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pements qu'il donne d'après les grands mystiques, sur la contemplation elle-même, ses caractères distinctifs, ses divers modes, ses avantages, les règles à suivre dans la voie unitive, etc. Nous n'ajouterons qu'un mot. Les dernières parties, relatives à la direction des âmes héroïques et des saints, bien qu'elles aient malheureusement trop peu d'application, ne laissent pas que d'être très utiles. Elles montrent l'idéal sublime où aboutissent les degrés de la vie spirituelle et auquel tous les cœurs généreux devraient tendre.

Nous souhaitons que l'ouvrage de M. Sandreau, qui peut contribuer si efficacement à nous donner des saints, trouve sa place dans la bibliothèque de toutes les maisons religieuses et de tous les prêtres chargés de la direction des âmes.

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E. ABT, S. J.

I. Explication de la Doctrine chrétienne rédigée pour les Écoles du Séminaire Pontifical Romain, par Mgr Lodovico SCHÜLLER, camérier secret de Sa Sainteté, recteur de la Pieuse Maison des Néophytes à Rome. Traduction de la dixième édition. Nice, imprimerie du Patronage SaintPierre, 1895. In-16, pp. xvi-323. II. La Sainte Communion, par l'abbé Bernard ARATO, docteur en théologie. Traduction approuvée par l'auteur et honorée d'une lettre d'approbation de S. G. Mgr ROBERT, évêque de Marseille. Paris, Vic et Amat, 1895. In-16, pp. xxxи-285. Prix net : 70 centimes. III. La Table eucharistique et ses convives; Où sont les convives? Qui les a dispersés ? Comment les ramener? par le P. SERVAIS. Paris, Téqui, 1895. In-12, pp. 86. IV. Les Méditations du prêtre séculier. (Missions et devoirs du clergé séculier aux temps présents), par l'abbé COMBALOT, recueillies et publiées par Mgr RICARD, prélat de la Maison de Sa Sainteté. Paris, Delhomme et Briguet. In-12, pp. 376. V. Sentences et prières du R. P. Bronchain, par le P. NIMAL, Tournai, Casterman, 1895. In-16, pp. 234. VI. Choix de panégyriques et plans de discours des plus célèbres orateurs contemporains en l'honneur de la Vénérable Jeanne d'Arc, par l'abbé J. GUILLERMIN, membre de l'Académie des Arcades. Paris, Bloud et Barral. Grand in-16, pp. 382.

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I. - Mgr Schüller a publié, il y a quelques années, à Rome, deux catéchismes. L'un, plus élémentaire, le Résumé de la Doctrine chrétienne, est rédigé d'après le texte de Bellarmin; l'autre, plus étendu, l'Explication de la Doctrine chrétienne, s'adresse aux jeunes gens.

L'éloge de ces deux excellents petits livres n'est plus à faire. Plus de cent cinquante évêques ont approuvé le Résumé; et avec l'Explication, il a été adopté comme texte de l'enseignement catéchistique dans les écoles pontificales de Rome et dans plusieurs diocèses d'Italie. Une approbation plus haute encore recommande ces livres à l'attention des catholiques; voici comment s'exprime N. S. P. le Pape dans un bref adressé à Mgr Schüller: « Nous aimons à savoir que ces deux livres se répandent chaque jour davantage. C'est là un fait qui, en raison de sa grande opportunité, répond parfaitement à nos désirs. En effet, comme il arrive souvent que, pour des raisons diverses, des fidèles ont à passer avec leurs familles d'un diocèse dans un autre, ce n'est certes pas un bien pour l'instruction religieuse des enfants que l'emploi, dans divers diocèses, de livres différents pour l'enseignement de la Sainte Doctrine. Il serait au contraire très avantageux que tous les diocèses suivissent l'exemple de Rome où vos livres ont été approuvés, essayés et reconnus propres à l'enseignement de la Doctrine Chrétienne. » De son côté, S. E. le cardinal Parochi écrivait à l'auteur : « Puisque le bienveillant suffrage de plus de cent cinquante Évêques prête à votre travail un si grand surcroît d'autorité, je ne crois pas sortir des bornes de la plus discrète réserve en formulant le vœu que votre Résumé soit un jour adopté partout où la langue italienne est parlée, et qu'ainsi soit préparée de loin la réalisation de la proposition examinée avec tant de compétence et une si grande maturité de jugement par le Concile œcuménique du Vatican. >>

Bien que l'auteur se soit proposé de publier non un cours pour les maîtres, mais un simple catéchisme pour les élèves plus avancés, les uns et les autres aimeront à connaître ce catéchismetype. Sa diffusion permettrait de mieux apprécier, après expérience, quelles modifications il devrait subir pour devenir le catéchisme catholique.

II. Pour répondre au désir qu'en avaient exprimé les arche

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vêques de Turin et de Verceil, M. l'abbé Arato s'est proposé de faciliter aux fidèles l'étude de la Sainte Communion. Après en avoir indiqué la nature, il traite d'abord des dispositions que demande pour l'âme et pour le corps la réception du sacrement, puis des actes qui l'accompagnent; il s'occupe ensuite de la communion pascale, du viatique, de la communion fréquente et de la communion spirituelle. Sous forme de demandes et de réponses il résume avec clarté dans ses points principaux toute la théologie morale de la Communion, et en donne à la fois la théorie et la casuistique courante. Grâce à la piété qui anime cet enseignement, le cœur comme l'intelligence trouve son compte.

On saura gré à Dom Bologne d'avoir offert cet excellent petit traité aux lecteurs français, et nous souhaitons qu'il rencontre partout bon accueil. Il donne, au pied de la lettre, la doctrine romaine sur la matière; car l'auteur s'appuie continuellement sur les Congrégations pontificales et les maîtres les plus appréciés au delà des Alpes. Puisse cet enseignement large et sûr dilater dans les cœurs la dévotion eucharistique !

A propos de l'église où doit se faire la communion pascale, n'y aurait-il pas eu lieu d'indiquer, ou plutôt d'expliquer plus nettement, le privilège dont jouissent, sous les conditions prévues par le Concile de Trente, les personnes employées au service des communautés exemptes?

III. De nos jours les hommes, les hommes surtout, désertent la Sainte Table. Dans quelques pages chaleureuses, M. l'abbé Servais en énumère les causes : le protestantisme, le jansénisme, le déisme philosophique, la franc-maçonnerie révolutionnaire ; puis il indique quelques remèdes en les classant sous ces trois chefs prière, œuvres, parole. Les prêtres trouveront, dans cette seconde partie, d'utiles industries pour déterminer le retour vers la Communion. Un appendice renferme des avis pratiques et des prières pour les visites d'enfants au Saint Sacrement et pour leur assistance à la messe. L'auteur, quelque part, recommande l'exemple d'un directeur qui, pour accoutumer ses pénitents à fréquenter le saint Sacrifice, leur impose, comme pénitence sacramentelle, l'obligation d'y venir trois ou quatre fois par semaine. Il sous-entend, cela va sans dire, que le confesseur fait

fond dans bien des cas, non sur le droit strict, mais sur la libre acceptation des âmes de bonne volonté.

IV. Ces pages sont comme un dernier écho de ces retraites pastorales dont l'impression après vingt et trente ans survivait encore chez ceux qui y avaient pris part. Le regretté Mgr Ricard nous avertit qu'elles sont extraites littéralement « des manuscrits très soignés qui gardent les canevas, les pensées et les principaux développements des discours et conférences prêchés au clergé » par l'abbé Combalot. Malgré le titre, ce sont moins des méditations, au sens propre du mot, qui mettent l'âme en face d'ellemême et de Dieu, que des lectures et des considérations qui ouvrent la voie à la méditation. On y retrouve le zèle ardent du grand missionnaire, sa piété plus active qu'affectueuse, son intelligence des besoins de son temps, sa franchise tout apostolique et sa manière colorée, jetée, toujours vivante. Il envisage non seulement la sanctification personnelle du prêtre, mais aussi, ce qui en est inséparable, les multiples devoirs de son ministère. Cette ferveur des œuvres, quand elle s'alimente à l'intérieur, est bien l'épanouissement vrai de la perfection sacerdotale.

V. Ces sentences et ces prières sont d'un saint religieux et d'un directeur éclairé. Alors même que l'éditeur ne nous en avertirait pas, on devinerait que souvent elles ont été tirées des notes personnelles, des cahiers spirituels du P. Bronchain. De là sans doute cette onction pénétrante qui porte à la réflexion sur soimême. Ces pages, comme le dit le P. Nimal, pourront servir de vade-mecum aux âmes intérieures, et leur suggérer soit aux heures de prières, soit le long du jour entre deux travaux, des pensées et des affections dont elles aimeront à se nourrir. Les méditations sur le jardin des Olives, au nombre de dix-sept, seront bien accueillies des personnes qui pratiquent l'exercice de l'Heure sainte. Le P. Nimal a aussi extrait des œuvres du P. Bronchain une méthode pour la sainte Messe et une autre pour le Chemin de la Croix.

VI.-M. l'abbé Guillermin nous présente cette collection dans les termes suivants : «Réunir les panégyriques épars, dans lesquels nos plus illustres orateurs ont célébré la grande Française, semble œuvre opportune. En notre siècle, à la vérité, l'érudition, l'his

toire, la littérature, l'art se sont plu à l'envi à faire revivre, à populariser les fastes merveilleux de la France du quinzième siècle; mais c'est dans les discours de nos grands orateurs sacrés, il nous semble, que l'on voit apparaître et resplendir dans une plus éclatante et plus charmante lumière la figure unique, incomparable, de la sainte Pucelle, à laquelle rien ne ressemble ni dans l'histoire ni dans la poésie, et dont la beauté surpasse l'idéal même (Mgr Dupanloup). Où trouver ailleurs en son honneur pareille galerie de travaux de maîtres? >>

M. l'abbé Guillermin a reproduit le texte in extenso de treize panégyriques et l'analyse de plus de quarante autres. On le voit, la collection est riche. On regrettera cependant, comme lui, de voir reléguées au second plan des œuvres qui méritaient la première place. Nous espérons que dans une nouvelle édition l'auteur trouvera dans son écrin une quatorzième place pour y enchâsser le joyau qu'a si délicatement ciselé le cardinal Pie. Le décret pontifical relatif à la Vénérable sert d'introduction, et une triple table facilite les recherches. C. DUPIN, S. J.

Les Trois Génies de la chaire, Bossuet, Bourdaloue, Massillon, ou leurs Œuvres oratoires en tableaux synoptiques, par l'abbé LYONS, aumônier des Religieuses du Très-SaintSacrement de Nice. Nice, imprimerie du Patronage SaintPierre. Grand in-4, pp. xx-665. Prix : 16 francs.

Voilà bien longtemps que l'on est à la recherche d'une méthode expéditive et facile pour apprendre ou faire des choses difficiles. On voudrait tout particulièrement mettre la science en pilules de goût agréable, de petit volume et de digestion aisée. De là tant de Manuels, de Résumés, de Mémento, de Tableaux synoptiques ou chronologiques. Les aspirants à l'éloquence et les apprentis de la prédication commencent presque toujours par ce rêve, sans jamais saisir la réalité, bien entendu. Il n'y a guère que les éditeurs qui gagnent quelque chose à ces essais, et encore !

Pilules et tableaux synoptiques peuvent pourtant avoir quelque utilité, mais ils ne donnent ni la vie, ni l'âme, ni les connaissances solides, ni la logique, ni l'à-propos, ni l'onction, ni le tempérament oratoire et apostolique, ni enfin aucune de ces qualités essentielles qui sont comme la chair et le sang de l'orateur. Pour

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