'effets de mince valeur » qu'il payait en chats et en rats.

Cette explication s'accorde avec l'ancienneté du proverbe, puisque les chats étaient des monnaies du xvo siècle, et, de plus, elle en justifie parfaitement l'orthographe, ce que ne fait point celle de Trévoux.

Du reste, dans le cas où il n'aurait pas existé de monnaie appelée rat, on pourrait varier comme il suit l'explication précédente :

Comme les chats désignaient des monnaies diverses (j'ai fait voir qu'il y avait la maille au chat, le florin au chat), on a pu dire d'abord payer quelqu'un en chats, et, ensuite, ajouter et en rats, soit par association d'idées, soit pour mieux marquer la différence des monnaies qui servaient à faire le paiement.

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COUDE-PIED ou COU-DE-PIED? Je lirais avec bien du plai- | serrée qui se trouve entre la jam sir la solution de cette question dans un de vos prochains numéros.

Voyant à la partie supérieure du pied une espèce de coude, les auteurs du Dictionnaire de l'Académie de 1762, ainsi que ceux des autres dictionnaires qui l'ont copié, écrivirent coude-pied, expression qui se trouve encore dans le Dictionnaire français-allemand de Suckau (4849, 2e édit.), et dans le Grand dictionnaire françaisitalien d'Alberti. Mais d'autres, sachant que cette partie du pied s'appelait collo del piede en italien, adoptèrent l'orthographe cou-de-pied, qui se trouve dans Féraut, Trévoux, Richelet, les livres d'anatomie, l'Académie de 1694, dans Gattel et Boiste.

Ainsi, il y a en quelque sorte deux manières autorisées d'écrire le nom de la partie supérieure du pied; laquelle convient-il d'adopter?

Coude-pied ne vaut absolument rien; car, cette apppellation, qui est formée comme libraire-éditeur, hommedieu, peintre-poète, sourd-muet etc., signifie, non le coude du pied, mais bien le coude qui est à la fois un coude et un pied.

La bonne expression est cou-de-pied, en trois mots, et cela se démontre par des citations et par la comparaison de cette expression avec le nom du tarse, partie supérieure du pied, dans les langues venues du latin comme la nôtre. En effet,

4o Dans l'ancien français, on trouve cet exemple, fourni par le Dictionnaire de Littré:

Il estoit blessé sur le col du pied d'un coup d'espée. (M. Du Belloy, 475).

2o En italien (je l'ai déjà dit plus haut), on appelle collo del piede la partie supérieure du pied, et en espagnol, où garganta signifie gorge, gosier, on appelle cette même partie garganta del pié, ainsi qu'on le voit dans le Dictionnaire français-espagnol de Dominguez.

Seulement, on peut se demander comment il a pu se faire que le dessus du pied ait été appelé de cette manière, car il n'y a rien là qui ressemble à un cou. Domergue (Manuel des amateurs de la langue française) dit à ce sujet, p. 75:

Cette expression (collo del piede) vient non de ce que collo signifie cou, mais parce qu'il signifiait anciennement la partie la plus haute de la montagne. Ce que nous appelons cou-de-pied est bien la partie la plus élevée, le penchant du pied.

M. Littré veut qu'on dise cou-de-pied parce que « c'est effectivement à un cou que nos anciens ont comparé cette articulation ».

Mais, à mon avis, la première explication ne justifie nullement cou-de-pied, qui appartient à la partie basse de notre personne, et la seconde ne le justifie pas toutà-fait, puisque le dessus du pied, que cou-de-pied désigne, n'est pas une articulation.

même étendu à l'endroit le pl attenant à une partie plus grosse ce cou de l'autre, on y a ajouté citations établissant cette signi cou-de-pied de la manière la plus

Un grans sollers aveit, ke uns Entur le col del pied à nuals le (T) La branche sera choisie droite, pc du pied.

Or, il en a été de cou-de-pied c du sens de partie antérieure du co gner les seins, chez la femme; co pour ainsi dire comme l'expre désigné, par extension, la partie a pied, et s'est appliqué à l'endro nairement les cordons des souliers

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Il y a donc là une lacune, et cette lacune me semble traitement, méchanceté, ainsi que le v devoir être comblée ainsi qu'il suit :

Ayant donné le nom de cou à la partie du corps qui forme une espèce de détroit entre la tête et le tronc, on a donné, par assimilation, le même nom à la partie res

loiner, villonier) signifiant tromper affront, mépriser, maltraiter, injurier, ger d'actions ou de paroles.

Dans Villon, on devait naturellemen

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ais vous l'expliquer, le verbe sabler, un mot qui est passé de l'atelier du e du viveur.

erme de fonderie, jeter signifie faire ondu dans quelque moule afin d'en on dit jeter en moule, et, comme le t fait de sable, on dit aussi jeter en ner la même chose.

se jette en sable se fait promptement, nément, cette expression a servi, vement, à exprimer qu'une chose p de soins et de temps pour être e se jette pas en sable, dit-on, pour iert un long travail.

, les fondeurs disent aussi sabler, au ble.

Bruyère publia ses Caractères, on ait employé au figuré l'expression ns la phrase suivante (De la Mode, ier):

hommes et surtout aux grands qu'un vous disent : « Qu'il la garde » ; qu'il a celui surtout qui plaît et qui amuse, : « Tant mieux pour lui»; qu'il a l'es 'il sait beaucoup, ils vous demandent ou quel temps il fait. Mais si vous leur un Tigillon qui souffle ou qui jette en 1-de-vie, et chose merveilleuse! qui y fois en un repas, alors ils vous disent,

emple du célèbre écrivain moraliste, jeler en sable pour signifier «< en he, dit l'édition de l'Académie de d'un coup et sans perdre haleine » ;

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Mais, comme sur les 95 mots de cette initiale qu'il enregistre, il s'en trouve 90 qui font entendre imm' à leur première syllabe, je crois que, tout autorisées que peuvent être ces exceptions, on doit, pour la régularité de la langue, les faire rentrer dans la règle générale : imm'anquable, imm'anquablement, imm'angeable, imm'ariable et imm'ontable, ne sont pas plus désagréables à l'oreille que les autres; pourquoi les prononcer différemment.

D'ailleurs, comme pour ceux de ces cinq mots qu'elle a enregistrés (immanquable, immanquablement et immangeable), l'Académie recommande expressément la prononciation imm', il m'est permis de voir dans ce fait une approbation certaine de la prononciation que je conseille pour tous les mots dont il s'agit.

ÉTRANGER

Première Question.

Je vais peut-être beaucoup vous étonner; mais je n'ai jamais parfaitement compris le sens de ce proverbe : ATTENDRE QUELQU'UN COMME LES MOINES FONT L'ABBÉ. Qu'est-ce que FAIRE L'ABBÉ? Je vous remercie d'avance, pensant que vous voudrez bien m'éclairer à ce sujet.

Comme l'atteste le passage suivant de Rabelais (Pant. III, ch. 15, p. 230 édit. Charpentier, 1852) les moines, quand la cloche du repas les avait appelés au réfectoire, n'attendaient pas leur abbé pour commencer :

Au temps jadys peu de gens disnoyent, comme vous diriez les moynes et chanoines. Aussi bien n'ont ilz aultre

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occupation: tous les jours leur sont festes, et observent diligentement un proverbe claustral: De missa ad mensam. Et ne differeroyent seullement attendans la venue de l'abbé, pour soy enfourner a table. La, en baufrant attendent les moynes l'abbé tant qu'il vouldra; non aultrement ne en aultre condition.

Or, c'est évidemment de cet usage qu'est venue la comparaison proverbiale Attendre quelqu'un comme les moines font l'abbé, laquelle s'emploie particulièrement lorsqu'une personne invitée à diner quelque part n'arrive point à l'heure indiquée, et que les autres convives se mettent à table sans elle.

Le verbe faire est mis ici pour le premier verbe de la phrase, attendre, comme il se met dans une foule de cas analogues.

X

Seconde Question.

Comme je ne veux pas vous écrire sans vous adresser une difficulté à résoudre, je vous prierai de me dire quelle peut bien être l'étymologie du mot GUINGUette.

Le vin ayant été remarquablement mauvais en l'année 1555, on lui donna le nom de ginguet, ce qui est historiquement prouvé par cette citation:

Si est-ce que pour le voisinage du septentrion nous sommes sujets à grandes froidures..... ainsi que nous le voyons cette présente année 1565, et l'avions veu en plusieurs précédentes, signamment en l'année 1555, qui fut toute entièrement froide et pluvieuse, laquelle chose causa que les vins y furent si verds qu'on n'en pouvoit boire, et furent pour ce appellez Ginguetz, dont le nom dure encore.

(Ph. Delorme, Architect. fo 27, recto.)

Ce mot s'est appliqué ensuite aux petits vins dans quelques provinces du Nord, notamment en Picardie et en Champagne, et il a fini par devenir généralement synonyme de mauvais vin :

Ils avoient du vin délicieux, tandis que vous ne buvez que du ginguet.

(D'Ablancourt, Lucien, dans Leroux.)

Par lui le vert ginguet fait la figue au muscat.
(Saint-Amant, le Cantal.)

Or, comme ginguet sonnait aussi, et peut-être plus souvent guinguet (dans plusieurs mots g initial a eu cette double prononciation), il est à croire qu'on en a fait guinguette, pour désigner le cabaret borgne où, soit à la barrière de Paris, soit dans les faubourgs, se débitait un vin pouvant se comparer au ginguet.

Comme, avant l'année 1555, on n'avait pas encore appliqué le qualificatif ginguet ou guinguet à un mauvais vin (cela semble du moins résulter de la citation. de plus haut empruntée à Ph. Delorme), il s'ensuit que le mot guinguelle n'a dû faire son apparition que dans la seconde moitié du xvIe siècle, et que, partant, il n'est pas étonnant que M. Littré n'en ait trouvé le premier exemple écrit qu'au commencement du XVIIIe (dans Chaulieu, 1704).

X

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